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LOUER2, verbe trans.
A. − [Le compl. d'obj. dir. désigne qqc.] Donner ou prendre (quelque chose) à loyer pour un certain temps, moyennant un prix déterminé, selon des conditions stipulées généralement par écrit, auxquelles s'ajoutent des clauses particulières (entretien, réparations).
1. [Le suj. désigne le propriétaire ou son mandataire; le compl. d'obj. indir. désigne le preneur] Louer (qqc.) (à qqn) (+ adj.) (+ compl. circ. de temps, de prix, de manière, de but).Donner à loyer.
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne un bien immobilier] Louer un appartement, un hôtel, un logement, une maison, un premier étage. Le concierge du 16, qui lui avait loué la mansarde, mourut (Estaunié,Ascension M. Baslèvre,1919, p. 6).La commune (...) loue l'étang, et les fermiers en vendent le produit (Pesquidoux,Chez nous,1923, p. 14):
1. Dans chacun des deux domaines achetés, elle voulait faire jeter une quinzaine de mille francs pour convertir les maisons de maître en deux grandes fermes, afin de les mieux louer après les avoir cultivées pendant une année ou deux... Balzac, Lys,1836, p. 132.
+ compl. circ.On y pénétrait (...) par la boutique d'un marchand de meubles à qui Crevel la louait à bas prix et au mois (BalzacCous. Bette,1846, p. 185).Les pièces du premier étage étaient louées en garni à de petits employés ou à des ouvrières (Theuriet,Mariage Gérard,1875, p. 52).
[Le compl. d'obj. dir. n'est pas exprimé] Grande maison neuve, dont le propriétaire louait à des dames seules (Zola,Nana,1880, p. 1122):
2. Octave passa la journée à mettre ses affaires en ordre. (...) à la vue de son mobilier de modeste apparence, le portier de la maison avait fait une grimace, et s'était presque repenti de lui avoir loué sans aller aux informations. Murger,Scènes vie jeun.,1851, p. 114.
+ adj.Le propriétaire a trouvé plus simple ensuite de louer meublé (Romains,Hommes bonne vol.,1939, p. 47).
+ compl. circ.J'ai loué cent cinquante francs: ce sont cent cinquante francs qui entreront chaque année dans la maison (Zola,Conquête Plassans,1874, p. 904).
[En parlant d'un bien immobilier] À louer. Que son propriétaire met en location. Elle dépassa plusieurs maisons à louer sans les apercevoir (Roy,Bonheur occas.,1945, p. 117).
Expr. fig. Il a des chambres à louer dans sa tête. C'est un homme qui manque un peu de raison, de sagesse (Ac. 1798).
b) [Le compl. d'obj. dir. désigne un bien mobilier] Le paysan qui afferme des terres, l'industriel qui loue des capitaux (Proudhon,Propriété,1840, p. 229).Antoine traîna les colis jusqu'au petit hôtel qui louait des voitures (Martin du G.,Thib.,Belle sais., 1923, p. 1030).
+ compl. circ.Louer des chaises dans une église, dans un jardin public:
3. En 1645, Nicolas Poirel, sieur de Grandval, se voit conférer par lettre patente le privilège de fabriquer de la faïence. Celui-ci loue à bail son privilège à Edme Poterat, dont la fabrique attirera l'attention en haut lieu... G. Fontaine,Céram. fr.,1965, p. 39.
2. [Le suj. désigne le preneur, individu ou collectivité; le compl. d'obj. indir., quand il est exprimé, désigne le propriétaire] Louer (qqc.) (à qqn), (+ pour qqn), (+ adj.), (+ compl. circ. de temps, de prix, de lieu, de manière, de but).Prendre à loyer.
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne un bien immobilier] Louer une campagne, un chalet, une chambre, un pavillon, une villa. Soit qu'il rêvât dans l'étroite maison qu'il louait à M. Mathas (Guéhenno,Jean-Jacques,1952, p. 61).
+ pour qqn.Le joli petit palais que le comte M*** avait loué pour la belle Fausta (Stendhal,Chartreuse,1839, p. 212).
+ adj. ou compl. circ.Louer à l'année, par bail. Les hôtes actuels sont du reste campés dans cet hôtel dépeuplé, qu'ils ont loué garni (Amiel,Journal,1866, p. 211).Les troupeaux étaient la propriété d'entrepreneurs riches en capitaux qui louaient des pâturages en plaine et en montagne (Wolkowitsch,Élev.,1966, p. 122):
4. Le président du Conseil invita, pendant les vacances, monsieur et madame Cérès à passer une quinzaine de jours à la montagne, dans un petit château qu'il avait loué pour la saison et qu'il habitait seul. A. France,Île ping.,1908, p. 361.
+ de qqn ou par qqn (rare).La mère de Zanze logeait derrière l'Académie des Beaux-Arts, au palais Cicognara qu'elle louait du propriétaire (Chateaubr.,Mém.,t. 4, 1848, p. 369).L'appartement qu'ils avaient loué par l'entremise d'une agence présentait (...) de remarquables inconvénients (Gide,Caves,1914, p. 681).
[Le compl. d'obj. dir. n'est pas exprimé] Je n'avais pas encore eu le plaisir de vous voir. Quand j'ai loué dans la maison, je n'ai eu affaire qu'à la concierge (Tr. Bernard, M. Codomat,1907, i, 5, p. 146).
b) [Le compl. d'obj. dir. désigne un bien mobilier] Louer une barque, un cheval, un habit. J'allai louer un roman, et passai la journée à le lire (Balzac,Peau chagr.,1831, p. 114).Le kolkhoze louait des machines à des MTS, stations de location et d'entretien de matériel (Lesourd, Gérard,Hist. écon.,1966, p. 452).
+ compl. circ.Louer à l'heure. Brigitte était devant un clavecin que nous avions loué à la semaine pour notre séjour à Paris (Musset,Confess. enf.,1836, p. 311).Elle louait pour nous promener l'âne d'un jardinier du voisinage (Sand,Hist. vie, t. 2, 1855, p. 118).
Emploi pronom. réfl. indir., plais. Ça avale de l'huile de foie de morue, ça se loue de la santé à la petite semaine! (Huysmans,Soeurs Vatard,1879, p. 258).
3. [Emplois ne permettant pas de distinguer nettement s'il s'agit du point de vue du propriétaire ou de celui du preneur] Emploi pronom. réfl. à sens passif. [Le suj. désigne un bien immobilier] Être donné ou pris à loyer. Ces caves se louent très cher (Goncourt,Journal,1895, p. 736).
B. − [L'obj. du contrat qui comporte des clauses de durée et de prix est une pers.; le suj. désigne une pers.]
1. Louer qqn + compl. circ. (de temps, de prix, de lieu, de but)
a) [Le suj. désigne un employeur] Engager, prendre quelqu'un à son service. Je vais louer six bons travailleurs, qui (...) feront beaucoup d'ouvrage pendant son absence (Crèvecoeur,Voyage,t. 1, 1801, p. 273).Quoi! je vous loue pour une promenade dans la montagne, et vous me faites voyager sur des précipices! (About,Roi mont.,1857, p. 60).
b) [Le suj. désigne une pers. ayant autorité sur une autre pers.] Placer (la personne subordonnée) chez un employeur. Après quoi on le louerait comme on pourrait, pour être porcher ou petit valet de charrue (Sand,F. le Champi,1848, p. 19).C'est le contraire d'un homme qui a loué ses enfants dans une ferme (Péguy,Porche Myst.,1911, p. 200).
2. Louer qqc. (à qqn)
a) [Le suj. désigne un employeur] Louer les services de qqn. Y avoir recours. On y loue les services de secrétaires, de sténo-dactylographes (Morand,New-York,1930, p. 141).
b) [Le suj. désigne un employé, un salarié] Mettre (ses capacités) au service de quelqu'un, d'un employeur. Des copistes ambulants louent leurs services aux amateurs (Civilis. écr.,1939, p. 14-4).Cf. aussi affermer ex. 6.
P. anal., avec une nuance péj. Filles aux yeux méditerranéens qui sustentent leur mère en louant leurs vices fiévreux aux Jaunes de «Chinese town...» (P. Adam [Vues d'Amérique,1906, p. 372] ds Morand, New-York, 1930, p. 100).On a vu des écrivains blâmés ou punis parce qu'ils ont loué leur plume aux Allemands (Sartre,Sit. II,1948, p. 11).
c) P. ext. [Le suj. désigne une entreprise] Mettre (ses services) à la disposition de clients:
5. L'exploitation soviétique n'étant, en principe, maîtresse de fixer librement ni les quantités de services qu'elle loue et de produits qu'elle vend, ni les prix d'achat de ces services et de vente de ces produits, est astreinte à un système ingénieux de rémunération des capacités d'autorité et de création. Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 613.
3. Emploi pronom. réfl. Se louer + compl. circ. (de temps, de prix, de lieu, de but).Se mettre au service de quelqu'un, d'un employeur. Il n'y a plus que les vieux et les très vieux qui se souviennent du temps où le paysan se louait quinze sous par jour (Arène,Tor Entrays,1876, p. 169).Et puis, quand l'herbe deviendra haute, j'irai me louer pour les foins chez monsieur Michel (R. Bazin,Blé,1907, p. 42).
C. − [À l'occasion d'un spectacle, d'un voyage; le suj. désigne une pers.] Louer qqc.
1. Retenir une place à l'avance en achetant un billet et moyennant ou non une rétribution spéciale. Synon. réserver.Louer une baignoire, une loge. Le jour où l'Opéra-Comique brûla, mon frère aîné (...) voulut louer deux places (Colette,Mais. Cl.,1922, p. 163).Louez toutes les places d'un train; voilà une fantaisie de riche (Alain,Propos,1931, p. 1030).
Emploi abs. Nous voyons tous les gens qui viennent louer qui défilent devant le petit théâtre de carton (Renard,Journal,1900, p. 613).
2. Plus rare. Mettre une place en réservation; vendre un billet. Quant à Pot-Bouille [pièce de théâtre] (...), elle ne fait pas d'argent, l'Ambigu ne loue que les petites places, les loges restent vides (Goncourt,Journal,1883, p. 293).
Prononc. et Orth.: [lwe]. Prononc. [lue], v. louer1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 «donner un salaire à celui que l'on engage pour un temps déterminé; prendre à gages» (Roland, éd. J. Bédier, 34: Ben en purrat luer ses soldeiers); b) ca 1165 «obtenir l'usage d'un bien moyennant paiement» (Benoît de Sainte-Maure, Troie, 28552 ds T.-L.); 2. ca 1223 «concéder l'usage d'un bien moyennant paiement» (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. F. Koenig, ii Mir. 16, 179); 3. 1268 soi loër (Claris et Laris, 27043 ds T.-L.). Du lat. locare «placer, disposer; donner à loyer, à ferme, louer».
DÉR.
Louable, adj.[En parlant d'un bien immobilier] Qui peut être donné ou pris en location, qui remplit les conditions de la location. (Ds Lar. Lang. fr. et Lexis 1975). [lwabl̥]. 1reattest. 1606 (Crespin d'apr. FEW t. 5, p. 388a), rare; de louer2, suff. -able*.