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LIESSE, subst. fém.
Vieilli, littér.
A. − Phénomène collectif de joie débordante. Jour de liesse. Il y avait liesse générale dans la direction : un camarade allait être humilié (Dumas père, Comment je devins auteur dramatique,1833, introd., p. 20).Le port était pavoisé et le soir une étrange liesse emplissait la ville illuminée (Gide, Si le grain,1924, p. 553).
B. − Rare
1. Joie sans ombre, complète et intense :
1. Dieu seul avait le pouvoir de gorger ainsi une âme, de la faire déborder et ruisseler en des flots de joie; et, lui seul pouvait aussi combler la vasque des douleurs, comme aucun événement de ce monde ne le savait faire. Durtal venait de l'expérimenter; la souffrance et la liesse spirituelles atteignaient, sous l'épreinte divine, une acuité que les gens les plus humainement heureux ou malheureux ne soupçonnent même pas. Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 214.
2. Emploi plur. Qu'importe, au loin, la vie, et les appels des cors! Les liesses du cuivre énamouré sont brèves (Rodenbach, Règne silence,1891, p. 156):
2. C'était leur contraste avec de hauts bonheurs impossibles qui donnait précisément à ces liesses immédiates, simplettes et sans désir, une valeur de consolation, absente de leur nature et qu'elles n'eussent d'elles-mêmes jamais eue. Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 194.
C. − Expressions
1. Être en liesse. Manifester publiquement, extérioriser de manière sensible une allégresse générale. Foule en liesse. Omer aussi gardait à la mémoire le spectacle de la foule en liesse sur l'esplanade des Invalides (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 397):
3. Tout y respirait la joie; l'hilarité de mon oncle était inépuisable. Il avait trois filles (...) et un fils, le comte de La Bouëtardais (...) qui partageaient son épanouissement de cœur. Monchoix était rempli des cousins du voisinage; on faisait de la musique, on dansait, on chassait, on était en liesse du matin au soir. Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 38.
2. Fam. Vivre en joie et en liesse (Ac.1798-1878).
P. anal. M. Bernard chassant, vivant en liesse, menant grand train sur vos terres (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 118).
Prononc. et Orth. : [ljεs]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1050 ledece (Alexis, éd. Chr. Storey, 142); 1remoitié du xiies. lëece (Psautier Cambridge, 15, 11 ds T.-L.); xiiies. lïesce (Isopet de Lyon, 646 et 723, ibid.). Du lat. laetitia « allégresse, joie débordante et collective ». La forme liesse est due à l'infl. de l'adj. lié « joyeux » (fin xes. ds T.-L. et Gdf.), lat. laetus, qui ne survit que dans la locution chère lie (chère*), lie étant une contraction de liée, d'origine picarde. Fréq. abs. littér. : 81. Bbg. Bourguignon (J.). Qq. arch. dans les Fables de La Fontaine. In : [Mél. Gamillscheg (E.).]. München, 1968, p. 87. - Delb. Matér. 1880, p. 190. - Gohin 1903, p. 308.