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INSOMNIE, subst. fém.
A. − Privation involontaire de sommeil provoquée par un état pathologique ou des troubles psychologiques. Insomnie nerveuse, périodique, fiévreuse; combattre l'insomnie; être atteint d'insomnie. J'ai été constamment dans un état maladif. Accès de fièvre catarrhale, sueurs, toux, insomnie, abattement et défaut d'excitabilité sensitive; idées lentes, conception difficile (Maine de Biran, Journal,1817, p. 17):
1. ... je me suis donné ma parole de ne plus me piquer, et j'ai cassé net. Je ne suis pas l'homme des demi-mesures, vous savez... Je me suis rendu compte qu'en diminuant la dose, je n'arriverais pas... Seulement, j'ai les symptômes classiques de l'abstinence subite : de l'insomnie, des fourmillements, du froid, une hyperesthésie extraordinaire. Bourget, Sens mort,1915, p. 98.
Part. passé ou adj. + d'insomnie, par l'insomnie. [En parlant d'atteinte physique provoquée par l'insomnie]Thérèse, la cadette, bouffie d'insomnie et de larmes, ses cheveux blancs ébourriffés, les coudes sur les genoux, les poings dans les joues, affaissée, hébétée et douce, regardait sa mère (France, Vie fleur,1922, p. 332).Crispé par l'insomnie, le docteur imaginait entendre, aux limites du silence, le sifflement doux et régulier qui l'avait accompagné pendant toute l'épidémie (Camus, Peste,1947, p. 1452):
2. Je cherchai des yeux, en rencontrant l'étrangère sur l'escalier, quelques lignes imperceptibles de souffrance aux coins de ses lèvres un peu pâlies, et autour de ses beaux yeux bleus souvent battus par les insomnies. Je m'y intéressai pour ses charmes, je m'y intéressai davantage pour cette ombre de mort à travers laquelle je croyais la voir comme un fantôme de la nuit plutôt que comme une réalité. Lamart., Raphaël,1849, p. 148.
P. ext. Privation volontaire de sommeil. Synon. veille.Il a passé, pour réussir cette fête de la Toussaint, une nuit d'insomnie (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 120).
P. anal. et p. métaph. Supplice intolérable à la longue, torture vengeresse, sorte d'insomnie cérébrale qui le tenait éveillé, stupide et réfléchissant malgré lui, sous le tic-tac d'horloge de l'idée fixe (Zola, Bête hum.,1890, p. 243).Je pense souvent aux gens qui ont passé des années dans les cages de fer des prisons, au moyen âge, et je me fais un peu idée de leurs souffrances parce que je sais ce que c'est qu'une insomnie... Oui, la prison, ce doit être bien cela : une insomnie qui dure (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 479).
B. − P. méton. Phase de veille involontaire qui précède, interrompt ou suit le sommeil. Être sujet à des insomnies. Une nuit cruelle d'agitations et d'insomnies. − Éveillé fatigué, brisé et l'esprit noir (Barb. d'Aurev., Memor. 1,1838, p. 198).Cette nuit, pendant une insomnie, j'ai eu ce qu'on pourrait appeler un coup d'œil sur le néant des choses, et je pense que c'est une grâce, mais elle fait peur (Green, Journal,1944, p. 91).
Prononc. et Orth. : [ε ̃sɔmni]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1555 ds Bl.-W.1-5] 1611 « privation de sommeil » (André du Chesne, Controverses magiques, 640 ds Delb. Notes mss). Empr. au lat.insomnia de même sens. On trouve plus anciennement le subst. insompnité « id. » (1495 [éd.] ds Gdf.). Fréq. abs. littér. : 704. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 637, b) 857; xxes. : a) 1 201, b) 1 267.