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IMPERTINENCE, subst. fém.
A. − Vieilli ou littér. Caractère de ce qui n'est pas pertinent, de ce qui va à l'encontre de la raison. Anton. pertinence.Ce n'est pas d'aujourd'hui que j'ai lieu d'admirer la haute impertinence des jugements humains. Ma philosophie là-dessus est toute d'expérience (Courier, Lettres Fr. et Ital.,1810, p. 840).
P. méton. Chose absurde, indiquant l'ignorance, la sottise. Ils [Perrault et Fontenelle] sont trop pressés de trouver une impertinence chez les Anciens, et de la dénoncer (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 1, 1861, p. 305).
B. − Usuel
1. Caractère déplacé, inconvenant, irrespectueux (d'un fait, d'une action, d'une parole). Synon. effronterie, inconvenance, insolence.Impertinence d'un propos, du ton. Le siècle considère volontiers le malheureux comme un impertinent. Mais si ce malheureux unit l'esprit à la misère (...) oh! alors, l'impertinence du malheur devient intolérable (Baudel., Art romant.,1867, p. 562).Jacques se sentit dévisagé par un regard investigateur, dont l'impertinence dissimulait peut-être une grande timidité (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 342) :
1. Frédéric se trouvait à côté de MmeArnoux (...). Il ne put s'empêcher de lui dire : − « Voilà longtemps que nous ne nous sommes vus! » − « Ah! » répliqua-t-elle froidement. Il reprit, avec une douceur dans la voix qui atténuait l'impertinence de sa question : − « Avez-vous quelquefois pensé à moi? » Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 179.
2. Attitude, comportement (d'une personne) qui choque par son manque de respect, sa familiarité, son audace. Synon. impudence, irrespect.Impertinence d'un domestique; se conduire, répliquer avec impertinence. Un des plus fervents admirateurs de Foedora, jeune homme dont l'impertinence était célèbre, et qui s'en faisait même un moyen de parvenir, releva le gant si dédaigneusement jeté par Rastignac (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 158).Ovide ne pousse pas son impertinence à l'égard des femmes au-delà du simple libertinage (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 252) :
2. Les rares propos qu'un étonnement extrême permit à Mesdames d'Hocquincourt et de Puylaurens furent choisis de façon à pousser l'impertinence jusqu'au point précis où elle devient de la grossièreté, et peut déposer contre le savoir-vivre de la personne qui l'emploie. Stendhal, L. Leuwen, t. 1, 1835, p. 134.
3. Il faisait partie d'un groupe aristocratique pour qui l'exercice de l'impertinence, même à l'égard de la noblesse quand elle n'était pas de tout premier rang, semblait être la seule occupation. Ne pas répondre à un salut (...); faire semblant de ne pas reconnaître un homme âgé qui leur avait rendu service... Proust, Guermantes 2,1921, p. 402.
P. méton. Parole, action inconvenante, irrespectueuse. Synon. insolence.Débiter, proférer des impertinences. Comme il a été, d'autre part, assez bien vu d'une baronne, et qu'il lui a écrit des impertinences en se brouillant avec elle, il se croit aussi Crébillon fils (Musset, Lettres Dupuis Cotonet,1837, p. 525).Je vais vous dire une impertinence. Mais vous ne vous fâcherez pas, mon très cher? (Jouve, Scène capit.,1935, p. 220) :
4. Minna eut beau se rebiffer, bouder, dire des impertinences, et s'obstiner à nier la vérité des observations : elles n'étaient que trop justifiées, et Madame de Kerich avait une habileté cruelle à blesser au bon endroit. Rolland, J.-Chr., Matin, 1904, p. 204.
Prononc. et Orth. : [ε ̃pε ʀtinɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1533 « non-convenance, non-pertinence » ([Martial d'Auvergne] Arrêts d'Amour, éd. 1533, LIII ds Gdf. [Arrêt apocryphe, v. éd. J. Rychner, p. XLI]); 2. 1555 « ce qui est hors de propos » (J. Peletier du Mans, Art poétique, éd. A. Boulanger, p. 144); 3. 1660 « parole, attitude, acte irrévérencieux » (Molière, Sganarelle, 1); 4. 1678 « caractère de ce qui est volontairement choquant » (La Fontaine, Fables, VIII, 18). Dér. de impertinent*; suff. -ence (-ance*). Fréq. abs. littér. : 386. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 832, b) 539; xxes. : a) 473, b) 357. Bbg. Brunet (L.). À propos de l'impertinence. Déf. Lang. fr. 1973, no70, pp. 28-29.