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IMMEUBLE, adj. et subst. masc.
I. − Adj. et subst.
A. − Adjectif
1. Vx. Qui ne se meut pas, qui est immobile. Ils entendirent un pas léger et vigoureux de l'autre côté du navire immeuble (Arnoux, Gentilsh. ceinture,1928, p. 80).Pierre, réfléchis bien avant de t'endormir et avant de te réveiller propriétaire. Pierre, tu vas t'alourdir! Tu prends racine! Tu t'immobilises! Tu deviens immeuble! (Morand, Homme pressé,1941, p. 22).
2. DR. [En parlant d'un bien] Qui ne peut pas être déplacé ou que l'on ne considère pas comme un meuble. Petit-Claud prétendit que les presses étant scellées devenaient d'autant plus immeubles par destination que, depuis le règne de Louis XIV, la maison servait à une imprimerie (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 610) :
1. 517. Les biens sont immeubles, ou par leur nature, ou par leur destination, ou par l'objet auquel ils s'appliquent. 518. Les fonds de terre et les bâtimens sont immeubles par leur nature. 519. Les moulins à vent ou à eau, fixés sur piliers et faisant partie du bâtiment, sont aussi immeubles par leur nature. 520. Les récoltes pendantes par les racines, et les fruits des arbres non encore recueillis, sont pareillement immeubles. Code civil,1804, p. 95.
B. − Subst. Bien immeuble. Acheter, acquérir, hypothéquer, louer, vendre un immeuble; bail d'immeuble; expropriation, valeur d'un immeuble :
2. L'esclavage domestique faisait de la personne une chose, et une chose mobilière; l'esclave attaché à une portion de terre entrait dès lors dans la catégorie des immeubles. Thierry, Tiers-État,1853, p. 16.
P. métaph. Puis viennent les donneurs d'avis (...) qui se succèdent dans les sous-préfectures comme des fauteuils, qui boivent et jugent, mangent et jugent, marchent et jugent, et s'endorment en jugeant; espèce d'immeubles à paroles (Balzac, Œuvres div.,1831, p. 431) :
3. Las de la propriété particulière, voulez-vous faire du gouvernement un propriétaire unique, distribuant à la communauté devenue mendiante une part mesurée sur le mérite de chaque individu?... Qui tiendra et fera valoir cette banque d'immeubles vivants? Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 589.
II. − Subst. Bâtiment urbain à nombre plus ou moins important de niveaux destiné à abriter des appartements, des installations professionnelles ou des bureaux. Bel, grand, gros, petit, vieil immeuble; immeuble collectif, neuf, public, vétuste; immeuble à loyer normalisé (I.L.N.); locataire, propriétaire d'immeuble; étage, fenêtre de l'immeuble; à l'extérieur, à l'intérieur, au coin, en bas, sur le seuil de l'immeuble. Les anciens boutiquiers, ruinés, demandaient au député local de leur procurer « quelque chose à Paris », gérance d'immeubles, courtage d'assurances, loge de concierge (Vogüé, Morts,1899, p. 224).Vu de l'extérieur, l'immeuble semblait désaffecté. C'était une de ces bâtisses décrépites comme il en subsistait encore quelques-unes dans ce quartier décent. La façade, à trois étages, était enduite d'un crépi rosâtre, lézardé, rongé de salpêtre, et percée de fenêtres à guillotine (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 36).Carnoux, à maints égards, est un G.E.H. Que la maison individuelle ou le petit immeuble collectif y prédomine ne change rien à l'affaire (Gds ensembles habit.,1963, p. 4) :
4. Une grande ville essaime en revitalisant et en transformant les noyaux ruraux suburbains et péri-urbains qui, en s'enflant rapidement par suite de l'installation d'usines, de la construction d'immeubles résidentiels ou de la réalisation de lotissements à maisons individuelles, deviennent des communes, des villes de banlieue (banlieues fonctionnelles, banlieues résidentielles). Traité sociol.,1967, p. 272.
P. plaisant. L'escargot et son immeuble (Renard, Journal,1898, p. 494).
Rem. C'est p. restr. de l'ext. du sens jur. que, dans la lang. cour., immeuble désigne dep. la fin de la 1remoitié du xixes. une construction : ,,Immeuble : maison, dans l'argot des bourgeois`` (Delvau 1866). Les deux immeubles de produit, entièrement loués, devaient donner cent mille francs par an (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 330). Les difficiles (...) pourraient souhaiter qu'on prît chez nos puissants des mesures pour que les poètes meurent moins de faim, quitte à ne pas (...) briller en caractères blancs sur plaques bleues au coin d'immeubles de rapport (Verlaine, Œuvres compl., t. 4, Mes hôp., 1891, p. 326).
Prononc. et Orth. : [im(m)œbl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 immoble « qui ne bouge pas » (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, p. 202, 17); 2. a) 1258 biens immobles (S.-Serge, A. Mainte-et-Loire ds Gdf. Compl.); 1475 possessions immeubles (J. de Roye, Chron. scandaleuse, éd. B. Mondrot, t. 1, p. 346); b) 1319 subst. immeuble (Doc. ds Mémoires de la Société d'Histoire de Paris, t. 30, 1903, p. 224); 3. 1835 (Balzac, Corresp., p. 739 : Ton mari avait été faire l'ingénieur pour moi, voir une maison que je vais acheter. [...] Je veux que ma dot soit représentée par un immeuble); 1846 « construction » (Balzac, loc. cit.). Empr. au lat.immobilis « immobile, qui ne bouge pas » (dér. avec préf. in- à valeur négative de mobilis, v. meuble) avec infl. de meuble* pour la forme; le sens 2 est empr. au lat. médiév. (1162 ds Du Cange). Fréq. abs. littér. : 755. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 569, b) 492; xxes. : a) 784, b) 1 135. Bbg. Boudon (P.). Rech. sémiotiques sur le lieu. Semiotica. 1973, t. 7, pp. 190-225. - Wagner (R.-L.). Les Vocab. fr. 1. Déf. Paris, 1967, pp. 77-78.