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IDÉALISME, subst. masc.
A. − [En tant que philosophie de l'idée] Toute philosophie qui ramène l'existence à l'idée, à la pensée considérée en particulier ou en général. Le matérialisme absorbe l'âme en la dégradant, l'idéalisme de Fichte, à force de l'exalter, la sépare de la nature (Staël, Allemagne, t. 4, 1810, p. 178).L'idéalisme en France est né d'une protestation de la conscience contre les empiètements du positivisme au cours du xixesiècle (A. Etcheverry, L'Idéalisme fr. contemp., Paris, Alcan, 1934, p. 193).Il [le véritable cogito] reconnaît (...) ma pensée même comme un fait inaliénable et il élimine toute espèce d'idéalisme en me découvrant comme « être au monde » (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. viii) :
1. ... le propre de l'idéalisme est de ne pas admettre que la réalité externe soit la cause de nos représentations, soit qu'il nie cette réalité externe (immatérialisme), soit qu'il en nie l'indépendance par rapport à l'esprit (Kant), soit qu'il affirme que sa cause est l'Idée (Platon). S. Auroux, Y. Weil, Nouv. vocab. des ét. philos., Paris, Hachette, 1975, pp. 106-107.
B. − [En tant que recherche de l'idéal]
1. Cour. Attitude pratique ou intellectuelle de celui qui oriente sa pensée, son action, sa vie d'après un idéal. Idéalisme populaire, révolutionnaire; idéalisme généreux, passionné. Trop d'idéalisme et d'élévation morale font souvent que l'homme n'a plus de goût à remplir ses devoirs quotidiens (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 218).La secte austère de Jansénius présentait je ne sais quel idéalisme de fer qui ravissait ces âmes dures : éloignement de toute facilité (...) attrait de l'exceptionnel (La Varende, Centaure de Dieu,1938, p. 38).À Washington, Roosevelt s'était ouvert à moi des ambitions américaines, drapées d'idéalisme mais pratiques en réalité (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 54) :
2. Le trait caractéristique de la race bretonne, à tous ses degrés, est l'idéalisme, la poursuite d'une fin morale ou intellectuelle, souvent erronée, toujours désintéressée. Renan, Souv. enf.,1883, p. 75.
Attitude de celui qui refuse la réalité et vit de chimères. Chaque peuple a son mensonge, qu'il nomme son idéalisme (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 386).L'idéalisme de ceux qui croient à la bonne volonté de l'ennemi (Lar. Lang. fr.).
2. BEAUX-ARTS, LITT. [P. oppos. à naturalisme, réalisme] Conception selon laquelle l'art (la littérature) a pour but la recherche et l'expression de l'idéal; caractère des œuvres qui dénotent ou expriment la/une recherche de l'idéal. Après l'idéalisme du xiiiesiècle, les Florentins (...) avaient d'abord pratiqué un réalisme direct et brutal (Hourticq, Hist. Art, Fr., 1914, p. 136).Les belles créatures de Murillo ont de la pureté sans idéalisme (Montherl., Bestiaires,1926, p. 450).V. athlétiquement ex. et esthétique ex. 2 :
3. Le désir du vrai, l'horreur de l'emphase et du faux idéalisme qui paralysaient le roman aussi bien que la peinture (...) conduisirent les impressionnistes à substituer à la beauté une nouvelle notion, celle du caractère. Mauclair, Maîtres impressionn.,1923, pp. 33-34.
Prononc. et Orth. : [idealism̥]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1749 philos. (Diderot, Lettre sur les aveugles ds Œuvres, éd. Gallimard, p. 866); 2. 1828 litt., art (A.-F. Villemain, Cours de litt., Tableau du 18es., 2epart., 2eleçon, p. 22); 3. 1863 « attitude qui consiste à subordonner sa pensée, sa conduite à un idéal » (Renan, Vie Jésus, VII, p. 164 ds Rob., s.v. anarchiste). Dér. de idéal1; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 581. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 493, b) 119; xxes. : a) 826, b) 1 489. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 318.