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MALÉFICE, subst. masc.
A. − Opération magique, sortilège qui vise à nuire à une personne, à ses biens, animaux ou récoltes; résultat de cette action. L'opinion la plus commune parmi les nobles et le vulgaire, c'est que la maladie du roi était l'effet de quelque maléfice ou sortilége (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 71).Que peut le crime contre la créature désirée qui n'est pas consentante? D'où le recours aux envoûtements et aux maléfices en ce siècle de Racine qui est celui de la Brinvilliers (Mauriac,Mém. intér., 1959, p. 164):
. L'envoûtement qui consistait à perdre un ennemi en faisant fondre ou en criblant de piqûres son effigie était un procédé de sorcellerie que n'ignorait aucune des cours princières de l'Europe médiévale. Les ducs de Bourgogne furent fréquemment en butte à des maléfices de ce genre. R. Alleau dsEncyclop. univ.t. 15 1973, p. 177.
SYNT. Affreux, dangereux, horrible maléfice; rituel des maléfices; exercer un maléfice contre, sur les animaux, sur qqn; jeter un maléfice sur qqn; mourir, faire mourir par maléfice; subir un maléfice; être victime d'un maléfice; conjurer, détourner, dissiper, rompre un maléfice; délivrer, libérer qqn d'un maléfice; s'adonner aux maléfices; user de maléfices.
DR., vieilli. On l'aurait pu traduire en jugement pour maléfice (Sainte-Beuve,Poisons, 1869, p. 109).
Convaincre qqn de maléfice. Accuser quelqu'un d'user de pratiques magiques. Jadis l'impossibilité qu'éprouvaient les sorcières de verser des larmes servait à l'Inquisition de preuve pour les convaincre de maléfice et de magie (Huysmans,Là-bas, t. 2, 1891, p. 63).
En partic. [Le pouvoir maléfique est attribué à un lieu, à un objet] Maléfice d'une pierre. On aurait cherché le détour à deux heures de marche plutôt que de traverser ce méchant coin. Il est des endroits de maléfice où, comme si le lieu le portait, arrivent de tristes accidents (Pourrat,Gaspard, 1922, p. 232).Son actuel propriétaire (...) troublé peut-être par le maléfice attaché à ce joyau unique, aurait décidé de l'offrir au Smithsonian Institute de Washington (Metta, Pierres préc., 1960, p. 70).
B. − [Avec un sens affaibli] Charme, influence puissante.
[Avec une coloration positive] Les heures qu'un prestige, un maléfice lui avaient fait croire différentes des autres (Proust,Swann, 1913, p. 316).C'était ce pouvoir moral, cet art de maléfice qu'elle enviait et qui lui faisait dire: «Elle a quelque chose» (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1937, p. 214).
[Avec une coloration négative] J'ai vécu dans une sorte de stupeur agissante, ensorcelé, et comme encerclé de je ne sais quel tout-puissant maléfice (Du Bos,Journal, 1927, p. 180).Votre Altesse est pleine de pensées tristes. Comment n'en subirais-je pas le maléfice? (Montherl., Malatesta, 1946, iv, 9, p. 534).
Prononc. et Orth.: [malefis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1213 «crime, méfait» (Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 224, ligne 21); ,,pas d'un usage ordinaire`` ds Trév. 1771; 2. 1279 melefice «sortilège malfaisant» (Laur., Somme, B.N. 938, fo21 rods Gdf. Compl.); 1366 art de malefice (Mir. de St Ignace, 647 ds Mir. N. D. par personnages, IV, 96 ds T.-L.). Empr. au lat. class. maleficium «mauvaise action, méfait, crime», en lat. d'époque impériale et b. lat. «mauvais charme, sortilège» (v. TLL s.v., 175, 46), de maleficus, v. maléfice. Fréq. abs. littér.: 126.