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LITURGIE, subst. fém.
A. − ANTIQ. GR. Charge d'un service public ou parfois religieux dont l'exécution était confiée aux citoyens les plus riches de la cité. Chez les Achéens de Phthiôtide, le prytanée s'appelle la « maison du peuple », leiton : le mot fait penser aux leitourgiai ou liturgies, ces prestations, surtout rituelles à l'origine, qui incombaient aux citoyens les plus riches et dont la plus caractéristique était l'hestiasis, le paiement et la préparation d'un banquet sacré (G. Glotz, La Cité gr., Paris, A. Michel, 1968 [1928], p. 29).
B. − Ensemble réglé des cérémonies et des prières composant le culte d'une divinité. Si l'on avait, au lever du soleil, célébré les matines de la déesse [Isis], on ne devait pas négliger de lui offrir ses salutations du soir et de lui souhaiter une nuit heureuse, formule particulière qui constituait une des parties importantes de la liturgie (Nerval, Filles feu, Isis, 1854, p. 650).
RELIG. CHRÉT. Ensemble réglé et ordre des cérémonies et des prières composant le culte public officiellement institué par une Église. Liturgie catholique, occidentale, orientale; liturgie anglicane, presbytérienne; liturgie bénédictine; liturgie du mariage. Ce chant de joie [le Magnificat], consacré par la sublime liturgie de la chrétienté romaine pour exprimer l'exaltation de l'âme en présence des splendeurs du Dieu toujours vivant (Balzac, Langeais,1834, p. 201):
Quant à la liturgie gallicane, l'on peut, en examinant son ossature, la croire issue, en partie, des Églises de l'Orient. Elle fut, en somme, à ses débuts, une savoureuse mixture des rites du Levant et de Rome; elle fut démantelée sous le règne de Pépin le Bref, de Charlemagne surtout, qui, sur les instances du pape saint Adrien, propagea la liturgie romaine dans les Gaules. Durant le Moyen Âge, elle s'augmenta d'hymnes admirables, de délicieux répons; elle créa tout un ensemble de proses symboliques, broda sur la trame italienne les plus candides fleurs. Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 185.
P. métaph. Quand on admet que la nature est une belle liturgie qui s'accomplit sous l'œil de Dieu, il n'y a plus de solitude (Renan, Hist. peuple Isr., t. 5, 1892, p. 74).Jean : Embrasse-moi! Lia : Je te dis de me laisser. Je t'en supplie. Épargnons-nous la liturgie du départ. Tu ne tiens même pas à m'embrasser (Giraudoux, Sodome,1943, I, 3, p. 76).La « romance à l'étoile » de Tannhauser, la prière de sainte Élisabeth et la marche des pèlerins appartenaient à notre liturgie des grandes vacances (Mauriac, Mém. intér.,1959, p. 42).
Prononc. et Orth. : [lityʀ ʒi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. 1580 « cérémonie religieuse » (J. Bodin, Demonomanie, 84 ds Delb. Notes mss d'apr. FEW t. 5, p. 380b); 2. 1598 « forme officielle des cérémonies religieuses » (Marnix de Ste Aldegonde, Œuvr., III, 194 ds Gdf. Compl.); 3. 1680 « manière de dire et de célébrer la messe » (Rich.). II. 1879 antiq. gr. (R. Dareste, Les Plaidoyers politiques de Démosthène, I, 38). I empr. au lat. chrét. liturgia « service de Dieu, du culte » (Blaise Lat. chrét., empr. au gr. λ ε ι τ ο υ ρ γ ι ́ α « tout service rendu au bien commun par les citoyens aisés », utilisé dans les Septantes et le Nouveau Testament pour désigner le service au temple des prêtres et des lévites. II empr. du gr. λ ε ι τ ο υ ρ γ ι ́ α « service public dont l'exécution est confiée aux plus riches citoyens ». Fréq. abs. littér. : 215. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 144, b) 79; xxes. : a) 890, b) 212.