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IMPOSITION, subst. fém.
Action d'imposer.
A. − Vx ou littér. Action de poser sur quelqu'un ou quelque chose. Jean Péloueyre défendait à Noémi de l'embrasser, mais il acceptait l'imposition de sa main fraîche sur son front (Mauriac, Baiser Lépreux,1922, p. 201) :
1. ... après imposition des lunettes [qui redressent l'image rétinienne], le champ visuel apparaît renversé par rapport au champ tactilo-corporel ou par rapport au champ visuel ordinaire... Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 285.
En partic.
Imposition des mains. Action de poser, d'étendre les mains sur quelqu'un ou sur quelque chose pour le bénir, le guérir, lui conférer un pouvoir. Les fidèles reçoivent le Saint-Esprit par l'imposition des mains (Ac.). Jacob (...) se couvrit d'une peau de chevreau pour recevoir l'imposition des mains croisées de son père (Claudel, Gdes odes,1910, p. 288).Quelque vieux berger sentant le bouc qui guérit par l'imposition des mains (Romains, Knock,1923, I, p. 6).V. consécration ex. 1.
LITURG. CATH. Imposition des Cendres. Geste liturgique consistant à déposer sur la tête ou le front d'un pénitent un peu de cendre à l'entrée du Carême (d'apr. Foi t. 1 1968).
TYPOGR. Action de disposer dans les formes les paquets de composition, de manière à obtenir après l'impression d'une feuille et son pliage, la suite des pages dans leur ordre numérique et avec des marges correctes; p. méton. résultat de cette action (d'apr. L. Radiguer, Maîtres imprimeurs et ouvriers typographes, 1903, p. 101). On distingue dans les in-12 le grand et le petit carton (...). Dans d'autres impositions on peut placer des cartons (...) pour séparer (...) ce qui doit être au commencement de l'ouvrage, de ce qui reste pour la fin (Momoro, Impr.,1793, p. 64).La feuille pliée, on vérifie l'imposition (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p. 258).
Au fig., vx. Imposition (d'un nom). Action de donner (un nom). Après l'imposition du nom, la mère entre dans la cabane; on lui rend son enfant, qui n'appartient plus qu'à elle (Chateaubr., Voy. Amér.,1827, p. 158) :
2. ... autre proposition de Locke : « La signification des mots est parfaitement arbitraire ». Moi-même je viens de reconnaître que la plupart des impositions de mots sont arbitraires, et viennent non seulement de l'intelligence, mais de la volonté. Cousin, Hist. philos.,1829, p. 302.
B. − Action d'obliger à subir ou à faire une chose généralement désagréable, pénible ou difficile. L'imposition d'une pénitence (Ac.). La situation militaire était des plus favorables aux alliés et (...) elle justifiait l'imposition à l'Allemagne de conditions sévères d'armistice (Foch, Mém., t. 2, 1929, p. 282) :
3. Scholl (...) m'a exposé sa doctrine, qui est de toujours occuper une femme, − fût-ce à pleurer. Il exige tout son temps, toute sa pensée et tient son cœur par l'imposition de petits devoirs matériels, tels que de la forcer à se lever tous les matins pour lui écrire... Goncourt, Journal,1856, p. 239.
C. − Action, manière de soumettre à un impôt. Faire l'imposition de la contribution foncière (Ac.). La question des impôts, lorsque l'imposition doit être lourde, est redoutable parce qu'elle provoque des résistances et favorise la démagogie (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 281) :
4. Les droits attachés à ce titre [de citoyen français] ne dépendent ni de la fortune que chacun d'eux possède, ni de la quotité de l'imposition à laquelle il est soumis, parce que ce n'est point l'impôt qui nous fait citoyens... Robesp., Discours, Marc d'argent, t. 7, 1791, p. 162.
P. méton., vx, le plus souvent au plur. Résultat de cette action; impôt. La France employait encore, sous ce ministère [de Necker], 250 000 personnes pour le recouvrement des impositions (Say, Écon. pol.,1832, p. 511).Vous devez les impositions des portes et fenêtres et votre part dans les charges (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 117).
REM.
Impositionnaire, subst. masc.Pasteur consacré (qui a reçu « l'imposition des mains ») mais qui n'a pas de paroisse (d'apr. Pierreh. 1926). Je me voyais, à quart d'heure de chez vous, aux pentes du lac (...) et sachant, aux jours du plus grand émoi, entrer dans les récits de M. Frossard sur les impositionnaires, même y ajouter mon grain en narquois rustique du terroir (Sainte-Beuve, Corresp., t. 3, 1839, p. 47).
Prononc. et Orth. : [ε ̃pozizjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1288 imposicion « impôt » (Archives admin. de la ville de Reims, éd. P. Varin, t. 1, 1034); fin xives. au plur. toutes impositions, aides, gabelles (Froissart, Chron., éd. G. Raynaud, t. 10, p. 11); 1538 « action d'imposer des contributions » (Est.); b) 1694 « action de faire subir, de contraindre » (Ac.); c) av. 1755 « action d'enjoindre, injonction » une imposition étroite du secret (St-Sim., 297, 66 ds Littré); 2. a) 1317-28 « action de donner, d'assigner un nom » l'imposicion Dou non (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, VI, 141); b) 1317 imposicion de nostre seel (Arch. JJ 53, fo114 vods Gdf.); c) 1535 imposition des mains (Olivetan, Bible, Timothée, I, chap. IV, f. LXIII vo); d) 1690 impr. (Fur.). Empr. au lat.impositio « action de mettre sur, application, imposition d'un nom à une chose », formé sur le supin impositum de imponere, v. imposer; le sens 2 c est un calque du lat. chrét. impositio manus ou manuum. Fréq. abs. littér. : 166.