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HOTTE, subst. fém.
A. − Grand panier, souvent en forme de tronc de cône ou de pyramide, que l'on fixe sur le dos à l'aide de bretelles. Hotte en osier, en bois; hotte de chiffonnier, de jardinier, de vendangeur; hotte pleine de légumes, de grains de maïs; hotte remplie de bois; la hotte du père Noël. Ayant remis sa hotte à l'épaule, il repartit du même pas mesuré (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 208).La voix allègre des garçons qui passaient du côté du soleil, en knickers, leur hotte d'herbe fraîche au dos (Peyré, Matterhorn,1939, p. 39) :
1. ... c'était un spectacle unique de voir les vendangeurs monter, la hotte sur le dos, dans des endroits qui semblent ne devoir être accessibles qu'à des chasseurs de chamois... J.-J. Ampère, Corresp.,1826, p. 389.
Au fig., CHASSE. Porter la hotte. [Le suj. désigne un animal de chasse sur ses fins, dont l'allure penchée et lente rappelle celle d'un vendangeur courbé sous le poids d'une hotte pleine] Être épuisé, à bout de force. Elle [la tache du chien] tourne, elle crochète, elle refuit (...). Et, dans cette grande froidure étale, l'odeur des bêtes étire un persistant sillage (...). Vois-le [le Rouge], mon chien : il porte la hotte, son garrot s'est voûté, il bute (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 228).
B. − P. anal., ARCHIT. ,,Manteau de cheminée apparent et de forme pyramidale`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). Le vieux réveil qui marquait l'heure sur la hotte de la cheminée (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 113).
TECHNOL. Dispositif servant à évacuer les buées, les vapeurs, les fumées. Hotte de cuisine, de forge, de laboratoire; hotte aspirante. La hotte [au-dessus du fourneau de cuisine] ne remplit jamais bien son office et l'on sent toujours dans les pièces voisines une odeur de cuisine (Ser, Phys. industr.,1890, p. 574) :
2. Elle [la volatilisation du mercure d'un objet recouvert d'un amalgame d'or] se faisait à feu nu, au-dessus d'un feu de charbon disposé sur une sole de briques ou sur une plaque de fonte placée sous une hotte. Gasnier, Dépôts métall.,1927, p. 51.
C. − Argot
1. Automobile. Panaf faisait le faraud avec sa hotte toute neuve qui déplanquait l'usine (Le Breton1960).[Ramon] fonçait (...) au volant de sa traction (...). Ramon était déjà descendu de sa hotte (Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 219).
2. Ventre. Un coup de tatane dans la hotte (Esn.1966).[Voilà nos deux rats]. Dans l'garde-croûte d'un plein aux as; En train de se remplir la hotte (Marcus, Quinze fables,1947, p. 11).
3. En avoir plein la hotte. Être las, fatigué. Toutoune le Rabouin en avait plein la hotte de son doublard [seconde femme d'un souteneur] (Le Breton1960).
REM.
Hotter, verbe trans.Transporter avec une hotte. Hotter la vendange, des raisins. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth. : [ɔt] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xiiies. « grand panier ou cuve, qu'on porte sur le dos au moyen de bretelles » (Merlin, fo37 vods Littré); 2. 1543 « pente intérieure d'une cheminée de cuisine, en forme de hotte renversée » (E. Coyecque, Recueil d'actes notariés, I, 475 ds IGLF); 3. a) 1892 « tête » (d'apr. Chautard, La Vie étrange de l'argot, p. 651); b) 1916 se taper la hotte « bien manger » (Fantasio, 15 août ds Esn. Poilu, p. 475); c) 1947 « ventre » (Marcus, Quinze fables, I, 8); 4. 1924 « voiture » (d'apr. Chautard, loc. cit.). De l'a. b. frq. *hotta, au sens 1, cf. ds les dial. all. du Sud-Ouest hutte, hotte « id. ». 3-4 métaph. arg., 4 prob. d'apr. l'idée de transport de marchandises, plutôt que du norm. hotte « petit tombereau servant à porter le fumier sur les terres » (1866, Littré). Fréq. abs. littér. : 213. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 179, b) 595; xxes. : a) 402, b) 191. Bbg. Behrens D. 1923, pp. 72-73. - Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 651.