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LAPIDER, verbe trans.
A. − Tuer à coups de pierres. Lapider l'adultère, le coupable. Un homme est arrêté par les juifs; la loi juive Le condamne; les juifs peuvent le lapider, C'est leur droit; cela dit, qu'ont-ils à demander? La lapidation leur paraît trop rapide (Hugo, Fin Satan,1885, p. 868).Fannie, morte de peur, restait là, immobile comme la femme adultère qu'on s'apprête à lapider (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 267):
1. Nous observerons de plus que leurs vallées sont couvertes de roches et de pierres détachées, qui, pour le dire en passant, ont introduit dans les mêmes pays où l'on avait l'usage de précipiter les criminels, celui de les lapider. C'est aussi dans les contrées pierreuses que l'on a inventé les frondes. Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 206.
Emploi abs. Il tenait compte en tout des faits accidentels. Au peuple qui lapide il disait des mots tels Que nul n'osait toucher à la première pierre (Hugo, Fin Satan,1885p. 816).
P. anal. Attaquer quelqu'un ou quelque chose à coups de pierres ou avec un autre projectile. Ils cessèrent de lapider le cercueil, et le convoi put arriver jusqu'à la vallée du Cédron (Tharaud, An prochain,1924, p. 225).Le 29 octobre, allant ouvrir la session parlementaire, Georges III vit lapider son carrosse (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 463):
2. Trahie, vendue, outragée et goujatement lapidée d'ordures par celui même à qui elle avait sacrifié son unique fleur, quel châtiment rigoureux pour la folie d'un seul jour! Bloy, Femme pauvre,1897, p. 36.
Rare. Représenter dans la pierre. Vous avez entrepris véritablement mes compagnons [de constructions de cathédrales] de pétrifier l'Éternel, de le lapider avec beaucoup d'art (Arnoux, Juif Errant,1931, p. 148).
B. − Au fig. Maltraiter quelqu'un verbalement, être plusieurs à se déchaîner contre quelqu'un, porter atteinte à quelque chose. Synon. jeter la pierre*.Se faire lapider. Vivre est l'essentiel La vie est un caillou que le sage ramasse Pour lapider le ciel (Hugo, Contempl., t. 3, 1856, p. 243).Je me figure que Louys en causant me lapide (Gide, Corresp. [avec Valéry], 1893, p. 181):
3. Une ruse commune du détracteur, c'est de lapider le bien par le mieux, d'entre-détruire les uns par les autres les hommes qui blessent sa vue, les œuvres d'un même auteur, les actes d'une même personne, etc. Amiel, Journal,1866, p. 95.
Rem. Le suj. peut désigner une chose. Je vais imiter cet exemple. Oh! Il en est de toute nature, de ces lettres. Les unes nous flattent, les autres nous lapident (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Lettre, 1885, p. 579).
P. hyperb. Quant à elle, elle te lapide d'attentions, de soins, de tendresses, de marques irrécusables d'amour (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Vains conseils, 1884, p. 931).
Emploi abs. Cet autre, faux orateur, ne sachant que lapider avec des grossièretés (Hugo, Actes et par., 1, 1875, p. 37).
Emploi pronom. Les hommes se lapident mutuellement tous les jours avec des paroles, comme Étienne le fut avec des pierres (Saint-Martin, Homme désir,1790, p. 101).
REM. 1.
Lapidable, adj.,hapax. Qui est susceptible d'entraîner la lapidation. Mais l'épouse est elle-même l'engin, compagne, complice de mort, et que le chœur inassouvi de cette race s'écrie sur l'acte lapidable! (Claudel, Agamemnon,1896, p. 894).
2.
Lapidé, -ée, part. passé et subst.Celui, celle qui a été lapidé(e). Je ne vois pas pourquoi les prophètes seraient Dispensés de donner leur chair pour nourriture À l'affamée immense et sombre, la nature. Et puis ce lapidé sert encore à ceci : C'est qu'il te fait songer (Hugo, Légende, t. 6, 1883, p. 185).Au fig. Il semblerait que le roi Léopold fût à peu près le seul de son peuple à deviner la grandeur de cet adolescent de génie, copieusement insulté par la multitude, hideusement renié par quelques-uns et contraint de se réfugier à Paris, qui est l'éternel pavillon de ces lapidés sublimes (Bloy, Journal,1892, p. 20).
Prononc. et Orth. : [lapide], (il) lapide [lapid]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xes. « tuer à coups de pierres » (La Passion, éd. d'A. S. Avalle, 496); 2. ca 1380 « dévaster » (Jeh. des Preis, Geste de Liège, 27682, Scheler, Gloss. philol. ds Gdf.); 3. xves. « torturer » (La Fille du Comte de Pontieu, éd. C. Brunel, p. 103); 4. 1549 « maltraiter en paroles » (Marg. de Navarre, Nouv. X, éd. M. François, p. 66); 5. 1670, 6 août « attaquer, critiquer » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. La Pleiade, I, p. 130). Empr. au lat.lapidare « attaquer à coups de pierres ». Fréq. abs. littér. : 55.