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JONCHER, verbe trans.
A. − Recouvrir le sol (de feuillage, de verdure, de fleurs), à l'occasion d'une solennité. En signe de réjouissance, les habitants de Paris jonchèrent d'herbes et de fleurs les rues de la ville (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. lxx).
B. − [En parlant de feuilles ou de débris végétaux] Recouvrir le sol :
1. Il est remarquable que les tiges sèches des herbes qui meurent tous les ans, et que les feuilles des arbres qui jonchent la terre à la fin de l'automne, résistent, malgré leur extrême fragilité, aux vents, aux pluies et aux neiges, qui font souvent tant de ravages sur les habitations de l'homme... Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 146.
C. −
1. [En parlant de toutes sortes d'objets] Recouvrir, le plus souvent pêle-mêle, le sol ou toute autre surface. On gagne la loge du cochon tué. Elle est jonchée de paille nouvelle, lavée, aérée (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 82).La table est jonchée de cartes d'état-major anglaises (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 388):
2. De toutes parts, la terre était jonchée de semblables débris, de corniches, de chapiteaux, de fûts, d'entablemens, de pilastres, tous de marbre blanc, d'un travail exquis. Volney, Ruines,1791, p. 7.
3. Au milieu de la chaussée jonchée de cannes, de chapeaux, de débris, se promenaient des officiers de paix, galonnés d'argent, et quelques civils, qui devaient être des autorités policières. Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 409.
Au fig. Il semble que ce soit un rêve, tout jonché d'obstacles hargneux, de fondrières et de cailloux (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 57).
2. [En parlant de cadavres, de mourants] Recouvrir en grand nombre le sol. Jonchés de morts et de mourants, le boudoir et un petit salon offraient l'image d'un champ de bataille (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 75).À voir ses abords jonchés des cadavres des loups, il fut facile de comprendre la violence de l'attaque et la vigueur de la défense (Verne, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 186):
4. Mérovée, rassasié de meurtres, contemploit, immobile, du haut de son char de victoire, les cadavres dont il avait jonché la plaine. Chateaubr., Martyrs, t. 1, 1810, p. 293.
REM.
Jonchement, subst. masc.Action de joncher. Au fig. Je laisse à penser (...) quel automatisme par débris et jonchement de la conscience succédait à cette première aura [de Baudelaire] (L. Daudet, Hérédo,1916, p. 198).
Prononc. et Orth. : [ʒ ɔ ̃ ʃe], (il) jonche [ʒ ɔ ̃:ʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « couvrir (le sol) (d'objets jetés épars, ici de lances, d'écus, etc.) » (Roland, éd. J. Bédier, 3388); 2. ca 1165 « couvrir (le sol) (de jonc, de feuilles, de fleurs...) » (B. de Ste-Maure, Troie, 13842 ds T.L.). Dér. de jonc*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 411. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 442, b) 650; xxes. : a) 797, b) 535.