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MODERNISME, subst. masc.
I.
A. − Préférence (d'une personne) pour ce qui est moderne; tendance à n'apprécier que ce qui est moderne. Anton. traditionalisme.C'est tout à fait Pelléas, lui dis-je, pour contenter son goût de modernisme, cette odeur de roses montant jusqu'aux terrasses (Proust, Sodome, 1922, p.813).Rien ne choque davantage notre modernisme que ces pancartes de taverniers oscillant sur un axe de ferronnerie (Fulcanelli, Demeures philosophales, t.2, 1929, p.103):
1. Il est étrange qu'à propos de Philippe le Bel et de François Ierles historiens saluent comme une preuve d'esprit politique, d'«affranchissement intellectuel» et de modernisme, le sacrifice délibéré des intérêts de la chrétienté. Grousset, Croisades, 1939, p.189.
B. − Caractère moderne (d'une réalisation humaine); recherche de ce qui est moderne. Anton. archaïsme.Modernisme à tout prix. Sur la rive droite, on trouve de même des îlots échappant au modernisme d'alentour (Estaunié, Ascension M. Baslèvre, 1919, p.2).Il règne dans la pièce une atmosphère d'élégance, de modernisme; pourtant, la pièce elle-même semble appartenir à une autre époque (Camus, Requiem, 1956, 1repart., 2etabl., p.827).
En partic. [En parlant d'une oeuvre littér., mus., picturale, etc.] Tous les Turner de la première époque, d'un modernisme si frappant (Morand, Londres, 1933, p.159).Il y a une littérature qui s'inspire seulement de l'actuel et du vivant dans l'espace, et elle porte un nom depuis les Goncourt: c'est le modernisme (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p.251).
II. − RELIG. Ensemble des doctrines et des mouvements de pensée (notamment de la fin du xixesiècle et du début du xxesiècle) tendant à renouveler et à adapter la théologie et la foi catholiques, grâce aux découvertes scientifiques modernes et à l'évolution générale du monde. Condamnation du modernisme par le pape Pie X. L'encyclique, démasquant le modernisme, démasquait du même coup le protestantisme libéral; de là, chez certains protestants libéraux, la préoccupation de séparer leur cause de celle du modernisme (Théol. cath.t. 4, 11920, p.763, 764).En Italie, la crise du modernisme catholique a fait long feu; je suis sûr autant qu'on peut l'être que c'est en France qu'elle éclatera à nouveau (Abellio, Pacifiques, 1946, p.262):
2. ... la diffusion de notre pseudo-culture athéistique, et de ce modernisme soi-disant scientifique qui est un évangile de damnation, n'a su que vider le monde de ses forces vives et de ses réserves spirituelles. Maritain, Primauté spirit., 1927, p.144.
Prononc. et Orth.: [mɔdε ʀnism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1879 «goût, manie de ce qui est moderne» (Huysmans, L'Art moderne, Salon de 1879, 38 ds Quem. DDL t. 12); 2. 1908 «tendance à se détacher de la tradition, en religion» (E. Barbier, Les Démocraties chrétiennes et le modernisme); 3. 1931 «caractère de ce qui est moderne» (Lar. 20e). Dér. de moderne*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 72.