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GUÉRET, subst. masc.
A. − Terrain labouré (ou qu'on est en train de labourer) et qui n'est pas encore ensemencé. Un guéret labouré de la veille (Fromentin, Dominique,1863, p. 44).Les laboureurs traçaient au milieu du guéret leur premier sillon (Giraudoux, Simon,1926, p. 211) :
Silencieusement, ouverte à quarante et cinquante centimètres de profondeur, la terre se déchire sous la poussée, se gonfle et se renverse en fragments compacts, couvre le champ de sillons, symétriques, reste là, soulevée au-dessus du guéret environnant. Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 107.
B. − Terrain laissé en jachère; pâturage maigre, terre inculte. Viélé-Griffin (...) reproche à je ne sais quels auteurs de ne plus savoir le français et d'écrire par exemple « friche » où il faudrait « guéret » (Gide, Journal,1911, p. 329).Il me fit un rapport de la valeur des terres. Sur cent trente hectares il y en avait une quarantaine de cultivables : dix en vignes, trente en céréales. Le reste : des guérets, des bois (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 248).
Vieilli. Lever, relever les guérets. ,,Labourer une terre que l'on a laissée se reposer pendant un an`` (Littré); ds DG.
C. − Poét., vx, le plus souvent au plur. Champ cultivé; en partic. champ couvert de moissons. Les bords (...) de la Loire (...) s'ombragent de hauts peupliers, de bois épais et de riches guérets (Cottin, C. d'Albe,1799, p. 88).Les blés des guérets imitent les flots de la mer par leurs ondulations (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 81).
REM.
Guéreter, verbe trans.,région. (notamment du Centre). Donner le premier labour à une jachère. Emploi abs. Les prés sont ici moins bien entretenus et la terre joue un plus grand rôle; ainsi l'on va « guéreter », c'est-à-dire faire du guéret; on coupe le « bois piquant », les ronces (Brunhes, Géogr. hum.,1942, p. 271).
Prononc. et Orth. : [geʀ ε]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1100 guaret (Roland, éd. J. Bédier, 1385); 1387-91 gueret (Gast. Feb., Chasse, Maz. 3717, fo68d ds Gdf. Compl.). Mot originaire, en domaine d'oïl, de la région Ouest-Sud-Ouest et issu du lat. vervactum, berbactum « terre en jachère, friche », formé sur le supin de vervagere « labourer (une terre en friche) »; v. aussi sarde barvattu et esp. barbecho altéré en *varactum par assimilation de la voyelle initiale et par chute (due à la dissimilation) du -v- postconsonantique (d'où aussi l'a. prov. garag); le passage de v- initial à gu-, g- s'explique, non pas par le croisement avec un mot germ. (qu'on n'a d'ailleurs pas réussi à déterminer jusqu'à présent), mais plutôt par la prononc. germ. du v- initial (DEAF, s.v. garait1, col. 133) et la déphonématisation des initiales g(u)-, w-, v- (ibid., col. 247 et surtout Baldinger, Graphie und Etymologie, Die Graphien g-, w- und v- als Varianten im Afr. ds Mél. Carl Theodor Gossen, 1976, I, 89-104). Fréq. abs. littér. : 79. Bbg. Ritter (E). Les Quatre dict. fr B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 436.