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MOITE, adj.
A. − Qui donne une sensation d'humidité. Front moite; mains moites. Une fois de plus, j'ai ressenti ce serrement des entrailles, cette chaleur moite dans tous les membres qui n'est pas un indice de crainte, mais que nulle force humaine ne peut dominer (Bourget, Sens mort, 1915, p.191).Des champignons moites sortaient de terre (Colette, Blé en herbe, 1932, p.59):
1. inès: Le beau couple! si tu voyais sa grosse patte posée à plat sur ton dos, froissant la chair et l'étoffe. Il a les mains moites; il transpire. Il laissera une marque bleue sur ta robe. Sartre, Huis clos, 1944, 5, p.166.
P. anal. Qui donne une impression d'humidité. Son regard était trempé des moites expressions de la langueur (Balzac, Illus. perdues, 1839, p.440).On cherche (...) à rendre les couleurs plus moites par l'adjonction de miel ou de glycérine, même de sucre (Moreau-Vauthier, Peint., 1933, p.116).
B. − Qui contient de l'humidité. Chaleur moite. Mon regard s'engagea involontairement dans cette manche et remonta le long du bras, jusqu'à l'ombre moite et touffue de l'aisselle (Duhamel, Confess. minuit,1920, p.200).Cet air moite, où les cuirs, où les étoffes moisissent (Gracq, Beau tén., 1945, p.68).
Par hypallage. Nous nous sommes enfoncés dans le grand silence moite de la jungle (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.428).
Moite de (causal) + subst.Moite de sueur. Derrière le maître-autel,dans l'ombre de la double rangée des piliers, la chapelle de la Vierge est toute moite de silence et d'obscurité (Zola, Ventre Paris, 1873, p.808):
2. Le chant triste des oiseaux des Syrtes montait avec le jour, ouaté et monotone déjà comme chacune de leurs journées, s'égrenait comme du sable sur ces espaces sans bornes; le calme des plaines grises, toujours moites de brume au matin, ressemblait à ces aubes d'été languides qui se traînent comme assommées sous une fin d'orage. Gracq, Syrtes, 1951, p.151.
REM.
Moiteux, -euse, adj.Qui est légèrement moite; qui a une légère moiteur. Peut-être, un dieu sylvain me changera En arbre dru, dont la verdure forte, Belle, t'abritera, Lorsque l'Auster moiteux les grêles nous apporte (Moréas, Pèlerin pass., 1891, p.94).
Prononc. et Orth.: [mwat]. Att.ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. «humide» (Sermons de St Bernard, 9, 2 ds T.-L.: li burres si est grais et mustes [pingue et humidum]); ca 1213 terre moiste (Fets des Romains, éd. L.-F. Flutre, 429, 8); ca 1265 airs moistes (Brunet Latin, Trésor, éd. J. Carmody, II, 102, p.85); xives. [post 1325] moiste temps (Propriété des choses, I, 32 ds T.-L.); 2. 1690 le moite élément «la mer» (Fur.). Issu du croisement du lat. vulg. *mŭcidus (class. mūcidus «morveux; moisi, gâté») avec les représentants du lat. *mŭstum, v. moût (cf. également moisir*, ainsi que l'a. prov. moste «humide, mouillé» xiiies. Sydrac, ms. Bibl. nat. fr. 1158, fol. 57 b ds Lévy (E.). Prov., issu du dér. *mŭstidus de *mŭstum). De *mŭcidus, l'a. fr. moide «moite» (xiiies. dial. fr.-comtois Ysopet de Lyon, 375 ds T.-L.) et le prov. mouide «jaune, pâle» (Mistral). Fréq. abs. littér.: 327. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 139, b) 341; xxes.: a) 593, b)731. Bbg. Foerster (W.). Romanische Etymologien. Z. rom. Philol. 1879, t.3, pp.260-261.