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HOSPITALITÉ, subst. fém.
A. − ANTIQ. Droit réciproque pour ceux qui voyageaient de trouver, selon des conventions établies entre des particuliers, des familles, des villes, gîte et protection les uns chez les autres. Les devoirs, le droit, la loi de l'hospitalité. Mais les Romains ne violèrent jamais l'hospitalité : Sylla trouva un asile dans la maison de Marius (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 142) :
1. Jupiter était le dieu de l'hospitalité; c'est de sa part que venaient les étrangers, les suppliants, « les vénérables indigents », ceux qu'il fallait traiter « comme des frères. » Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 155.
B. − Vieilli
1. Accueil, hébergement des pèlerins, des voyageurs, des indigents dans des maisons hospitalières. (Ds Rob., Lar. Lang. fr.).
2. ,,Obligation où étaient certaines abbayes de recevoir les voyageurs`` (Ac.). En général, les monastères étoient des hôtelleries où les étrangers trouvoient en passant le vivre et le couvert. Cette hospitalité, qu'on admire chez les Anciens, (...) étoit en honneur chez tous nos religieux (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 549).
C. − Action de recevoir chez soi l'étranger qui se présente, de le loger et de le nourrir gratuitement. Il n'est besoin d'emporter avec soi ni armes, ni provisions, ni argent; l'hospitalité vous est offerte partout, cordiale et gratuite (Loti, Mariage,1882, p. 123).Cette hospitalité tout espagnole, généreuse et sans réserve, m'est offerte par un homme que je connaissais à peine (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 310) :
2. Aucun peuple n'a porté plus loin l'hospitalité que les anciens Écossais : chaque souverain avait dans son palais une salle des fêtes; tous les étrangers y étaient admis sans distinction. Baour-Lormian, Ossian,1827, p. 27.
3. ... de tous les coins de France, des caravanes s'acheminaient vers ce château où les artistes, les poètes, les savants trouvaient une hospitalité princière, une aise bon enfant, des dons de bienvenue et des largesses de départ. Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 78.
SYNT. a) Hospitalité des montagnards, des paysans; aimable, bonne, charmante hospitalité; demander, proposer, refuser l'hospitalité à qqn; accepter, exercer, pratiquer l'hospitalité; remplir le devoir de l'hospitalité; remercier qqn de son hospitalité; donner l'hospitalité à qqn pour la nuit. b) [P. réf. aux traditions de l'hospitalité] Salut d'hospitalité; repas, sel de l'hospitalité; rompre le pain de l'hospitalité.
P. ext. Action de recevoir chez soi une ou plusieurs personnes de sa connaissance. Jamais non plus je n'oublierai votre maison de la rue de Grammont, l'exquise hospitalité que j'y trouvais, ces dîners du mercredi, qui étaient une vraie fête dans ma semaine (Flaub., Corresp.,1856, p. 127).Madame de La Sablière est surtout connue pour avoir accordé à La Fontaine une hospitalité gracieuse (...). La maison de madame de La Sablière était l'hôtellerie des savants (A. France, Vie littér.,1892, p. 325).
P. métaph. Il y a des moments où on a besoin de sortir de soi, d'accepter l'hospitalité de l'âme des autres (Proust, Guermantes 1,1920, p. 144).
D. − Asile, protection accordée à un exilé, à un réfugié. Tu sais, tu es hors la loi, mais il y a une maison où je t'offre l'hospitalité et où tu seras en sûreté (Goncourt, Journal,1890, p. 1185).C'est sous une inspiration à la fois généreuse et calculée que l'Angleterre offrait l'hospitalité à ces états réfugiés (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 82) :
4. Il oublie qu'il m'a probablement sauvé la vie en m'accordant un asile à une époque où l'hospitalité passait en France pour le plus grand des crimes. Jouy, Hermite, t. 2, 1812, p. 284.
E. − Générosité de cœur, sociabilité qui dispose à ouvrir sa porte, à accueillir quelqu'un chez soi, étranger ou non. Un cœur plein de bienveillance et d'hospitalité. Notre voyage dans la Turquie d'Europe, chez les Bulgares et chez les Serviens, a été, de la part des Turcs, des Bulgares et des Serviens, un enchaînement continuel de prévenances, d'hospitalité, de bontés inexprimables (Lamart., Corresp.,1833, p. 343).
Prononc. et Orth. : [ɔspitalite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « hébergement gratuit des étrangers, pélerins, indigents » (Dial. S. Grégoire, 127, 6 ds T.-L.); 2. 1538 antiq. (Est. ds FEW t. 4, p. 498 b). Empr. au lat.hospitalitas « action de recevoir comme hôte, liens d'hospitalité, rapports entre les hôtes » à l'époque class.; « droit de gîte » à l'époque médiév. ([863] xies. ds Nierm.). Fréq. abs. littér. : 913. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2237, b) 1833; xxes. : a) 918, b) 438.