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LÉZARDE, subst. fém.
I. − Vx. Femelle du lézard. (Dict. xixes. et Lar. Lang. fr.).
II. − [P. anal. de forme avec la queue du lézard ou avec le reptile lui-même]
A. −
1. Fente, crevasse profonde, longitudinale, irrégulière dans un ouvrage de maçonnerie. Ce mur est plein de lézardes (Ac.1835-1935).Les lézardes des murailles bâillaient largement comme des mâchoires distendues par l'ennui; la vieille maison démantelée paraissait avoir compris l'absence du jeune maître et s'en affliger (Gautier, Fracasse,1863, p. 52).Toutes les lézardes sont passées en revue, remplies et recouvertes de propolis, et l'on commence, du haut en bas de l'édifice, le vernissage des parois (Maeterl., Vie abeilles,1901, p. 97):
1. Jamais la vieille maison ne connaîtra de lézarde. Bien mieux, équilibrée sur son centre, elle tendra toujours à se redresser; elle reprendra son aplomb, au point que ses pignons, après deux ou trois siècles traversés, n'ont pas dévié d'une ligne... Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 142.
SYNT. Lézarde verticale, profonde, salpêtrée; une énorme, large, immense, irréparable lézarde; une lézarde dans un mur, un plafond; la lézarde d'un mur, d'une maçonnerie; boucher des lézardes; remplir et recouvrir des lézardes.
P. méton. [En parlant de monuments présentant de pareilles lézardes] Il y a trois ans encore, elle vendait du lait aux curieux de ces vieilles lézardes et leur faisait voir en détail les restes du château (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 45).
2. [P. anal. avec la crevasse dans un mur] Fente, déchirure dans quelque chose. [Des] souliers qui dégorgeaient l'eau par leurs lézardes (Balzac, Rabouill.,1842, p. 572).Il [le vent] glissait comme un rasoir continu, de long en large, tout au travers du champ de glace et de longues fissures couraient derrière lui sur la banquise, des lézardes zigzagantes, des craquelures, des coupures qui allaient s'élargissant comme des plaies (Cendrars, Dan Yack, Plan de l'Aiguille, 1929, p. 104):
2. C'était à peine des rides; cela commençait comme des fossettes, mais à chaque extrémité du petit trou, sous la contraction des muscles de la bouche, s'amorçait un léger sillon, une lézarde que rien de transversal n'arrêterait dans sa marche vers la crevasse et le ravinement. Morand, Homme pressé,1941, p. 207.
3. Au fig. [En parlant d'un inanimé abstr.] Fêlure, brèche qui en se produisant dans quelque chose, peut en provoquer la ruine et la fin prochaines et constitue un signe précurseur de ces dernières. Une lézarde dans la vie d'une personne. Cependant la vieille Europe s'écroule, les jacqueries germent entre les fentes et les lézardes du vieil ordre social (Hugo, Choses vues,1885, p. 178).Il ne comprend pas. Pourquoi cette lézarde a craqué soudain dans notre bonheur (Giraudoux, Sodome,1943, II, 5, p. 122).Alliez-vous laisser s'augmenter cette mince lézarde qui risquait de corrompre et de faire tomber en poussière tout cet édifice de salut que vous aviez vu pendant ces deux ans s'élever, s'affermir (...)? (Butor, Modif.,1957, p. 91).
[Dans une tournure négative] Faille. Il commençait à la trouver très gentille (...). Bien sûr, rien n'était changé à ses belles résolutions, et ses serments de fidélité demeuraient vierges de toute lézarde (Courteline, Linottes,1912, 10, p. 144).Des courtisans chevronnés, édentés, le dos courbé par un demi-siècle de révérences, se saluaient avec emphase, se caressaient, comme pour constater que l'édifice caduc de leurs corps ne souffrait pas de graves lézardes (Morand, Flagell. Séville,1951, p. 142).
B. − Spéc. [P. anal. de forme]
1. Domaine milit.Galon à lézarde. ,,Galon ainsi nommé à cause de la forme de sa trame, utilisé comme insigne de grade des sous-officiers`` (Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.).
2. PASSEMENTERIE. ,,Petit galon festonné dont la chaîne se contourne comme la queue d'un lézard et qui sert à cacher les coutures des étoffes ou leur ligne de jonction avec le bois d'un meuble`` (DG).
3. TYPOGR. Raie blanche, diagonale, sinueuse, se présentant occasionnellement dans la composition d'une page imprimée et formée d'espaces (blancs) dans de nombreuses lignes successives de cette page, parfois à la terminaison de mots au même endroit de lignes superposées. Synon. cheminée, rue, ruelle.Lézardes. − Superpositions accidentelles d'espaces faisant un zigzag de lignes blanches, comparable aux lézardes d'un mur (Coston, A.B.C. journ.,1952, p. 195).
Prononc. et Orth. : [lezaʀd]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. I. 1. 1676 « fente dans un mur » (Félibien, p. 792); 2. 1819 fig. (Boiste : les lézardes de l'édifice social); 3. 1842 « fente, déchirure » (Balzac, loc. cit.); 4. 1867 typogr. (Littré); 5. a) 1867 « petit galon festonné » (ibid.); b) 1902 milit. (Nouv. Lar. ill.). II. 1803 « femelle du lézard » (Wailly). I de l'a. et m. fr. laisarde, lezarde « lézard » (v. ce mot). II fém. de lézard*. Fréq. abs. littér. : 94. Bbg. Archit. 1972, p. 53.