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IMPERCEPTIBLE, adj.
A. − Qui n'est pas perceptible, qui échappe à nos sens. Objet, point imperceptible; battement de cœur imperceptible. Le gentleman, en se dressant à demi, pouvait coller son œil à ce judas imperceptible et voir ce qui se passait dans le salon (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 116).Il était chaussé d'espadrilles, ce qui lui donnait une démarche molle, muette, inquiétante, un pas imperceptible de rôdeur (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Champ d'oliv., 1890, p. 82).Le pouls, que je tenais, devint imperceptible (Maurois, Climats,1928, p. 286) :
1. Je ne sais comment cela se fit, mais le trousseau de clefs, que je gardais dans mon chapeau, resta imperceptible pour tous ces observateurs (...). Bien que l'on n'eût pas négligé de me fouiller, on ne le trouva pas. Vidocq, Mém., t. 3, 1828-29, p. 220.
B. − P. hyperb. À peine perceptible; très petit, très léger. Synon. infime, minime, minuscule.Elle aperçut sur le cou une ligne rouge imperceptible, fine comme la lame d'un couteau (Balzac, Annette, t. 2, 1824, p. 27).Quel pur travail de fins éclairs consume Maint diamant d'imperceptible écume (Valéry, Charmes,1922, p. 148).Par des moyens très simples, un point d'orgue, une mutation imperceptible de tonalité et d'atmosphère, la chute dans le rêve est suggérée (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 170) :
2. Rocambole se laissa donc mettre dans le sac, mais tandis qu'on en nouait l'orifice au-dessus de sa tête, il ramena lentement, doucement, par un imperceptible mouvement, une de ses mains qui pendait le long de son corps jusqu'à sa poitrine... Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859p. 481.
SYNT. Accent, frisson, geste, grattement, lueur, murmure imperceptible; imperceptible sourire; une imperceptible dose de poison; imperceptible fissure; à un signe, d'un signe, d'une voix imperceptible.
Au fig. Qui échappe à l'observation, à l'attention, à l'esprit de tous ou de la plupart. Déviation imperceptible; causes, mobiles imperceptibles; imperceptibles subtilités. Elle avait, à d'imperceptibles signes, pressenti la tempête intérieure qui agitait Grandet (Balzac, E. Grandet,1834, p. 77).Les nuances délicates, imperceptibles, qui séparent le mal du bien, le vice de la vertu (A. France, Dieux ont soif,1912, p. 248).Le tressaillement imperceptible de la conscience ou le mouvement infinitésimal de la volonté (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 115) :
3. Ce ne sont pas les grands malheurs qui font le malheur, ni les grands bonheurs qui font le bonheur, mais c'est le tissu fin et imperceptible de mille circonstances banales, de mille détails ternes qui composent toute une vie de calme radieux ou d'agitation infernale. Flaub., Corresp.,1847, p. 12.
Emploi subst. Une mathématique « fine », serrant de plus près l'impondérable de la qualité et l'imperceptible de la fluxion (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957p. 39).
REM. 1.
Imperceptibilité, subst. fém.Caractère de ce qui est imperceptible. Un petit point restreint qu'on appelle Paris, et dans ce point une autre imperceptibilité qui est l'École de Droit (Flaub., Corresp.,1843, p. 140).Au fig. Du degré d'insignifiance, d'imperceptibilité que j'aurais à ses yeux (Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 97).
2.
Imperception, subst. fém.Défaut de perception. Quant il y a imperception, comme il arrive à l'égard du mouvement, le déficit perceptif ne semble être qu'un cas limite d'un trouble plus général qui concerne l'articulation des phénomènes les uns sur les autres (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 327).
Prononc. et Orth. : [ε ̃pε ʀsεptibl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1375 « qui ne peut être saisi par les sens (ici l'ouïe) » (Oresme, Ciel, éd. A. D. Menut, fol. 124c : tel son seroit imperceptible a nous et ne pourroit estre ouÿ de cibas); 2. xvies. « très petit » (d'apr. FEW 8, 218b), attest. isolée; repris au xviiies. 1771, 11 févr. (Volt., Lett. Mmede Choiseul ds Littré). Empr. au lat. scolast.imperceptibilis « qu'on ne peut percevoir » ca 1267 (ds Latham), dér. du lat. imp. imperceptus « non perçu; imperceptible », lui-même composé de im- (v. in-1) et de perceptus, part. passé de percipere « percevoir ». Fréq. abs. littér. : 1 029. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 986, b) 1 532; xxes. : a) 1 498, b) 1 812.