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LOTUS, subst. masc.
A. − Synon. sav. de lotier ou de lotus grec.Sur un tapis de lotus d'un vert tendre et velouté, dormait, pâle et paisible, le jeune homme aux yeux bleus (Sand,Lélia, 1833, p. 300).
B. −
1. Plante aquatique d'Afrique et d'Asie orientale dont les racines sont fixées dans la vase et dont les fleurs, grandes, aux nombreux pétales de couleur rose, blanche ou violacée, s'épanouissent au dessus de l'eau. Synon. nénuphar.Fleur, bouton, tige de lotus; lotus d'azur, azuré. Des tiges de lotus et de papyrus, emblèmes de la haute et basse Égypte (Du Camp,Nil, 1854, p. 245).La fleur sacrée de l'Égypte et de l'Inde, le grand lotus (Huysmans,À rebours, 1884, p. 75).Sur une petite pièce d'eau carrée, flottent des lotus, du même rose que ceux des douves de la cité impériale, à Pékin (Morand,Londres, 1933, p. 125):
1. Au milieu de la cour scintillait sous le soleil une pièce d'eau (...) sur laquelle s'étalaient les larges feuilles taillées en coeur de lotus, dont les fleurs roses ou bleues se fermaient à demi, comme pâmées de chaleur, malgré l'eau où elles baignaient. Gautier, Rom. momie, 1858, p. 194.
Rem. Lotus désigne différentes espèces de la famille des Nymphéacées. a) Plusieurs espèces du genre Nymphea dont les feuilles cordiformes reposent à la surface de l'eau. Le «lotus» des monuments de l'ancienne Égypte est un Nymphea (Encyclop. univ. t. 11 1968, p. 1016). b) Une espèce du genre Nelumbo dont les feuilles peltées se dressent au dessus de l'eau et dont la fleur contient un réceptacle en forme de pomme d'arrosoir. Nelumbo Nucifera, le lotus sacré des bouddhistes et des brahmanes, est une magnifique espèce dont les limbes orbiculaires, d'un vert bleuté, et les superbes fleurs, roses ou violettes, couvrent mares, fossés et pièces d'eau, surtout près des temples dans toute l'Asie tempérée et chaude (ibid., p. 1017).
Poét. [P. réf. au lotus bleu] Faire étinceler son œil bleu-de-lotus en lui débitant mes extravagances (Barb. d'Aurev., Memor. 2, 1838, p. 284).
P. ell. Brune aux yeux de lotus, blonde à paupière noire (Gautier,Comédie mort, 1838, p. 48).Celles dont les yeux sont des lotus et les dents des «gemmes», les amazones trop blondes (Morand,1900, 1931, p. 234).
2. ARCHIT. Représentation stylisée de la fleur, du bouton de lotus dans l'art égyptien et asiatique. Chapiteau en lotus. Treize colonnes, coiffées de chapiteaux à fleurs de lotus et à feuilles de palmiers, chargées de bandes hiéroglyphiques (...) sont encore debout (Du Camp,Nil, 1854, p. 192).Les chapiteaux égyptiens primitifs sont bien évidemment une imitation de la fleur du lotus, ou d'une réunion de boutons de lotus (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 183).
C. − MYTH. Plante du littoral de l'Afrique du Nord, dont le fruit (ou la fleur) passait pour faire oublier leur patrie aux étrangers qui y goûtaient et que l'on identifie souvent avec une espèce de jujubier; fruit de cette plante. Nous n'avions pas mangé cette fleur du lotus qui fait oublier la patrie (About,Grèce, 1854, p. 37).Le lotus dont ils parlent et qui fait oublier le pays est le cytise des licornes... Je n'y crois pas (Barb. d'Aurev.,Memor. 4, 1858, p. 98).C'est un Nymphaea dont les graines sont comestibles, qui constituait le Lotus des anciens (Plantefol,Bot. et biol. végét., t. 2,1931, p. 360):
2. ... on y respirait [dans ce repaire] une béatitude sombre, analogue à celle que durent éprouver les mangeurs de lotus quand, débarquant dans une île enchantée éclairée des lueurs d'une éternelle après-midi, ils sentirent naître en eux, aux sons assoupissants des mélodieuses cascades, le désir de ne jamais revoir leurs pénates, leurs femmes, leurs enfants, et de ne jamais remonter sur les hautes lames de la mer. Baudel., Poèmes prose,1867, p. 139.
Au fig. Ce qui fait oublier la patrie. Mais Guérin dut s'arracher à cette solitude [de Bretagne], où il allait s'oublier et trop savourer, s'il n'y prenait garde, le fruit du lotos (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 15,1860, p. 28).Il y a là [en Alsace] un tout puissant lotos qui fait oublier la patrie (Michelet,Tabl. Fr., 1833, p. 59).
REM.
Lotophages, subst. masc. plur.Mangeurs de lotus, cf. supra C. ,,Ancien peuple mythologique`` (Littré). J'aurais peut-être mieux fait de m'enivrer du nectar d'evanthée, de manger la fleur de la plante moly, de m'alanguir au pays des lotophages, de rester chez Circé (Chateaubr., Mém., t. 4,1848, p. 204).Jadis, ceux qui avaient goûté aux fruits du lotos oubliaient leur patrie et ne pouvaient plus quitter le pays des lotophages (Du Camp,Nil, 1854, p. 90).
Prononc. et Orth.: [lɔtys]. Passy 1914 [-ty:s], Barbeau-Rodhe 1930 [-ty:s]. Autre forme [lotɔs] lotos. Barbeau-Rodhe 1930 [-to:s]. Ac. dep. 1762: lotus, lotos. Étymol. et Hist. 1. [1537?] «plante du littoral africain produisant un fruit auquel les anciens attribuaient des propriétés magiques» (J. Canappe, La Cinquiesme livre de la méthode thérapeutique, foE III ro; aussi ds l'éd. de 1539, cf. Fr. mod. t. 19, 1951, p. 20); 2. 1553 «nénuphar bleu d'Égypte» (Belon, Observations, I, 28, p. 222 ds R. Philol. t. 43, 1931, p. 194). Empr. au lat. lotus, lotos «id.», lui-même du gr. «id.» (cf. 1755 lotos, J.-J. Rousseau, Lettre du 10 sept. ds Littré). En outre lote au sens 1 au xvies. (1512, Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, éd. J. Stecher, t. 1, p. 174). Fréq. abs. littér.: 218. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 149, b) 1 071; xxes.: a) 176, b) 119.
DÉR.
Lotiforme, adj.En forme de lotus; qui présente une décoration de fleurs de lotus. Le portique, extérieurement soutenu par huit colonnes lotiformes semblables à celles de la colonnade de Louksor, est seul curieux (Du Camp,Nil, 1854, p. 251). [lɔtifɔ ʀm̥]. 1reattest. 1840 (Ac. Compl. 1842); de loti, génitif de lotus* et de forme*.
BBG. − Archit. 1972, p. 217 (s.v. lotiforme).