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MALICE, subst. fém.
A.− THÉOL. CATH. Pouvoir de l'esprit du mal. D'autre part, Jahvé a aussi autorisé sur les nations païennes, puisqu'il envoie Jonas annoncer à Ninive que la malice de cette ville est montée devant lui (Théol. cath.t. 4, 1repart., 1920, p. 1005):
1. C'est ainsi que la malice, qui le poursuivit d'ailleurs sans relâche jusqu'au dernier jour, réussit alors contre le misérable prêtre la plupart de ses entreprises. Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 162.
B.− Disposition d'esprit à faire le mal par des voies insidieuses. La malice humaine. Les volontés ne peuvent être ici mises en cause; l'erreur [de la guerre] vient de plus loin que la malice des hommes (Proudhon, Guerre et Paix,1861, p. 322):
2. Aux besognes régulières avaient succédé les avaries des sens et de honteux souvenirs l'assaillaient en foule; il se rappelait la recherche de monstrueuses fraudes, la poursuite d'artifices aggravant la malice de l'acte; et les complices, les agentes de ses déchéances défilaient devant lui. Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 62.
Sans malice; sans y entendre, y mettre (aucune) malice. Sans méchanceté, sans mauvaise intention. Elle fit réponse que c'était celle qui naissait de la pudeur sur le visage des hommes simples et sans malice (Joubert, Pensées,1824, p. 397).
Ne pas entendre malice à. Ne voir aucun mal à. Parfois, on est obligé de faucher le cimetière (...) alors, c'est la jument du curé qui mange le foin. Le village n'y entend pas malice (Zola, Nouv. Contes Ninon,1874, p. 164).
Ruse, fourberie qui témoigne de cette disposition d'esprit. La Rochefoucauld (...) C'est un gaillard qui est tout confit en malices (Mérimée, Chron. règne Charles IX,1829, p. 177).Oui, jouez l'étonné, pour me faire croire que vous ne leur avez pas écrit de venir? Cette malice cousue de fil blanc! (Balzac, Rabouill.,1842, p. 426):
3. Il y en avait d'autres qui faisaient lever les épaules, parce qu'elles racontaient des quantités de dieux, des mariages de dieux avec les filles de la terre, des tromperies, des méchancetés de tel ou tel dieu faisant des ruses, des malices, des noirceurs aux hommes. Lamart., Tailleur pierre,1851, p. 511.
C.− P. ext. Penchant qui pousse à se jouer d'autrui. Éclair de malice; regard plein de malice :
4. ... il [Du Roy] se disait : « Cristi, si j'avais seulement cent mille francs nets pour me présenter à la députation dans mon beau pays de Rouen, pour rouler dans la pâte de leur grosse malice mes braves Normands, finauds et lourdauds, quel homme d'État je ferais... » Maupass., Bel-Ami,1885, p. 293.
Habileté qui tient de la magie ou de la prestidigitation. Lorsque j'étais professeur de mathématiques, au collège de Saint-Omer, j'ai connu des élèves étonnants qui finissaient par résoudre des problèmes très compliqués en dépit des règles d'usage, comme ça, par malice (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1101).
Boîte* à malice, sac* à malice. Nouvelle volte-face [pour la petite danseuse], nouveau plongeon dans la boîte à malice, choix d'un nouveau masque attaché prestement, et réapparition à faire frémir (Loti, Trois. jeun. MmePrune,1905, p. 24).
Bon tour, plaisanterie que l'on fait à autrui; paroles pleines d'artifice. Par antiphrase. La belle malice! Cette malice! Il imagina de mettre des pois dans un roseau creux (...) il ne pouvait s'empêcher de rire, heureux de sa malice (Flaub., St Julien,1877, p. 86):
5. ... il [le vieil Oriol] lui expliqua longuement, avec des malices, des sous-entendus et des répétitions sans nombre, que s'il [le père Clovis] consentait à prendre un bain d'une heure (...) et à être guéri au bout d'un mois, ils lui donneraient cent francs. Maupass., Mt-Oriol,1887, p. 60.
Prononc. et Orth. : [malis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. « méchanceté, inclination à nuire » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XLIX, 20 : La tue buche abundat de malice); 2. ca 1155 « disposition qui pousse à faire le mal » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 5164); fin XVes. sans entendre la malice (Commynes, Mém., éd. J. Calmette, II, 265); av. 1648 « taquinerie sans conséquence » (Voi[ture], 1. 2, 3 ds Rich. 1680); 1668 « penchant à dire de petites méchancetés pour s'amuser d'autrui » (Boileau, Satires, éd. A. Cahen, IX, 80). Empr. au lat. malitia « nature mauvaise, méchanceté; ruse, finesse » lui-même dér. de malus, v. mal1. Fréq. abs. littér. : 1 084. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 046, b) 1 500; xxes. : a) 1 964, b) 1 731. Bbg. Clédat (L.). Malice. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, pp. 32-36.