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ILLISIBLE, adj.
A. − Qu'il est impossible ou très difficile de lire. Synon. indéchiffrable.Signé : illisible. J'ai vu, avant-hier madame (nom illisible) qui doit partir dans quinze jours (M. de Guérin, Corresp.,1836, p. 239).Tu auras sans doute autant de peine que j'en ai eu moi-même à le déchiffrer [un cahier]... Il est heureux que l'écriture en soit illisible pour les domestiques (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 298) :
1. Plusieurs pages ici ont été arrachées, en hâte semble-t-il. Ce qui reste d'écriture dans les marges est illisible, chaque mot haché de traits de plume marqués si violemment qu'ils ont troué le papier en maints endroits. Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1184.
Au fig., littér. Qu'il est impossible ou très difficile de comprendre, d'interpréter. L'art aztèque (...) est à peu près illisible au premier coup d'œil (Faure, Espr. formes,1927, p. 15).Qu'y a-t-il derrière ce silence, cette ironie froide, ce visage fermé, rétracté, illisible : souffrance? indécision? haine? mépris? indifférence? néant? On ne sait (Mounier, Traité caract.,1946, p. 481).
Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Picasso, cependant, ferme rarement ses tableaux à triple tour. Les objets, les figures émergent. Parfois, la bascule entre le lisible et l'illisible hésite, parfois elle ne fonctionne pas (Cocteau, Poés. crit. I,1959, p. 101).
B. − P. ext., dépréc. Qu'il est insupportable de lire. Il est exaspéré contre Salammbô, soulevé, écumant à petites phrases : « D'abord, c'est illisible... Et puis, c'est de la tragédie, C'est du dernier classique » (Goncourt, Journal,1862, p. 1178).L'Aurore n'aura donc plus à m'offrir que des blasphèmes ou des cochonneries sans intérêt. Journal puant et illisible (Bloy, Journal,1899, p. 361) :
2. ... chacun sait qu'il y a, de nos jours, deux littératures : la mauvaise, qui est proprement illisible (on la lit beaucoup). Et la bonne, qui ne se lit pas. C'est ce que l'on a appelé, entre autres noms, le divorce de l'écrivain et du public. Paulhan, Fleurs Tarbes,1941, p. 18.
Prononc. : [il(l)izibl̥]. Passy 1914 [-i:bl]. Étymol. et Hist. [1686, Bl.-W.1-5] 1. 1671 inlisible « difficile à déchiffrer » (24 avr., Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 2, p. 185); 1778 illisible (G. Mirabeau, Lettres, t. 2, p. 89); 2. 1789 « dont la lecture est insupportable » (Condorcet, Vie de Voltaire ds Littré). Dér. de lisible*; préf. il- (v. in- à valeur négative); illisible et inlisible ont coexisté jusqu'au xixes. et progressivement la forme inlisible a disparu (cf. la plus grande fréq. des adj. en il- : illégal*, illogique*, illettré*, illégitime*). Fréq. abs. littér. : 184.
DÉR. 1.
Illisibilité, subst. fém.Caractère de ce qui est illisible. Malgré la perte et l'illisibilité de plusieurs chapitres, ce qui en reste [d'un ouvrage] sera favorablement reçu du public (Crèvecœur, Voyage, t. 1, 1801, p. XI).[il(l)izibilite]. Att. ds Ac. 1935. 1reattest. 1873 (Journ. offic. du 12 juin, p. 3771, 3ecol. ds Littré); dér. sav. de illisible, suff. -ité*.
2.
Illisiblement, adv.D'une manière illisible. J'ai reçu de vous, le 23, douze lignes d'une écriture plutôt atroce et signées illisiblement, qui paraissent avoir été écrites au café, dans un mouvement soudain, sous l'empire de je ne sais quoi (Bloy, Journal,1899, p. 313).[il(l)izibləmɑ ̃]. Att. ds Ac. Compl. 1842, Ac. 1878 et 1935. 1reattest. 1840 (Ac. Compl. 1842); de illisible, suff. -ment2*.
BBG.Gohin 1903, p. 281.