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LÉGUER, verbe trans.
A. −
1. DR. CIVIL. Qqn lègue qqc.Laisser par testament ou par un autre acte de dernière volonté. Les dispositions du présent testament remplies, je lègue le reste de mes biens, meubles et immeubles, à mon petit-neveu Ernest de Lalle, que je nomme en même tems mon exécuteur testamentaire (Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 223).Par un codicille daté du 16 avril 1821, il [Bonaparte] légua ses os à la France (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 667).L'usage de léguer ses collections à l'état après sa mort, est beaucoup plus répandu en Amérique qu'en Europe (Morand, New-York,1930, p. 229):
1. ... j'ai lu dans les journaux la biographie d'un Américain. Il a légué son immense fortune à des fondations scientifiques, son squelette aux étudiants de l'académie du lieu, et sa peau pour en faire un tambour... Camus, Possédés,1959, 2epart., 8etabl., p. 1015.
P. anal. Qqn lègue qqc./qqn.Laisser, confier en mourant. Halifax : (...) mon enfant, reconnaissez-vous ce bijou? Anna : Le collier qui m'a été légué, par ma mère au moment de sa mort (Dumas père, Halifax,1842, III, 10, p. 91).Le pauvre diable (...) va se jeter dans le canal, léguant dans une lettre ses deux garçons à Daudet, chez lequel il venait le dimanche (Goncourt, Journal,1895, p. 718).
2. P. ext. Confier lors d'un départ.
a) Qqn lègue qqc.Trois ministres de l'instruction publique m'ont lanterné, ils se léguaient le dossier, aucun d'eux n'osait passer outre à la note marginale du préfet (Vogüé, Morts,1899, p. 122).
b) Qqn lègue qqn.Je suis à présent fort lié avec cet admirable jeune homme auquel vous me léguâtes à votre départ (Chateaubr., Corresp., t. 1, 1799, p. 18):
2. Quand il [Mazarin] meurt le 8 mars 1661, il lègue à Louis XIV une France plus forte que la France de Richelieu, et la volonté d'être un grand roi. Il lui lègue aussi deux hommes [Fouquet et Colbert]. Brasillach, Corneille,1938, p. 378.
B. − Au fig. Transmettre à la postérité. Lamartine et ses collègues abdiquent; ils ont régné par l'anarchie; ils lèguent la guerre civile à la dictature (Sainte-Beuve, Cahiers,1869, p. 103).Je récapitule mes recherches sur l'origine de la vie. Elles n'ont pas atteint leur but, mais je lègue à ceux qui me suivent les résultats que j'ai acquis (Martin du G., J. Barois,1913, p. 555).Et je ne léguerai pas mon nom à un Français qui ne sera que moyen, fût-il « capable et honnête » (Montherl., Fils personne,1943, III, 3, p. 326):
3. Je regarde les Vies des hommes illustres comme un des plus précieux monuments que l'Antiquité nous ait légués. Ce qui a paru de plus grand dans l'espèce humaine s'y montre à nos yeux, et ce que les hommes ont fait de meilleur, nous y sert d'exemple. Joubert, Pensées, t. 2, 1824, p. 161.
En emploi abs. Et comment de nos jours songer à la durée, spéculer sur l'avenir, vouloir léguer? (Valéry, Variété III,1936, p. 47).
Prononc. et Orth. : [lege], (il) lègue [lεg]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. v. abréger. Étymol. et Hist. xiiies. leghier (Acte de 1219 ds Cartulaire de Cysoing., éd. I. de Coussemaker p. 104 [lat. legare]); 1477 (Ordonnances des rois de France, t. 18, p. 325). Empr. au lat.legare « laisser par testament », dér. de lex, v. loi; cf. dans le même sens le verbe legater attesté dep. le xves. ds Gdf. Fréq. abs. littér. : 666. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 194, b) 888; xxes. : a) 1 038, b) 709. Bbg. Gir. 1834, p. 59.