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JADIS, adv., adj. et subst. masc.
I. − Adv. Dans un passé plus ou moins lointain; il y a longtemps. Synon. plus cour. autrefois.Vêtements jadis à la mode; aujourd'hui comme jadis. Jadis les Troyens défendirent leurs murailles contre la fureur conjugale de Ménélas (Musset, ds Le Temps,1831, p. 47).La distance à laquelle nous nous sentons aujourd'hui du petit enfant, qui jadis était nous-même (Carrel, L'Homme,1935, p. 210).Expliquer comment, jadis, la vie sortit de la non-vie (J. Rostand, Genèse vie,1943, p. 197):
1. Ce qui me terrorisait jadis ne me touche plus. J'envisage de mourir sans trembler, alors qu'autrefois la pensée de disparaître me faisait une impression si pénible que je n'osais pas diriger mon esprit de ce côté-là. Green, Journal,1935, p. 38.
[Le cont. fournit des renseignements sur l'époque considérée] Nous voulons nous retrouver tous les trois, comme jadis, quand (...) nous étions petits (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Veillée, 1882, p. 796).Les humbles toits du village, lacustre jadis, on le suppose, en des temps extrêmement anciens (Bloy, Journal,1906, p. 308):
2. Tu avais jadis, lorsque je t'ai prise, Il y a trois ans, Des timidités, des pudeurs exquises. Géraldy, Toi et moi,1913, p. 128.
[Déterm. de subst.] De jadis. Qui se situe dans un passé plus ou moins lointain; qui appartient à un passé plus ou moins lointain. Synon. d'antan.Chansons, mœurs de jadis; retrouver des amis de jadis. Évoquer (...) dans une causerie des visages, des anecdotes de jadis (Barrès, Barbares,1888, p. 53).Ce décor ancien du Paris de jadis (Bourget, Actes suivent,1926, p. 89).V. acétylène ex. 5, affranchir1ex. 2 :
3. ... au fond de moi, je revoyais le grand Meaulnes de jadis, gauche et sauvage, qui se faisait toujours punir plutôt que de s'excuser... Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 312.
II. − Adj. Le temps jadis. Le passé (lointain). Au temps jadis, dans le temps jadis; contes, dames du temps jadis. Elle songeait aux contes dont on avait bercé son enfance, à ces herscheuses du temps jadis qui brûlaient sous le Tartaret, en punition de choses qu'on n'osait pas répéter (Zola, Germinal,1885, p. 1397).De vieux airs gascons, venus des bergeries du temps jadis, quand on filait la laine des habits (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 122).
Rem. Emploi fam. pour Ac. 1835, 1878.
III. − Subst. masc. Passé (lointain). La mémoire adulatrice Qui va teinter d'azur les plus mornes jadis Et masque les enfers anciens en paradis (Verlaine, Œuvres compl., t. 1, Jadis, 1884, p. 216).L'ailleurs et le jadis sont plus forts que le hic et nunc (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 188):
4. Le présent vibre dans les volants qui tournoient, Vibre dans les cerveaux qui pensent à la hâte. Et, du jadis, bientôt, il ne reste, jetée à longs plis sur les toits, Que la vaste mélancolie d'avoir été. Romains, Vie unan.,1908, p. 92.
Rem. Cet emploi ne se rencontre que dans la lang. soutenue ou poétique.
Prononc. et Orth. : [ʒ ɑdis] ou [-a-]. Littré, Barbeau-Rodhe 1930 [-di] (Barbeau-Rodhe 1930, à titre de var.). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Début xiies. (Benedeit, St. Brendan, 522 ds T.-L.); 1120-50 (Grant mal fist Adam, I, 50, ibid.). Issu de ja* a dis « il y a déjà des jours » : a. fr. a, 3epers. ind. prés. de avoir*, forme impers. « il y a »; a. fr. di (du lat. diem) « jour » (842, Serments ds Henry Chrestomathie, p. 2, 4). Fréq. abs. littér. : 5 354. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 538, b) 6 096; xxes. : a) 8 114, b) 9 044. Bbg. Gröber (G.). Etymologien. In : [Mél. Caix (N.), Canello (U.A.)]. Firenze, 1886, p. 44.