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INCOMPARABLE, adj.
A. − Qui n'est pas comparable à (une autre chose, une autre personne). Au plur. Qui ne sont pas comparables, qui sont de nature différente. Incomparable à, avec qqc., avec qqn; choses incomparables entre elles. Comme il est impossible de soustraire l'une de l'autre ces deux quantités hétérogènes et incomparables [les avantages économiques et les inconvénients moraux], on ne saurait dire laquelle des deux l'emporte sur l'autre (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 16).Pour un moment les Guermantes m'avaient semblé de nouveau entièrement différents des gens du monde, incomparables avec eux, avec tout être vivant, fût-il souverain (Proust, Temps retr.,1922, p. 856):
1. La douleur est incomparable au plaisir (...). D'abord la douleur est première par rapport à une activité de défense qui a pour fonction de repousser ce qui est étranger et hostile à la vie; il n'y a rien avant elle qui puisse être comparé au besoin qui précède le plaisir. L'affectivité précède ici l'activité. Deuxièmement elle n'est aucunement comparable à un manque, à un vide... Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 101.
Emploi subst. Voici une autre conséquence de cet état des choses littéraires, qui les soumet à la concurrence et à l'absurdité de la comparaison des incomparables (ce qui exige l'expression en termes simples, et comme homogènes, des produits et des producteurs) (Valéry, Variété V,1944, p. 110).
B. − Qui ne peut être comparé à rien ou à personne d'autre, qui est unique en son genre. Une incomparable violence; une faute incomparable; douleur, tristesse incomparable. La conversation incomparable en sottise des épiciers déguisés en officiers (Vigny, Mém. inéd.,1863, p. 81).Cet Aristide est incomparable pour dénicher des places! (Vogüé, Morts,1899, p. 142):
2. Cette chambre, je ne la trouvais pas belle; je ne pensai pas un moment qu'elle dût l'être; je ne la trouvais pas laide; je la trouvais unique, incomparable. Elle me séparait de l'univers, et j'y retrouvais l'univers. France, Pt Pierre,1918, p. 281.
Emploi subst. à valeur de neutre. L'incomparable nous gêne. Tout notre système du plaisir s'étaye sur la comparaison. Si notre travail nous satisfait, il y a des chances pour qu'il ressemble à des œuvres qui nous préoccupent (Cocteau, Poés. crit. 1,1959, p. 85).
En partic. Qui est unique en son genre par sa qualité, sa valeur, sa supériorité. Synon. inégalable, sans égal, sans pareil, hors de pair, hors ligne.[Le] prince éternel des véritables penseurs, l'incomparable Aristote (Comte, Catéch. positiv.,1852, p. 6).Cette personne d'une grâce incomparable, d'une ravissante élégance, d'un esprit délicat et subtil, d'un charme qui opérait quand il le voulait (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 517).Tu déroules, au milieu d'un sombre mystère, sur toute la surface sublime, tes vagues incomparables, avec le sentiment calme de ta puissance éternelle (Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 140):
3. ... jamais je n'ai senti plus pleines et plus vives mon amitié et mon admiration pour cette personnalité incomparable [Valéry]. Gide, Journal,1942, p. 116.
SYNT. Pays, site incomparable; liqueur incomparable; couleur, odeur, parfum, saveur incomparable; incomparable avantage, privilège; incomparable mérite; incomparable merveille; beauté, charme incomparable; grandeur, noblesse, puissance incomparable; œuvre, science, style incomparable; homme, femme incomparable; acteur, artiste incomparable.
Prononc. et Orth. : [ε ̃kɔ ̃paʀabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1794. Étymol. et Hist. [Cf. le dér. incomparablement* ca 1200] 1. Av. 1453 « à quoi rien ne peut être comparé » en mauvaise part faire dommage incomparable (Monstrelet, II, 149 ds Littré); 1463 en bonne part (Proj. de crois. contre les Turcs ap. Leroux de Lincy, Chants hist., p. 51 ds Gdf. Compl.); av. 1475 gloire incomparable (G. Chastellain, Expos. sur la Vérité mal prise ds Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 6, p. 253); 2. 1484 (Doc. A. de Dinant ds Gdf. Compl. : incomparables a toutes aultres). Empr. au lat.incomparabilis « incomparable ». Fréq. abs. littér. : 991. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 667, b) 1 516; xxes. : a) 1 837, b) 1 727. Bbg. Gall. 1955, p. 46, 455, 488.