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HUIS, subst. masc.
A. − Vieilli, littér. Porte extérieure d'une maison. Frapper à l'huis de qqn. M. de Praxi-Blassans sauta sur le trottoir, pirouetta dans son habit rougeâtre, heurta l'huis d'une maison ancienne aux murs récemment badigeonnés (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 419).Dans la plaine les baladins S'éloignent au long des jardins Devant l'huis des auberges grises Par les villages sans églises (Apoll., Alcools,1913, p. 90).
P. ext. Porte. Les huis d'une geôle (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 201).
P. anal. Synon. de orifice.L'aigu ronflement chassé par l'huis béant de sa bouche (Courteline, Ronds-de-Cuir,1893, 5etabl., 2, p. 175).
B. − (À) huis clos
1. Littéraire
a) À huis clos (loc. adv.)
α) Toutes portes fermées :
1. Il y eut, à huis clos, dans les salons, dans les loges de service au théâtre, chez l'excellente Madame de B. (...) des colères, qui seraient devenues peut-être redoutables, si ceux qui s'y abandonnaient n'avaient pris soin auparavant de fermer portes et fenêtres et de comprimer leurs éclats terribles dans le silence le plus discret. Gobineau, Pléiades,1874, p. 246.
β) P. ext. À l'intérieur d'un bâtiment. Le TNP procède différemment suivant qu'il joue en plein air ou à huis clos (Serrière, T.N.P.,1959, p. 81).
Dans l'intimité, en privé. Dîné hier chez Mmede L. R. Un dîner à huis clos fort agréable. − Le mari a été d'une bonté jusqu'à me proposer sa bibliothèque (Barb. d'Aurev., Memor. 1,1836, p. 28).Se marier à huis clos, sans autres assistants que les témoins, le père et la mère (Taine, Notes Paris,1867, p. 4).
Secrètement. M. Dandillot l'avait fait venir à huis clos pour lui détailler les avantages de sa fille (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1179).
b) Huis clos (subst. masc.) Synon. de intimité.Le bonheur préfère le recueillement du huis clos (Amiel, Journal,1866, p. 251).Là seulement elle trouvait le lieu et le moment, le huis-clos nécessaire à ses soucis domestiques, le soir, après la journée faite, passée en commun sans pouvoir en dérober un geste (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 24).
2. Domaine juridique.
a) À huis clos (loc. adv.) Sans que le public soit admis, sans publicité des débats. Délibérer, juger à huis clos. Dans le procès Esterhazy, le même ministre (...) fera acquitter son uhlan à huis clos, et à huis clos encore, peut-être, condamner le colonel Picquart (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 118).Le Sénat siégeait à huis clos (Lidderdale, Parlement fr.,1954, p. 27).
b) Huis clos (subst. masc.) Décision de la juridiction de jugement de ne pas admettre le public à l'audience, contrairement au principe de la publicité des débats, lorsque la publicité serait dangereuse pour l'ordre public ou les bonnes mœurs. Demander le huis clos. Un murmure général de désappointement s'éleva quand les huissiers annoncèrent que le tribunal ordonnait huis clos pour ce jugement (Borel, Champavert,1833, p. 34).La seconde journée ouvre elle aussi par une « affaire de mœurs ». Le président ordonne le huis clos (Gide, Souv. Cour d'ass.,1913, p. 627) :
2. Le gouvernement du suffrage universel est, par définition, le gouvernement de l'opinion publique dans la pleine lumière, et tous les citoyens, hommes privés ou publics, ont pour suprême garantie de leur honneur, de leur vie, de leurs biens, la justice au grand jour. Dans l'intérêt des bonnes mœurs, on a cru devoir laisser au juge la faculté de prononcer le huis clos. Mais le huis clos lui-même comporte des conditions de publicité relative qui suffisent à protéger l'accusé contre les abus du pouvoir judiciaire. Clemenceau, Iniquité,1899, p. 31.
Prononc. et Orth. : [ɥi]. H est muet dans huis, huissier (v. huile) mais aspiré dans huis clos (subst.). Huis est att. ds Ac. dep. 1694. Huis clos ds Ac. dep. 1694 sans trait d'union (même dans le subst.) ce qui est la graph. de la majorité des dict. gén. (Littré et pour l'époque contemp. Lar. Lang. fr.). Mais Rob. distingue à huis clos et le huis-clos. Ex. de cette graph. pour le subst. ds la docum. (supra). Étymol. et Hist. Ca 1050 us (S. Alexis, éd. C. Storey, 178); 1549 a huis clos (Est.); 1549 a huis ouvert (ibid.); 1835 demander le huis clos (Ac.). Du b. lat. ūstium (Ern.-Meillet; cf. FEW t. 7, p. 439b), class. ōstium « entrée, ouverture »; pour l'h-, v. huile. A presque complètement évincé le lat. janua « porte » en protorom. mais a cédé à son tour la place en fr. devant porte*, évolution amorcée dès le Moy. Âge. Fréq. abs. littér. Huis : 198. Huis clos : 21. Bbg. Corbett (N.L.). Anc. fr. huis de la porte, huis de la fenestre. Romania. 1970, t. 91, pp. 231-237. - Gougenheim (G.). Notes sur le vocab. de Robert de Clari et de Villehardouin. Romania. 1944/45, t. 68, pp. 418-419.