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* Dans l'article "MARCHANDER,, verbe"
MARCHANDER, verbe
A. − Emploi trans.
1. [Le compl. désigne un produit destiné à la vente] En discuter le prix avec le vendeur pour obtenir un rabais. Un homme entra, marchanda un livre, le marchanda longtemps, sortit, rentra, marchanda encore, acheta (Goncourt,Journal,1862, p.1018).
Emploi abs., usuel. Elle se mit à marchander, à discuter sou par sou (Maupass.,Contes et nouv.,t. 2, Mère aux monstres, 1883, p. 369).On arrête les chasseurs [de champignons], on marchande, on achète (Pesquidoux,Chez nous,1921, p. 167):
. ... les enfants, échauffés, emportés par la passion de conclure le marché au plus bas prix possible, se montraient terribles, marchandaient, juraient, avec la mauvaise foi des paysans qui achètent un cochon. Zola,Terre,1887, p. 30.
Vieilli. Marchander un ouvrier. Conclure avec lui un accord d'embauche pour un prix inférieur au tarif réel. Nous marchandons un ouvrier dont la famille affamée attend le payement d'un mémoire (Balzac,Peau chagr.,1831, p. 114).V. marchandage A.
2. Au fig. [Surtout dans le tour négatif ne pas marchander]
a) Faire l'économie de, hésiter à mettre en jeu. Ne pas marchander sa peine. Je ne lui marchandais ni mes forces, ni ma vie [à mon chef] vous pouvez compter (Aymé,Vogue,1944, p.166).
Ne pas marchander ses mots. S'exprimer avec les mots qui conviennent sans économie et sans ménagement. Synon. pop. ne pas mâcher ses mots.On ne doit pas craindre d'employer les termes ni marchander les mots (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t. 11, 1867, p. 109).
Emploi pronom. S'imposer des restrictions, faire l'économie de ses actes ou de ses paroles. Je ne me marchanderais pas davantage, croyez-le, si j'avais à parler publiquement de votre oeuvre (Bloy,Journal, 1892, p. 69).
Emploi abs. Une nature riche ne marchande pas, ne cherche pas à dissimuler (Radiguet, Bal, 1923, p. 52).
b) Ne consentir à accorder (une chose) qu'après de longues hésitations et souvent avec l'assurance d'une contre-partie. Marchander son amour, son appui, ses éloges. Je n'ai jamais marchandé mon admiration et mon affection reconnaissantes à l'empereur (Zola,Argent,1891, p. 191).Elle s'accusait de ne pas l'avoir assez aimée, de lui avoir marchandé les caresses, dont ce petit coeur avide n'avait jamais assez (Rolland,Âme ench.,t.2, 1925, p. 218).
c) Vieilli. Tenter d'obtenir quelque chose pour de l'argent. Et vous croyez que l'on peut ainsi marchander et vendre une conscience? (Dumas père, Darlington,1832, ii, 2, p. 68).
B. − Emploi intrans.
1. Hésiter, balancer. Il n'y a pas à marchander. Il n'y a plus à marchander, il faut trouver un moyen de renvoyer cette femme (Labiche,Perle Canebière,1855, 13, p. 216).
Sans marchander. Sans hésiter. Va, ma fille, qu'un jeune homme te plaise (...) et je lui ouvre mes deux bras sans marchander (Feuillet,Scènes et com.,1854, p. 82).
2. Constr. partic.
a) Marchander sur.Discuter sur le prix d'une chose. Je ne marchandais sur rien, et distribuai à droite et à gauche des largesses (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 430).
Au fig. La question est de savoir si le surnaturel existe. Quand on reconnaît son existence, il n'y a pas lieu de marchander sur la quantité (Renan,Feuilles dét.,1892, p. 376).
b) Marchander avec.Discuter avec quelqu'un pour tenter d'en obtenir un avantage. On ne marchande pas avec le bon Dieu, il faut se rendre à lui, sans condition (Bernanos,Journal curé camp.,1936, p. 1161).
c) Marchander à (vieilli).Hésiter à. (Ds Littré, Guérin 1892, DG, Rob., Lar. 20e-Lar. Lang. fr.).
REM. 1.
Marchandailler, verbe,péj. Marchander sans fin des objets de peu de valeur pour en tirer un rabais minime. Giovanni hélait les faquins, distribuait les ordres, marchandaillait avec les gondoliers (Milosz,Amour. initiation, 1910, p. 201).
2.
Marchandeur, -euse, subst.a) Personne ayant l'habitude d'acheter en marchandant. Les habitants avaient vite fait de distinguer (...) l'engeance des marchandeurs pour qui ils haussaient les prix avant de leur accorder un rabais (Guèvremont,Survenant, 1945, p. 111).V. aussi client ex. 5.Emploi adj. Une expérience marchandeuse (A. Daudet,Sapho, 1884, p. 47).b) Trav. publ., vieilli. Sous-entrepreneur acceptant de fournir à une entreprise, à un prix donné et moyennant une commission, des ouvriers chargés d'exécuter une tâche particulière (supra marchander A). Synon. vieilli tâcheron.Que veulent les ouvriers? Supprimer les marchandeurs. Le marchandeur est une espèce de sous-traitant qui, dans ces derniers temps, s'est interposé entre les ouvriers et les maîtres (Balzac, Œuvres div.,t. 3, 1840, p.408).
Prononc. et Orth.: [maʀ ʃ ɑ ̃de], (il) marchande [maʀ ʃ ɑ ̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1erquart xiiies. markëander «faire du commerce, trafiquer» (Reclus de Molliens, Charité, 157, 4 ds T.-L.); b) 1262 marchander (à qqn) «conclure un marché (avec)» (doc. ds Gdf.); c) 2emoitié du xves. marchander (à faire qqc.) «hésiter à faire quelque chose» (J. Chartier, Chron. de Charles VII, C. LXXVIII ds Gdf. Compl.); d) av. 1502 marchander qqc., son prix (avec qqn) (Ol. de La Marche, Mém., II, 4 ds Gdf.); 2. ca 1500 «discuter» (Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, t. 1, p. 218); 1646 (la main d'une femme) «essayer d'obtenir quelque chose moyennant certaines conditions dont on discute» (Du Ryer, Scévole, II, 3 ds Littré); 3. av. 1539 marchander en bloc en blic et en taiche «prendre à forfait un marché» (Gringore, St Loys, L. IX (II, 311) ds Hug.); 1694 marchander «prendre à forfait une partie de l'ouvrage d'un entrepreneur (en parlant d'un sous-entrepreneur)» (Corneille). Dér. de marchand*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 348. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 482, b)761; xxes.: a) 536, b) 339.