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LOQUE1, subst. fém.
A. − Vieilli. Étoffe en lambeaux, déchirée, usée. Quand cette légion ne fut plus qu'une poignée, quand leur drapeau ne fut plus qu'une loque (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 411):
1. ... les pots qui contiennent la crème, étaient jetés pêle-mêle devant la laiterie, avec leurs bouchons de linge. Les loques trouées qui servaient à les essuyer flottaient au soleil étendues sur des ficelles attachées à des piquets. Balzac, Chabert,1832, p. 66.
Région. (Belgique).
Loque à poussières. Chiffon servant à épousseter (d'apr. Baetens 1971, p. 355).
Marchand de loques. ,,Chiffonnier`` (Baetens 1971, p. 427).
B. − En partic.
1. Cour., le plus souvent au plur. Vêtement déchiré et usé. Synon. guenille, haillon.Une femme en est sortie [d'une masure] suivie de ses enfants. Elle était enveloppée d'une loque en laine de chameau (Du Camp, Nil,1854, p. 125).Des savates, un tas de loques (Reider, MlleVallantin,1862, p. 194).Ses jupes lamentables pendaient comme des loques de mendiante (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1080).
(Être, tomber, s'en aller) en loques
[En parlant d'une étoffe, d'un vêtement] Ces pauvres herboristes qui vont sur les places d'église, la chape en loques, et qui étalent sur un tapis leurs boîtes et leurs sachets (Faral, Vie st Louis,1942, p. 88):
2. La faute en est à mon ancien justaucorps qui m'a lâchement abandonné au commencement de l'hiver, sous prétexte qu'il tombait en loques et qu'il avait besoin de s'aller reposer dans la hotte du chiffonnier. Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 294.
P. anal. [En parlant de papiers, de livres, d'un organe] Plongé dans la contemplation d'un vieux planisphère en loques qui décorait lugubrement une des murailles de sa pièce (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 5etabl., 1, p. 162).On me dit que ce pape a l'estomac en loque, Et qu'il fait son repas de deux œufs à la coque (Ponchon, Muse cabaret,1920, p. 141).
P. méton. Individu mal habillé. Au sens coll. C'est la rentrée des maraudeurs. Il y a là toutes les laideurs, habillées de toutes les fantaisies de la loque (Goncourt, Journal,1870, p. 654).
2. Arg., au plur.
a) ,,Vêtements, toilettes`` (Riv.-Car. 1969). Synon. fringues (pop.), vêtements.Ses capotes extravagantes (...) et ses somptueuses loques la firent d'abord traiter de vieille folle (Lorrain, Contes chandelle,1897, p. 60).
THÉÂTRE. Costume de scène. Pour sa tournée en Amérique, elle avait dix-huit loques dans ses valdingues (Riv.-Car.1969).
b) ,,Boutons de guêtre ou de pantalon, en cuivre − dans l'argot des écoliers, qui les recueillent avec soin`` (Delvau 1883). Jouer aux loques. ,,Jouer avec des boutons comme avec des billes, à la bloquette, à la pigoche`` (Delvau 1883).
C. − Au fig. Individu sans énergie. Synon. chiffe.Ce n'était plus qu'une loque humaine. Il exécrait le père Soupe (...), il en était venu à ne plus voir en lui qu'une loque bureaucratique, au long de laquelle, volontiers, il eût essuyé ses semelles (Courteline, Ronds-de-cuir, 2e tabl.1893,1, p. 57):
3. − Et pourquoi pas? Faites-lui donc une rente pendant que vous y êtes, dit Nadine. Sa voix tremblait de passion. − Tu sais, jamais il ne se désintoxiquera, c'est une vraie loque, dit Anne. Beauvoir, Mandarins,1954, p. 560.
Rare. [En parlant d'un animal] Ses pauvres pattes enflées et raides se dérobant sous son corps le jetèrent sur le sol, loque inerte (Pergaud, De Goupil,1910, p. 41).
Rem. Le mot loque est considéré comme fam. par Ac. jusqu'en 1878. Plus de notation dans Ac. 1935.
REM. Arg. 1.
Loqué, -ée, adj.[Correspond à B 2 supra] Habillé. Il est loqué de première (Lacassagne, Arg. « milieu »,1935, p. 121).Une p'tite môme chouette, bien loquée (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!,1935, p. 188).
2.
Loquette, subst. fém.,,Diminutif de loque. Petite pièce, petit morceau. Une loquette de morue. Il est populaire`` (Ac. 1878). Il faut lui arracher ce qu'il doit loquette par loquette. ,,Se dit d'un homme qui se fait tirer l'oreille pour payer ses dettes, qui, comme on dit, est dur à la desserre`` (Hautel t. 2 1808).
Prononc. et Orth. : [lɔk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ca 1475 « chiffon » (ici sert à renforcer une négation) (Chastellain, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 5, p. 170); b) ca 1475 locque adj. « mou, fatigué » (Molinet, Mandement de froidure, 48 ds Poésies religieuses et parodies, éd. N. Dupire, p. 733); 1880 « individu sans énergie » (Zola, Nana, p. 235). Empr. du m. néerl.locke « boucle, mèche de cheveux », d'où aussi l'a. fr. lok « mèches de laine grossière » (1274-1300 ds De Poerck), locu « ébouriffé, hirsute » (ca 1200-xves. ds Gdf.), la mèche comme la loque pendant de façon désordonnée. Bbg. ChautardVie étrange Arg. 1931, p. 361 (s.v. loqué). - Sain. Sources t. 2 1972 [1925], pp. 200-201.