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LEUR3, LEURS, pron. poss.
Combiné avec l'article, pronom possessif de la troisième personne (le leur, la leur, les leurs) qui s'emploie lorsqu'il y a plusieurs possesseurs au masculin ou au féminin, que l'être ou la chose possédée soit du masculin ou du féminin; leur prend un s lorsque l'être ou la chose possédée est un substantif au pluriel, soit masculin, soit féminin; l'article se contracte avec les prép. à et de : au leur, aux leurs, du leur, des leurs.
A. − Pron. poss. représentant des subst. plur. précédemment énoncés. Ce, celui, celle/ceux, celles qui est/sont à eux, à elles.
1. Le leur. [L'être ou la chose possédée est au masc. sing. (contracté en au leur, du leur)] Si mon plumage au leur ne ressemble pas bien, J'en suis fâché, mais leur cœur et le mien Ont une grande ressemblance (Florian, Fables,1792, p. 43).Il voit des hommes heureux de son propre bonheur, comme il l'est du leur (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1882).Maintenant, moi, j'ai fait mon devoir; voyons si les autres feront le leur (Meilhac, Halévy, Froufrou,1869, III, 10, p. 113).
Chacun le sien/le leur (v. chacun I A 3).
2. La leur. [L'être ou la chose possédée est au fém. sing.] Bicêtre est avec sa femme, Linois et Caffin sont avec la leur, Hotot est avec Félicité, chacun sa chacune (Vidocq, Mém., t. 3, 1828-29, p. 194).Mon frère, mon frère, la malédiction de nos enfants est épouvantable; ils peuvent appeler de la nôtre , mais la leur est irrévocable (Balzac, E. Grandet,1834, p. 64):
1. anne vercors : C'est cela, nous sommes trop heureux. Et les autres pas assez. la mère : Anne, ce n'est pas de notre faute. anne vercors : Ce n'est pas de la leur non plus. Claudel, Annonce,1948, I, 1, p. 149.
3. Les leurs. [L'être ou la chose possédée est au masc. plur. ou au fém. plur. (contracté en aux leurs, des leurs)] Des ames élevées comme les leurs (Baudry des Loz., Voy. Louisiane,1802, p. 298).Nos généraux et nos états-majors ne le cèdent en rien aux leurs (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 636).
B. − Pron. poss. à valeur de subst. (nominal)
1. Les leurs, masc. plur. (plur. de les siens). Leur famille, leurs parents, leurs amis, leurs proches, ceux qui appartiennent au même groupe social, au même parti (par exemple leurs soldats, leurs alliés, leurs compagnons), ceux qui leur sont attachés. Pour eux et pour les leurs; eux et les leurs; c'est un des leurs (cf. mien, tien, sien). La tombe où les proches vont cherchant à petits pas la pierre des leurs parmi les pierres (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 664).Sans doute les de Tanton avaient reçu du roi ces armes étonnantes depuis qu'un des leurs, portant devant le souverain l'écu de France (H. Bazin, Vipère,1948, p. 143):
2. Quant à moi, je resterai en relations après la guerre avec les fermiers chez qui j'ai travaillé pendant quatre ans. Ils m'ont traité comme un des leurs. Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 196.
P. ext. Des leurs (avec le verbe être). Avec eux, parmi eux, chez eux, dans leur intimité. Être des leurs. Être leur(s) invité(s). Nous serons des leurs dimanche. Finalement, il demanda à Longuemare s'il voulait être des leurs. − Venez, lui dit-il, vous serez le médecin de l'établissement (France, Jocaste,1879, p. 155).Je baisais leur main quand je les rencontrais, j'étais des leurs (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1588).
2. Loc. verb., fam. Faire des leurs (plur. de faire des siennes (cf. sien); des leurs est subst. fém.). Faire de mauvais tours, de mauvaises plaisanteries ou commettre des maladresses (habituelles ou caractéristiques). Ils/elles ont encore fait des leurs. Causant, riant, faisant des leurs, Les amours suivent sur deux lignes (Béranger, Chans., t. 3, 1829, p. 126).
3. Du leur, masc. sing. à valeur de neutre
a) Vx, rare. Ce qui est à eux, à elles. Qu'ils le gardent ce qu'ils ont, je ne veux rien du leur (Ac.1878).
En partic. De leur argent ou de leur travail, de leur peine. Elles dépensaient sa maigre pension à sa nourriture [de leur père], à son entretien, en ajoutant beaucoup du leur (Zola, Fécondité,1899, p. 628).Ceux-là avaient peu reçu et beaucoup dépensé. Ils en étaient du leur et réclamaient leur paiement (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 387).
b) Loc. verb. Y mettre du leur (plur. de y mettre du sien; v. mettre et sien). Donner, payer de leur personne, faire chacun des efforts, y mettre de la bonne volonté; en partic. faire des concessions, se montrer conciliant. Ils y ont mis du leur (Ac.1935).
Rare. Y mettre des propos de son propre cru. La Pucelle exprime ses propres sentiments. (...) il y a lieu de rechercher si les clercs qui tinrent la plume n'y mirent pas du leur (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 289).
P. anal. [Le suj. désigne une chose] :
3. ... la grandeur d'un politique se mesure assez bien au mépris qu'il marque pour les pauvres mots de chacun. Mais les politiques ne sont pas si malins, ni les braves gens si naïfs : je serais étonné si les mots n'y mettaient pas du leur. Car je vois bien qu'ils me manquent à moi. Paulhan, Fleurs Tarbes,1941, p. 23.
Prononc. et Orth. : [lœ:ʀ]. Homon. leurre. Pas de liaison entre le pron. poss. et un mot suiv. dans ce type de phrase : nos arbres ont grandi, les leurs/un peu moins; j'ai reçu mes livres, les leurs/arriveront demain. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Poss. se référant à la 3epers. du plur. des 2 genres, cas suj. et cas régime, déterminant un subst. sing. ou plur., v. G. Moignet, Gramm. de l'a. fr., Paris, Klincksieck, 1973, p. 114. A. Art. poss. atone 1remoitié xes. (Jonas, éd. G. de Poerck, 124 : lor peccatum); 2emoitié xes. (St Léger, éd. J. Linskill, 120 : Que s'ent ralgent [St Léger et Ebroïn] in lor honors); id. (ibid., 117 : Vindrent parent e lor amic [de St Léger et d'Ebroïn]); ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 604 : Lur cumpainie fut bone ed honorethe); forme fléchie ca 1175 lors (Chronique ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 6161 : il tendent lors paveillons). B. Adj. poss. tonique, v. G. Moignet, op. cit., pp. 120-121; 1. ca 1050 avec détermination de l'art. déf. (St Alexis, 585 : le lur voil); 2. ca 1100 adj. poss. précédé de l'art. déf. et non suivi de subst., appelé d'ordinaire « pronom possessif » (Roland, éd. J. Bédier, 2941 : L'anme del cors me seit oi departie, Entre les lur aluee e mise); 3. ca 1100 substantivé plur. les lor désignant les hommes d'un groupe, d'une troupe (ibid., 1445); ca 1165 id. sing. le lor désignant le bien, l'avoir (Benoît de Ste-Maure, Troie, 6892 ds T.-L.); 4. apr. 1170 fonction d'attribut lor (Wace, Rou, éd. J. Holden, III, 7824). Du lat. illorum, génitif masc. plur. du dém. ille, v. il, le art. déf.; étant donné l'existence du corresp. roum. lor, l'aphérèse subie par la forme [ellór] est prob. antérieure à 271, cf. lui. En lat. vulg. illorum, génitif poss. (qui élimine peu à peu le fém. illarum) tend à remplacer suus : cf. dès Plaute, Bacch., 545 : illorum mores; Truc., 159 : et nostram et illorum vicem; v. TLL s.v. ille, 351, 31-43; v. aussi Vään., § 284. Fréq. abs. littér. Leur: 132 363. Leurs : 74 132. Fréq. rel. littér. Leur : xixes. : a) 222 213, b) 164 875; xxes. : a) 176 142, b) 179 030. Leurs : xixes. : a) 138 961, b) 105 026; xxes. : a) 97 998, b) 82 244.