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IMPUISSANCE, subst. fém.
A. − Manque de force physique ou morale pour agir; manque de pouvoir. Synon. faiblesse, incapacité.Elle sentait son impuissance contre cette volonté qui l'écrasait, elle restait là, anéantie (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 324).Ils virent à terre un pauvre chien se raidissant sur ses quatre pattes et de qui un aide lavait la gorge qu'on venait de recoudre. Son œil vitreux, sa misère, son impuissance étaient inoubliables (Barrès, Enn. Lois,1893, p. 278) :
1. ... l'émotion, en tant que telle, naît, quand devant la menace il n'y a plus rien à faire. Et la représentation de cette impuissance mesure la distance qui sépare l'affection que l'homme éprouve devant la mort de l'aversion dont la douleur déclanche le mécanisme chez l'animal. J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 130.
Impuissance à/de + inf.Impuissance à agir; impuissance à convaincre qqn, à exprimer qqc., à se représenter qqc. La terrible impuissance où se trouve tout homme de partager (...) une douleur qu'il ne peut pas voir (Camus, Peste,1947, p. 1330).On s'accorde à constater une sorte d'impuissance congénitale à manier le raisonnement probabiliste (Gds cour. pensée math.,1948, p. 335).
P. méton.; [en parlant d'un comportement, d'un attribut de la pers.] Le pessimisme (...) représente (...) toutes les impuissances imaginables : impuissance de l'esprit, de la volonté, du cœur, des reins, de l'estomac (Bloy, Journal,1892, p. 34).On a beaucoup exagéré l'impuissance de l'imagination : ses trois cornes aiguës labourent aisément les glacis dérisoires de la raison rasée de près (Éluard, Donner,1939, p. 59).Geste, mouvement d'impuissance. Geste, mouvement qui traduit l'inutilité, l'inefficacité de toute action. Les lèvres usées retrouvaient d'instinct la même grimace puérile, ses vieilles épaules le même geste d'impuissance naïve, avouée, sans remède. Et c'était vrai qu'il ne pouvait plus rien, ni pour lui-même, ni pour autrui (Bernanos, Imposture,1927, p. 513).
SYNT. Impuissance humaine, intellectuelle, mentale, morale, sentimentale; impuissance de la douleur, de la passion, du raisonnement, de la volonté; aveu, sentiment d'impuissance; avouer, confesser, reconnaître son impuissance; être réduit à l'impuissance; être écrasé d'impuissance; condamner, réduire qqn à l'impuissance.
B. − Impuissance sexuelle ou, absol., impuissance. Incapacité, pour un homme, de pratiquer normalement l'acte sexuel, et qui est due généralement à des troubles psychologiques. Cette incuriosité de la chair, qui précède de longtemps l'impuissance et même l'extinction des désirs, qui fait que ceux-ci transigent et relâchent enfin leur empire (Gide, Feuillets, 1928, p. 903).Un homme reste célibataire pour des motifs très divers (...) par misogynie, (...) par difformité physique, ou encore par impuissance sexuelle, ou par goût excessif de la liberté (Divin.1964, p. 167) :
2. ... amener une femme dans un coin... lui dire des saletés, tout bas... lui presser les mains en lui jurant qu'on aime la musique... quand on sait que ça n'ira pas plus loin (...) ça, ça me dégoûte! (...) ça me dégoûte de la part de l'homme parce que c'est un signe d'impuissance! D'ailleurs, le manque de pudeur est signe d'impuissance!... Guitry, Veilleur,1911, II, p. 10.
Rem. 1. Méd. Biol. t. 2 1971 indique que impuissance se dit aussi pour la femme : « incapacité de pratiquer l'acte sexuel chez l'homme aussi bien que chez la femme ». 2. Certains dict. (notamment Méd. Biol. t. 2 1971 et Man.-Man. Méd. 1977) ajoutent que l'impuissance désigne aussi « l'impossibilité, en pratiquant l'acte, d'engendrer un enfant ».
MÉD. Impuissance fonctionnelle. ,,Impuissance chez un homme en bonne santé, et qui est due à des troubles psychologiques`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Impuissance organique. ,,Impuissance liée à un trouble organique, quelle qu'en soit la nature`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Impuissance relative. ,,Impuissance qui intervient en présence d'un partenaire déterminé`` (Méd. Biol. t. 2 1971).
SYNT. Impuissance absolue, déclarée, directe, indirecte, locale, passagère, permanente, précoce; impuissance féminine, masculine; impuissance par vice de conformation; cas d'impuissance; constituer, causer, produire l'impuissance.
Prononc. et Orth. : [ε ̃pɥisɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1361 « manque de moyens suffisants pour faire quelque chose » (Ordonnances des rois de France, t. 3, p. 488); 2. 1558 méd. (Bonaventure des Périers ds Conteurs français du xviesiècle, éd. P. Jourda, p. 407); 3. 1675 « inefficacité, manque d'effet » (Racine, Iphigénie, I, 5). Dér. de puissance*; préf. im- (in-1*). Fréq. abs. littér. : 1 578. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 534, b) 1 929; xxes. : a) 2 586, b) 2 812.