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INNOCENTER, verbe trans.
A. − Usuel. [Le compl. d'obj. désigne une pers.]
1. [Correspond à innocent B 2 a] Faire apparaître comme réellement innocent, déclarer légalement innocent. Synon. blanchir, disculper; anton. déclarer coupable.Innocenter un accusé.
a) [Le suj. désigne une pers.] Les gouvernements ont donné trop de preuves de leur consentement à la condamnation d'innocents, comme de leur désir d'innocenter à tout prix des coupables, pour être encore admis au bénéfice de la confiance aveugle (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 179).V. contresens ex. 3.
Emploi pronom. réfl. (Chercher à) prouver que l'on est innocent. Rodolphe, accusé d'avoir servi de secrétaire à cette passion illicite, s'innocenta avec vivacité (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 122).S'être tue quand on pouvait s'innocenter d'un mot (G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 168).
b) [Le suj. désigne une chose, un fait] Une preuve, un témoignage innocente qqn :
Il est étrange que je ne me fusse jamais posé cette question : « N'avais-je pas été coupable en adhérant à la Commune de Paris? » Deux motifs m'avaient innocenté à mes propres yeux, − j'avais cru agir en patriote, d'une part. D'autre part, l'explosif Fresnelay n'avait pas servi. Bourget, Actes suivent,1926, p. 39.
2. P. ext. (Faire) considérer comme innocent, comme non-fautif. Synon. absoudre, excuser; anton. condamner.Il avait d'avance innocenté les ingrats (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 635).Il lui offrait la possibilité de brouiller le bien et le mal de manière à innocenter son père, et aussi de justifier sa lourde fortune (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 360).
B. − [Le compl. d'obj. désigne une chose, un fait]
1. Rare. [Correspond à innocent A] Enlever à quelque chose son caractère dangereux, menaçant, pénible. Vos touchantes amours [des oiseaux] innocentent ce que l'homme appelle la barbarie de la nature (Michelet, Oiseau,1856, p. 10).Et c'était quelque chose de très indulgent et de très grand, émané de sa personne, qui allait innocenter, devant la jeune fille, l'effrayante débâcle des faits (Zola, DrPascal,1893, p. 104).
2. [Correspond à innocent B 1 b] Faire considérer comme non-blâmable, enlever à quelque chose son caractère blâmable, faire admettre.
[Le compl. désigne une chose couramment considérée comme blâmable] Vous innocentez l'ivrognerie, vous idéalisez la crapule (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 328).
[Le compl. désigne une chose qui est condamnable dans certaines conditions] M. Druey cherche à innocenter ses opinions du temps jadis (Gobineau, Corresp. [avec Tocqueville], 1850, p. 117).Il s'excusait maintenant, tâchait d'innocenter ses emprunts et de plaider ses compromis (Zola, Œuvre,1886, p. 213).
REM.
Innocenteur, subst. masc.,rare. Celui qui innocente (supra A 1). L'avocat, c'était Lachaud, l'innocenteur patenté des assassins (Goncourt, Journal,1869, p. 511).V. aussi Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 466.
Prononc. et Orth. : [inɔsɑ ̃te], (il) innocente [inɔsɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1547 « fouetter, le jour de la fête des Innocents, les femmes que l'on surprenait au lit » (Marot, Épigrammes, 7 ds Hug.); 2. 1704 « décharger un innocent d'une accusation » (Trév.). Dér. de innocent*; dés. -er; cf. avec 1 donner les innocents « id. » 1599 ds Hug. Fréq. abs. littér. : 72.