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ILLUSTRATION, subst. fém.
A. − Vieilli
1. Action de rendre illustre quelqu'un ou de se rendre illustre. Favoriser l'illustration de qqn. Les victoires qui contribuèrent à l'illustration du règne de Louis XIV, à l'illustration du nom français (Ac.1935).Il ne lui est pas permis de l'enterrer dans l'oubli, d'éteindre ainsi le souvenir d'une longue suite d'illustrations et de services (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1823).Prolonger sa vie au-delà d'une éclatante illustration ne vaut rien : le monde se lasse de vous et de votre bruit (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 785) :
1. ... les brillantes archives de Cherin, où se trouvaient déposés (...) tous les hauts faits de la noblesse et toute l'illustration de la nation française. Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 299.
2. P. méton.
a) État de quelque chose d'illustre. Synon. célébrité.Personne de haute illustration. Pour établir une monarchie, pour lier le présent au passé, pour faire revivre les causes de notre illustration, de notre prospérité ancienne, il faudrait, je crois, des moyens opposés (Maine de Biran, Journal,1818, p. 108).D'ailleurs, les maisons de Kerlandec et de Barbanpré ne le cédaient à aucune autre pour l'illustration et l'ancienneté (Sandeau, Sacs,1851, p. 10).
b) Marque d'honneur à l'égard de quelqu'un reconnu illustre. Il sera appuyé dans sa résistance par la petite noblesse, qui ne voudra jamais échanger les privilèges dont elle jouit, pour une illustration qui ne serait pas pour elle (Sieyès, Tiers état,1789, p. 60).
c) Personnage illustre. Synon. célébrité, gloire.Les illustrations des belles époques (Ac. 1935). Ses occupations le classaient parmi les personnes les plus élevées. Enfin il devait prendre place un jour parmi les illustrations de la France (Balzac, Illus. perdues,1837, p. 133).C'est elle qui a fourni (...) l'élève Mistigri, fils d'une de nos illustrations littéraires (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 418) :
2. ... parmi les rares bourgeois égarés là, circulaient des noms célèbres, tout ce que Paris comptait d'illustrations... Zola, Œuvre,1886, p. 327.
B. −
1. Action de mettre en relation de manière non causale quelque chose (un thème, une opinion, un fait) avec quelque chose qu'on présente à la fois comme de nature différente et comme liée de manière pertinente (en tant que mise en valeur, exemplification) à ce thème, cette opinion, ce fait. Le point important, c'est que la convergence même de ces faits me conduit à une étude plus profonde du tempérament et ensuite à son illustration par la traduction de certains des poèmes de 1865-1866 (Du Bos, Journal,1925, p. 395).L'Atelier (...) fut fait à l'appui et pour l'illustration des doctrines que Gustave Courbet soutenait bruyamment (A. Michel, Peint. fr. xixes., 1928, p. 186).
2. Action de mettre en relation quelque chose avec quelque chose d'ordre sensitif qui en est présenté comme une réalisation sous une autre forme. C'en est fini pour lui [Franck] de l'illustration au piano de « thèmes favoris » de diverses provenances (Cortot, Mus. fr. piano,1930, p. 67).
3. En partic. Action d'adjoindre une représentation graphique à quelque chose, généralement un texte, ou de représenter quelque chose sous une forme graphique afin de la compléter, de la rendre plus claire ou plus attrayante. Illustration d'un poème par des dessins; illustration d'un livre. Charpentier va payer, pour l'illustration de Musset, trente dessins 30 000 francs à Bida (Goncourt, Journal,1865, p. 132).Paul Delaroche est le plus représenté de ces artistes qui se sont voués à l'illustration de l'histoire (Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 352).
[Emploi générique] Art de réaliser des représentations graphiques destinées à illustrer (quelque chose). L'illustration française. Manet, et surtout Degas, ont (...) créé un style nouveau dont toute l'illustration réaliste contemporaine est née (Mauclair, Maîtres impression.,1923, p. 35).Le Nancéien Grandville appartient plus à la caricature qu'à l'illustration (Réau, Art romant.,1930, p. 182).
C. − P. méton.
1. Objet concret ou mental mis en relation (sans idée de cause) avec quelque chose (thème, opinion, fait) et présenté à la fois comme différent et lié de manière pertinente à ce thème, cette opinion, ce fait. Cette attitude n'est que l'illustration de ses principes. Nous ne demandons pas à la poésie d'être l'illustration d'une vérité de laboratoire (Benda, Fr. byz.,1945, p. 265).Les travaux de Lewin et de ses élèves offrent une illustration remarquable de ces résolutions de tension par l'action (Ricoeur, Philos. volonté,1949, p. 306) :
3. Le choc allemand produira un choc en retour, tant pis pour eux... Mac Claren en a calculé l'effet. La destruction de Hambourg n'était que l'illustration de cette théorie du choc et de son choc en retour. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 298.
2.
a) Réalisation dans l'ordre sensitif de quelque chose. M. Pierre Hermant se révèle par d'intelligentes illustrations musicales de Verlaine (Willy, Notes sans portées,1896, p. 175).
b) En partic. Représentation graphique (dessin, figure, image, photographie) généralement exécutée pour être intercalée dans un texte imprimé afin de le rendre plus compréhensible, de compléter l'information qu'il apporte, de le rendre plus attrayant. Illustration en couleurs, en noir et blanc; garnir, orner d'illustrations. La plupart de ces lettres étaient enrichies d'illustrations à la plume, petits tableaux de genre pleins de grâce et d'aménité, qui suppléaient avantageusement ou complétaient agréablement le texte (Sandeau, Mlle de La Seiglière,1848, p. 234).Lu beaucoup de journaux, et feuilleté nombre d'illustrations (Amiel, Journal,1866, p. 468) :
4. Tout à l'heure, à la devanture d'une librairie du Quartier Latin, un petit groupe d'hommes et de femmes se pressait pour voir des illustrations libertines offertes aux regards des curieux. Green, Journal,1948, p. 213.
Prononc. et Orth. : [il(l)ystʀasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 2etiers xives. [ms.] « lumière resplendissante, Révélation » (Bible hist., Maz. 532, fo196b ds Gdf.); b) 1636 « illumination que Dieu répand dans l'esprit » (Monet ds FEW t. 4, p. 562a); 2. 1509 « action de rendre illustre; ce qui rend illustre, fait la gloire de; honneur » (J. Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule), cf. 1549 (Du Bellay, Deffence et Illustration de la lang. fr.). B. 1. 1611 « action d'expliquer par des commentaires, des exemples » (Cotgr.); 2. 1870 « démonstration d'une donnée, confirmation, vérification d'une théorie, d'une conception abstraite » (Th. Ribot, La Psychol. angl., Paris, Ladrange, p. 162 : une illustration, un éclaircissement des phénomènes sociaux par les phénomènes biologiques), cf. 1893 (A. Angelier, Robert Burns, II, p. 116, note ds Mack., p. 251 : une confirmation et, pour employer l'expression angl., une illustration singulièrement curieuse de la théorie de l'humour...). C. 1. 1825 iconogr. « estampe, suite d'estampes accompagnant un poème » (Pichot, Voyage litt. et hist. en Angleterre, t. 1, p. 173, ibid., p. 207); 1843, mars (L'Illustration, titre d'un hebdomadaire illustré fondé par A. Paulin, A. Joanne et E. Charton); 2. 1845 désigne le genre artistique (Th. Gautier, Portraits contemp., Paris, Charpentier, 1874, p. 228 : Tony Johannot est sans contredit le roi de l'illustration). A empr. au lat. illustratio « action d'éclairer, de rendre brillant » (spéc. terme de rhét. « hypotypose ») à l'époque imp., puis dans la lang. chrét. « action d'illustrer, glorification, gloire; apparition lumineuse; illumination, inspiration ». B, C empr. à l'angl. illustration : B au sens d'« éclaircissement, explication » (1581), « exemple » (1585); C au sens de « dessin, figure, illustration destinés à éclairer, expliquer un texte » (1813), « dessin, gravure, planche rehaussant un texte littéraire » (1816 ds NED). Fréq. abs. littér. : 485. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 583, b) 706; xxes. : a) 904, b) 642. Bbg. Delb. Matér. 1880, p. 172.