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INCONSCIENCE, subst. fém.
A. − Vx. Absence de conscience. L'inconscience du minéral, du végétal (Ac.1935).L'inconscience d'une pierre qui tombe est une conscience nulle : la pierre n'a aucun sentiment de sa chute (Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 144).
B. − État d'une personne qui a perdu connaissance ou qui n'a plus conscience d'elle-même ni du monde. Synon. torpeur, évanouissement, état second; anton. conscience, connaissance, lucidité.État d'inconscience; l'inconscience du sommeil; glisser, sombrer dans l'inconscience. La nuit est destinée au sommeil, à l'inconscience, au repos, à l'oubli de tout (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Clair de lune, 1882, p. 33).Il n'entend plus rien, il est dans un état proche de l'inconscience (Martin du G., Devenir,1909, p. 75):
1. Il a été trouvé sur le champ de bataille, au début de la guerre, nu et agonisant, et après deux mois d'inconscience, s'est réveillé sans mémoire. Il a fallu lui apprendre à nouveau à manger, à boire, à parler allemand... Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, p. 54.
Rem. La docum. atteste 15 occurrences du composé demi-inconscience. Et il tombait sur le matin dans une demi-inconscience, d'où il était tiré par un bâillement d'homme (Ramuz, A. Pache, 1911, p. 108). Il la jette [une photographie] sur le sol où il s'écroule dans une demi-inconscience. Il revient peu à peu à lui (Lenormand, Simoun, 1921, 10etabl., p. 122).
C. − PSYCHOL. Caractère de phénomènes inaccessibles, par nature, au champ de la conscience. Synon. inconscient (v. ce mot II).Inconscience des tendances, des pulsions, des besoins; inconscience d'un phénomène organique, physiologique, psychique. C'est l'habitude acharnée de l'analyse qui empêche le sourd travail de l'inconscience dans notre cœur (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 119).L'inconscience est la seule qualité dominante à l'intérieur du ça (Freud, Abr. psychanal., trad. par A. Bermann, 1949, p. 26):
2. Ce que Freud a appelé le travail de rêve implique, outre l'inconscience des thèmes affectifs qui alimentent le rêve, l'inconscience des mécanismes d'élaboration : les « relations » multiples de type associatif dans lesquelles se résument ces divers mécanismes agissent sans être connues... Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 374.
D. −
1. Emploi abs. Absence de discernement, de sens critique chez une personne ou dans son comportement. Synon. aveuglement, folie, insouciance, irréflexion, légèreté.Du Paty de Clam en est arrivé à ce point d'inconscience de livrer un document secret au traître Esterhazy (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 71).Crimes qu'on peut commettre par inconscience (Cocteau, Par. terr.,1938, I, 2, p. 191):
3. Encore qu'aujourd'hui on n'entre plus en religion par inconscience, comme on le faisait jadis (et comme on continue d'entrer dans le mariage), l'Église ne saurait s'assurer avec trop de prudence d'une vocation. Montherl., J. filles,1936, p. 948.
En partic. Absence de sens moral; conduite en opposition avec la voix de la conscience. Là encore, à cette barre, il n'avait ni remords ni scrupules, d'une absolue inconscience (Zola, Bête hum.,1890, p. 277).Remords maladifs, et, pour de simples peccadilles, de véritables prêchi-prêcha (...), alors qu'il montre tant d'inconscience et de cynisme dans sa vie privée (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 475).
2. Inconscience de qqc.État d'une personne qui n'a pas une connaissance claire, un sentiment net de (quelque chose). Synon. ignorance; anton. conscience (v. ce mot I A 3 a).Inconscience du danger, de la réalité, de la situation. Déruchette s'éveillait chaque matin avec l'inconscience de ses actions de la veille (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 122):
4. ... Édith avait des preuves, des lettres, qu'elle montrait à sa fille. Elle exhibait tout cela sans pudeur, sans respect, dans l'inconscience de la répercussion que pouvait avoir sur un esprit délicat et tendre de jeune fille cette révélation brutale du côté tristement charnel de l'homme. Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 76.
Prononc. et Orth. : [ε ̃kɔ ̃sjɑ ̃:s]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1794 (Pougens, Vocab. de nouv. privatifs fr.); 1840 (Ac. Compl. 1842 : « défaut de conscience »), sens imprécis. A. 1. a) 1829 « absence de réflexion, de jugement; légèreté » (Delacroix, Notes pour l'article intitulé « Des critiques en matière d'art » [Revue de Paris, 1829] ds Journal, t. 3, p. 351 : Qui peut donner une idée de l'inconscience du public dans ses goûts? Rien que leur extravagance); b) 1866 « ignorance, absence de conscience claire de quelque chose » (Hugo, loc. cit.); 2. a) 1860 « privation permanente de la conscience » (Goncourt, Journal, p. 785 : nous admettons parfaitement l'inconscience avant la vie); b) 1869 « privation momentanée de la conscience (extase, syncope, sommeil, etc.) » (Id., MmeGervaisais, p. 259); 3. 1880 « caractère d'un phénomène qui échappe à la conscience » (Flaub., Bouvard, t. 2, p. 70 : l'inconscience des efforts [alléguée pour expliquer le phénomène des tables tournantes]). B. 1867 « absence de sens moral » (Littré). Dér. de conscience*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 368. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) néant, b) 95; xxes. : a) 1 010, b) 906.