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LANTERNER, verbe
I.
A. − Qqn lanterne
1. Fam. Temporiser, hésiter à agir. Elle nous a menacés si on lanternait davantage... si on faisait traîner les choses, d'aller toute seule s'établir à Saligons (Céline, Mort à crédit,1936, p. 587).
Lanterner à + inf.Monseigneur de Valois n'avait pas lanterné à donner les ordres (Druon, Louve Fr.,1959, p. 106).
2. Perdre son temps à des riens. Sans plus lanterner devant les boutiques qu'il n'examinait même pas (...) il s'achemina vers son logis (Huysmans, En mén.,1881, p. 182).
3. Faire lanterner qqn.Faire attendre :
1. Vous m'avez toujours fait lanterner à propos de ce terrain en m'assurant que vous n'aviez pas d'héritiers et maintenant en voilà un qui surgit de je ne sais où. Queneau, Pierrot,1942, p. 153.
B. − Qqn lanterne qqn/qqc.
1. Vx et fam. Qqn lanterne qqn.Faire attendre quelqu'un en lui contant des propos futiles et sans intérêt. Au lieu de contenter les gens tout de suite, on savait les faire patienter et les faire attendre. Au fond, le résumé de la sagesse humaine consistait à traîner les choses en longueur; à dire non puis enfin oui; car l'on ne maniait vraiment les générations qu'en les lanternant! (Huysmans, À rebours,1884, p. 233):
2. ... nous luttons tous contre la montre pour rattraper le temps perdu à écouter master Hitler vociférer, tempêter et proposer tour à tour à chacun des pays alliés secrètement la paix, pour les lanterner et les avaler finalement l'un après l'autre. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 298.
2. Rare. Qqn lanterne qqc.L'autorisation, qu'il a demandée et qu'on lanterne (Goncourt, Journal,1864, p. 9).
II. − HIST. [Correspond à lanterne I A3] Qqn lanterne qqn.Pendre à une lanterne. Il suffisoit que vous portassiez un nom connu pour être noble, pour être persécuté, brûlé, lanterné (Chateaubr., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 120).
En emploi abs. Elles ne parlent que de lanterner, et de porter les têtes ministérielles au haut des piques (Journ. des Halles, no8, 1790, 5 ds Quem. DDL t. 20).
Prononc. et Orth. : [lɑ ̃tε ʀne], (il) lanterne [lɑ ̃tε ʀn̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1552 intrans. « perdre son temps à des fadaises » (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, V, 18); b) 1611 « être irrésolu, hésiter à agir » (Cotgr.); 2. 1611 dr. « importuner quelqu'un » lanterner la cervelle (ibid.); av. 1660 lanterner qqn « l'amuser par de vaines promesses » (Scarron ds Rich. 1680); 3. 1790 « pendre à la lanterne » (MmeRoland, Let. II, 366 ds Brunot t. 9, p. 882, note 2). Dér. de lanterne*; dés. -er; le sens 3 parce que sous la Révolution française on se servait des cordes des réverbères ou lanternes pour pendre sans autre forme de procès ceux que désignait la fureur populaire. Fréq. abs. littér. : 43. Bbg. Quem. DDL t. 4, 19.