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IDÉALITÉ, subst. fém.
A. − Caractère de ce qui est idéal.
1. [Correspond à idéal I A] . [Dans la Critique de la Raison pure de Kant, la] double affirmation, de l'idéalité transcendantale et de la réalité expérimentale, est formulée en termes particulièrement heureux dans l'exposition du concept d'espace (H.-D. Gardeil, Les Étapes de la philos. idéaliste, Paris, Vrin, 1935, p. 96) :
1. ... idéalité d'un objet, simple possibilité d'un objet, n'ont de sens que par rapport à une réalité qui chasse dans la région de l'idéal ou du simple possible cet objet incompatible avec elle. Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 285.
P. méton., surtout au plur. Ce qui n'existe que dans l'imagination. Un personnage palpable, tel qu'un Mercure, un Griffon, ou une idéalité, que l'on appelait la renommée, la discorde, etc. (Quinet, Napoléon,1836, p. 149) :
2. Je préférais mille fois ces vierges enveloppées de leurs voiles célestes à la trop visible épouse du Cantique des Cantiques. J'aimais à voir ces ravissantes idéalités planant entre le ciel et la terre, leurs pieds cachés sous la rosée des blanches églantines qui couronnent les sommets du Maria et du Nébo, et leurs chevelures ardentes pâlissaient de leurs reflets dorés les rayonnements qui précèdent l'aurore. Barrès, Colline insp.,1913, p. 199.
2. [Correspond à idéal I B] Ses amours (...) constamment excitées par le mystère et le danger (...) devaient garder après des années l'idéalité de la première heure (Feuillet, Camors,1867, p. 278).Le Christ aux Anges, le Jésus insulté [de Manet] ne sont que des morceaux de peinture sans idéalité (Mauclair, Maîtres impressionn.,1923, p. 58) :
3. Il avait vu Noémie passer en voiture, et la rencontre de ce visage d'une idéalité de contours rendue plus séraphique encore par la torture intime, ce teint délicieux (...) lui étaient apparus comme des motifs d'étude. Bourget, Irrépar.,1884, p. 182.
B. − Vx. Synon. de idéalisme (v. ce mot B).Tu recevras de lui une inspiration d'énergie journalière et pratique, et en même temps un grand élan d'idéalité contemplative (M. de Guérin, Corresp.,1835, p. 204) :
4. ... je n'ai manqué presque en rien à mes promesses de cléricature. Je suis sorti de la spiritualité pour rentrer dans l'idéalité. J'ai observé mes engagements mieux que beaucoup de prêtres en apparence très réguliers. En m'obstinant à conserver dans le monde des vertus de désintéressement, de politesse, de modestie qui n'y sont pas applicables, j'ai donné la mesure de ma naïveté. Renan, Souv. enf.,1883, p. 361.
Prononc. : [idealite]. Étymol. et Hist. A. 1. 1770 « état de réalisation parfaite d'une chose » (Restif de La Bretonne, Idées singulières, II, 129 ds Gohin); 2. 1789 « qualité de ce qui est dans sa nature adéquatement saisissable par la pensée » (Journal de Paris, 1ernov., 1413); 3. 1829 « caractère de ce qui est d'une beauté parfaite et toute immatérielle » (Janin, Âne mort, p. 18). B. 1839 plur. idéalités « rêveries, imaginations » (Vigny, Journal poète, p. 1030). Dér. de idéal1*; suff. -ité*. Fréq. abs. littér. : 104. Bbg. Darm. 1877, p. 205. - Gohin 1903, p. 272.