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IMPROBABLE, adj.
Qui n'est pas probable, qui a peu de chance de se produire. Synon. aléatoire, douteux, hypothétique, incertain; anton. certain, évident, probable.Cas, événement improbable; éventualité, hasard improbable. À Paris, les médecins le regardèrent comme incurable, et conseillèrent unanimement de le laisser dans la plus profonde solitude, en évitant de troubler le silence nécessaire à sa guérison improbable (Balzac, L. Lambert,1832, p. 192).J'aime à croire que cette satisfaction longtemps improbable d'un vieux désir a été pour quelque chose dans l'effort d'une santé qui veut revenir (Mallarmé, Corresp.,1879, p. 197) :
Selon Lecomte du Noüy, qui a brillamment développé ces considérations, la naissance de la vie à partir de la matière serait un phénomène tellement improbable qu'il équivaudrait à une sorte de miracle... J. Rostand, Genèse vie,1943, p. 196.
Négation + improbable.Qui a quelque chance de se produire. Mais je voulais tout faire gravement et lentement, d'autant plus qu'une réaction dans un avenir plus ou moins éloigné ne me paraissait pas improbable (Renan, Souv. enf.,1883, p. 392).
Il est improbable que + subj.Il y a peu de chance que (cela se produise). Les grands écarts se compensent, ou tout au moins il est très improbable qu'ils ne se compensent pas (H. Poincaré, Valeur sc.,1905, p. 252).
Littér. Qui a ou avait peu de chance d'exister. Synon. inattendu, incroyable; anton. plausible.La ville improbable, absurde, la ville du vertige. Le miracle habituel dans les ex-voto des chapelles, c'est de tomber sans se tuer, soutenu par la Vierge. La Vierge aussi tient Fribourg en l'air, sur le penchant des abîmes (Michelet, Journal,1843, p. 522).Était-il possible que son illustre confrère se mît à courir d'improbables adresses, à interroger les portiers et les domestiques comme un inspecteur débutant? (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 64).
Emploi subst. à valeur de neutre. Nous ne croyons pas d'être si bizarres; et nous nous en tirons enfin par le sentiment de l'improbable, et par la considération d'une maladresse et d'une bêtise primitive qui n'est mesurable que par le rire (Valéry, Variété [I], 1924, p. 89).
REM. 1.
Improbablement, adv.D'une manière improbable. Je songe qu'une Terre ou qu'un Mars habitables, ce ne sont après tout que des corps refroidis, sur quoi les conditions très nombreuses, très choisies, très composées de la vie se trouvent très improbablement réunies (Valéry, Pièces sur art,1931, p. 13).
2.
Improbabiliste, adj.,hapax. Les grandes villes seules peuvent présenter à la spiritualité phénoménologique les essentialités des coïncidences temporelles et improbabilistes (Queneau, Exerc. style,1947, p. 89).
Prononc. et Orth. : [ε ̃pʀ ɔbabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. I. Av. 1475 « condamnable, indigne d'approbation » (G. Chastellain, Chron. des ducs de Bourgogne, chap. 260, éd. J.-A. Buchon, t. 2, p. 351). II. 1. 1606 « que l'on ne peut prouver » (Crespin); 2. 1690 « invraisemblable » (Fur.); 3. 1815 « qui a peu de chances de se produire » (Maine de Biran, Journal, p. 64 : le retour des Bourbon [...] me semble toujours de plus en plus improbable). I empr. au lat. class. improbabilis « qui ne mérite pas d'être approuvé » (cf. improuver). II dér. de probable*; préf. im- (in-1*). Cf. déjà en lat. chrét. improbabilis « qui ne peut être prouvé, difficile à prouver ». Fréq. abs. littér. : 186.