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INJUSTIFIÉ, -ÉE, adj.
A. − [En parlant d'une chose] Qui n'est pas justifié. Il est absolument injustifié de tenir la tactique de la force pour la seule tactique révolutionnaire (Jaurès, Ét. soc.,1901, p. 64).Les dons que lui fait la vie, il les tient pour injustifiés et gratuits (Sartre, Nausée,1938, p. 82).V. décri B. ex. :
N'est-ce pas ainsi (...) que pourraient s'expliquer certaines énigmes de l'histoire, sautes ou mutations injustifiées et déconcertantes (...) surexcitations psychiques ou nerveuses qui se propagent (...) sur d'énormes surfaces de notre globe... Maeterlinck, Gde féérie,1929, p. 211.
SYNT. Engouement, succès injustifié; renoncement, remords, scrupule injustifié; blâme, dédain, reproche, soupçon injustifié; admiration, confiance, considération injustifiée; angoisse, attitude, crainte, émotion, impulsion, opinion injustifiée; accusation, attaque, colère, condamnation, contrainte, critique, généralisation, haine, protestation, variation d'humeur injustifiée; augmentation, prétention injustifiée.
B. − [En parlant d'une pers.] Rare. Dont l'existence n'a pas (encore) trouvé sa justification. Dans le sein maternel, l'enfant est injustifié, il n'est encore qu'une prolifération gratuite, un fait brut dont la contingence est symétrique de celle de la mort (Beauvoir, Deux. sexe, t. 2, 1949, p. 308).
Prononc. et Orth. : [ε ̃ ʒystifje]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1825-30 (Bailly, [Encyclop. portative] ds Besch. 1845); 1840 (Ac. Compl. 1842). Dér. de justifié, part. passé adj. de justifier*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 65.