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MISANTHROPE, subst. et adj.
A. −
1. Subst. masc. Personne qui hait le genre humain, qui a une opinion défavorable, pessimiste de l'humanité ou de la vie. M. Huysmans est une espèce de misanthrope impressionniste qui trouve tout idiot, plat et ridicule (Lemaitre, Contemp., 1885, p.316).Les misanthropes, les ennemis de l'homme sont ceux qui ne consentent pas à le connaître dans sa misère aussi bien que dans sa grandeur (Mauriac, Journal 1, 1934, p.34):
1. Le misanthrope est homme: il faut donc bien que l'humaniste soit misanthrope en quelque mesure. Mais c'est un misanthrope scientifique, qui a su doser sa haine, qui ne hait d'abord les hommes que pour mieux pouvoir ensuite les aimer. Sartre, Nausée, 1938, p.152.
Au fém., rare. C'était déjà une petite misanthrope: (...) elle croyait tous les hommes aussi méchants (Stendhal, Lamiel, 1842, p.96).
2. Emploi adj. [En parlant d'une pers.] Il pensait et disait volontiers du mal de tout le monde (...) et n'avait peut-être pas le droit d'être misanthrope, n'étant pas meilleur et plus aimant qu'un autre (Sand, Hist. vie, t.3, 1855, p.418).M. Rochefort, à titre de narquois, est fort muscadin, fort misanthrope et fort impie. (...) il est très dédaigneux, se moque extrêmement de la pauvre espèce humaine (Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p.78).Cet enfant misanthrope trouvait la vie mauvaise (Rolland, J.-Ch., Adolesc., 1905, p.240).
B. − P. ext.
1. Subst. masc. Personne de caractère renfermé, d'humeur sombre, qui fuit les rapports humains, qui se complaît dans la solitude. Il vivait là en misanthrope, en vrai sauvage, loin des gens (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.475).Évariste, ce renfrogné, ce sauvage, ce dissimulateur, ce bougon, ce misanthrope (Arnoux, Algorithme, 1948, p.61).V.loup-garou B2 ex. de Sainte-Beuve et misanthropie ex.
2. Emploi adj. [En parlant d'une pers., de son caractère, etc.] Synon. acariâtre, bourru, insociable, solitaire.J'ai pris en grippe l'amitié (...). Je n'en suis ni plus chagrin ni plus misanthrope pour cela; au contraire, je veux vivre avec tout le monde (Courier, Lettres Fr. et It., 1811, p.847).Un coeur sensible est toujours misanthrope un peu (...). On nommerait trop vite égoïste l'homme sensible qui cherche la solitude par précaution contre les messages humains (Alain, Propos, 1910, p.73).
[P. méton.]:
2. J'entre dans la période hargneuse et misanthrope, tout et tous m'ennuient et m'irritent. Je sens que la vieillesse me prend! Je ne vois plus personne avec qui causer! Pendant dix jours je me suis livré, franchement, à une tristesse noire. J'avais fermé ma porte... Flaub., Corresp.1870, p.226.
PATHOL. Synon. atrabilaire, mélancolique.Ces sortes de malades sont en général misanthropes; tout leur déplaît (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p.485).Le pauvre insensé (...) était brouillé avec le soleil, avec la destinée, avec les hommes, avec le bon sens, et ne voulait plus voir ni entendre ce qui contrariait sa farouche humeur (...). De timide il était devenu sauvage; de sauvage misanthrope et misogyne; de misanthrope maniaque (Amiel, Journal, 1866, p.476).
Prononc. et Orth.: [mizɑ ̃tʀ ɔp]. Ac. 1694-1740: -thrope; 1762: -trhope; 1798: -trope; dep. 1835: -thrope. Étymol. et Hist. a)1548 subst. «celui qui hait le genre humain» (Rabelais, Ancien Prologue du Quart Livre ds Le Quart Livre, éd. R. Marichal, p.293, 220); 1564 adj. «qui hait le genre humain» (Id., Cinquiesme Livre, éd. Ch.Marty-Laveaux, ch. XXIIII, p.97); b) 1622 subst. «homme insociable» (Sorel, Histoire comique de Francion ds FEW t.6, 2, p.157a). Empr. au gr. μ ι σ α ́ ν θ ρ ω π ο ς «qui hait les hommes», comp. de μ ι σ ε ι ̃ ν «détester, haïr» et de α ν θ ρ ω π ο ς «être humain, homme». Fréq. abs. littér.: 186. Bbg. Quem. DDL t.12.