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GUÈRE, adv.
[Guère indique une grande quantité ou le haut degré d'une qualité; ne s'emploie qu'en tournure négative]
I. − [Avec un élém. de polarité négative; guère est placé après le 1erverbe de la prop.; si le verbe est à l'inf., guère en général le précède]
A. − Ne... guère
Rem. En fr. standard, l'élém. négatif pas n'apparaît jamais. Dans l'usage parlé de certaines régions de France, la négation complète est possible (avec le même sens). Sa marâtre ne l'aimait pas guère! (A. Geaudrolet, Amours paysannes, Paris, Stock, 1980, p. 243).
1. [Guère modifie le syntagme verbal] Synon. ne... pas beaucoup, peu.
a) [Le verbe est construit avec un syntagme prép.] Si Madame aime le jardinage, elle pourra... − Ma femme ne s'en occupe guère, dit Charles (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 94).Cela vous étonne de m'entendre parler ainsi, moi qui ne crois guère à rien. Et pourtant j'ai vu un miracle! Je l'ai vu, dis-je, vu de mes propres yeux vu (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Conte de Noël, 1882, p. 82) :
1. ... je jouais avec Juliette et avec lui; avec Alissa je causais; elle ne se mêlait guère à nos jeux; si loin que je replonge dans le passé, je la vois sérieuse, doucement souriante et recueillie. Gide, Porte étr.,1909, p. 502.
b) [Le verbe est construit avec un syntagme nominal] Les raisons d'espérances que je ne nourrissais guère, mais que je cherchais à grossir (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 54).La densité de la population dans l'Iowa ne dépasse guère encore 16 habitants par kilomètre carré (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 257).Rateau haussait les épaules : « Tu es trop bête. Ils ne t'aiment guère. − Ils m'aiment un peu maintenant, répondait Jonas (...) » (Camus, Exil et roy.,1957, p. 1645) :
2. La ville n'est guère, dans les premiers temps, un lieu d'habitation; elle est le sanctuaire (...), la forteresse (...), le centre de l'association, la résidence du roi et des prêtres, le lieu où se rend la justice; mais les hommes n'y vivent pas. Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 296.
[Le syntagme nominal forme une loc. verb. avec le verbe] Je n'avais guère l'habitude de boire (Abellio, Pacifiques,1946, p. 43).
[Le syntagme nominal est quantifié par un adv. en position de prédéterminant] Cette brochure (...) n'aura guère plus de cent pages et (...) me donne une peine infinie (Bloy, Journal,1892, p. 42).
Vx, rare. Ne... guère rien. Ne... pas grand chose. Esprit délicat, mais assez peu productif malgré sa facilité, il n'entreprend guère rien si on ne le sollicite (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 388).Je n'ai guère rien fait qui vaille (Gide, Journal,1914, p. 423).
[Avec le syntagme figé trop rien] C'est sans doute plutôt un homosexuel qui s'ignore, répondis-je, comme si je n'en savais guère trop rien moi-même (Gide, Journal,1915, p. 521).
c) [Le verbe est suivi d'une infinitive ou d'une complétive] Eh parbleu! dit Rodolphe (...), voilà des hérétiques qui ne songent guère que nous sommes dans le Carême (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 53).On ne la voit guère [la rêverie] commencer et cependant elle commence toujours de la même manière (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 168) :
3. Il n'aurait guère conçu qu'un si brave parti n'agréât pas à la petite. Un monsieur, et pourvu de biens, ayant ce qu'il fallait de religion, jeune au bout du compte, intrépide et la jambe belle! Pourrat, Gaspard,1925, p. 57.
d) [Le verbe n'est pas suivi d'un compl.]
[Le verbe est intrans.] Je ne pleure jamais, je ne ris guère, je ne fais pas de bruit (Sartre, Mots,1964, p. 18) :
4. Pierre n'avait guère dormi, cette nuit-là. Pourtant il se sentait à l'aise dans toute cette fraîcheur éparse sur les eaux et sur la terre. Moselly, Terres lorr.,1907, p. 145.
[Le verbe est trans. en emploi abs.] J'y venais souvent, en montant la première pente des montagnes, solitaire et bordée de fleurs. J'y venais avec un livre, et pourtant je n'y lisais guère (Michelet, Insecte,1857, p. 22).Quand ils entrèrent dans la maison, (...) on n'y voyait guère, les volets étaient poussés et ce qui restait de jour ne rentrait que par la porte (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 392).
En partic.
[Le verbe se construit habituellement avec un adv. de quantité dont guère tient la place] Synon. ne... pas beaucoup.Ça ne compte guère. Que ne lui ai-je promis! Les promesses alors ne me coûtaient guère! (Mauriac, Mal Aimés,1945, I, 3, p. 170).
Vx. Ce n'est guère. Ce n'est pas grand chose. − Et combien reçoit-on d'appointements? − Mille francs, Monsieur. − Ce n'est guère (Dumas, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 37).
[Le verbe se construit habituellement avec un adv. de temps dont guère tient la place] Synon. ne... pas longtemps, ne... pas souvent.Si la compagnie me plaisait (chose qui n'arrivait guère) je venais moi-même la chercher dans un petit bateau (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 300).La vieille reine (...) fut tellement accablée par cette dernière et suprême douleur, que sans doute elle n'y survivra guère (Loti, Mariage,1882, p. 287).
Rare. [Le verbe se construit habituellement avec un adv. de manière dont guère tient la place] Synon. ne... pas bien, ne... pas fort.Il ne va guère, usé qu'il est. À croire qu'il n'en a plus pour deux dimanches (Aymé, Jument,1933, p. 52).Seulement, l'ouvrage n'allait guère, en ce pays perdu. Gomar et sa mère étaient venus en France parce qu'on y gagnait mieux sa vie (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 35).
Loc. Il s'en faut de guère, il s'en est guère fallu. Il s'en faut de peu, il s'en est fallu de peu. (Dict. xixeet xxes.).
2. [Dans un syntagme verbal attributif, guère modifie l'adj. qu'il précède] Synon. ne... pas très.Ce n'est guère possible. Ce pauvre ami vient de perdre sa belle-mère. Toute la maison est noire. Cependant j'ai tâché d'égayer ces dames, moi qui ne suis guère gai (Hugo, Corresp.,1825, p. 409).Les cochers ne quittent pas leur siège où ils ne sont guère accessibles (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 215).J'ai malheureusement trop de rhumatismes; il ne m'est guère aisé de me déplacer (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 149) :
5. Pourquoi voulait-il qu'elle abandonnât son homme? Chaval n'était guère gentil, bien sûr; même il la battait, des fois. Mais c'était son homme, celui qui l'avait eue le premier... Zola, Germinal,1885, p. 1420.
[L'adj. est modifié par plus, moins, trop] Les jeunes ne sont guère plus tendres pour les peintres révolutionnaires que beaucoup de Béotiens (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 164) :
6. ... dans ces premières controverses (...), il se comparait à un homme qui, se promenant sans dessein dans un petit bateau sur le bord de la mer, aurait été porté par une tempête en haute mer et obligé de faire le tour du monde : « Cette comparaison, disait-il, n'est guère trop forte,... etc. » Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 317.
[L'adj. est pronominalisé] Synon. pas beaucoup.Et voilà pourquoi l'on voit des corps parfaitement disciplinés composés d'individus qui ne le sont guère (Bonald, Essai analyt.,1800, p. 200).Vous êtes fort. Mais moi, je ne le suis guère (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 930).
3. [Dans le syntagme verbal, guère précède et modifie un adv. ou une loc. adv.] Synon. ne... pas beaucoup.
a) [L'adv. est un adv. de quantité ou de temps] Il avait toujours peur d'aller jusqu'au fond des questions, et n'insista guère plus (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 214).Un nez morveux que j'ai mouché il n'y a guère longtemps (Gracq, Syrtes,1951, p. 186).Dans la mesure où la synthèse implique une conciliation définitive et satisfaisante, elle ne vaut guère mieux que le total (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 63) :
7. Je n'aime pas plus que l'on soit intolérant contre la religion qu'en sa faveur. Je n'approuve guère plus ses adversaires déclarés, que ses zélateurs fanatiques. Senancour, Obermann, t. 2, 1840, p. 23.
b) [L'adv. est modifié par un adv. de quantité] Encore, ces sombres rôdeurs de la nuit (...) ne montent-ils guère aussi haut, dans les régions presque vierges où nous étions couchés... (Loti, Mariage,1882, p. 149).
c) [Autres adv.] Plus rare. Ce pauvre Jacques, malgré ses neuf ans sonnés, ne poussait guère vite (Zola, Œuvre,1886, p. 259).La peur lui rendit ses jambes et l'on croit qu'il ne fila guère moins bon train que son bedeau (Pourrat, Gaspard,1922, p. 73).
4. [Guère se trouve en position de prédéterminant dans un syntagme nominal] Synon. ne... pas beaucoup de, peu de.Ce soir vous serez encore bien plus fatiguée, et vous n'avez guère de temps à rester dans votre patrie (Balzac, Annette, t. 1, 1824, p. 92).Il n'est guère d'hommes de qui j'ai plus reçu que du peintre Jacques-Émile Blanche (Mauriac, Journal occup.,1944, p. 344) :
8. Je n'avais pas d'idées subversives; en fait, je n'avais guère d'idées, sur rien; mais toute la journée je m'entraînais à réfléchir... Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 178.
Rem. Guère peut être séparé du groupe nominal partitif par un part. passé et se trouver en position d'adverbe. Il n'a guère mangé de pain.
Rem. gén. Les constructions dans lesquelles entre guère en français standard sont moins nombreuses que celles où sont possibles d'autres adv. de même type beaucoup, peu, trop, etc. : en partic., on ne le rencontre pas en position de prédéterminant dans un syntagme nominal sujet à gauche du verbe. Il existe cependant certaines constructions, à l'état de survivances en fr. standard mais qui demeurent cour. employées dans certains parlers régionaux, montrant que l'emploi de guère devait coïncider beaucoup plus parfaitement avec celui de ces autres adv. : a) [En fonction de nominal] Synon. peu. Guère s'en manque. Il y avait 150 000 francs (...) − le voleur n'en prit que 3 500 − il a été modeste! et guère ici n'aurait eu le « courage » d'en faire autant (Dussort, Lettres, 1930, dép. par G. Esnault, 1953, p. 3). [En corrélation avec en]. Ce qui le frappe dans l'humanité, ce sont les vastes formes de la vie collective (...). Il n'en est guère auquel il ne se soit intéressé (Bourget, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 93). b) [À l'intérieur d'un syntagme prép.]. Elle espéroit sans doute retrouver avec eux cette paix de l'ame et cette innocence de pensée dont ils étoient le symbole. Mais, hélas! l'habit ne sert de guère à l'état intérieur (Cottin, Mathilde, t. 1, 1805, p. 283). Je ne suis de guère d'années plus vieux que toi (Claudel, Tête d'or, 2eversion, 1901, 1repart., p. 179).
B. − Ne ... plus guère.Synon. ne ... plus beaucoup.Alors, ils vécurent comme des prisonniers, ne s'aventurant plus guère en dehors de leur demeure (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Auberge, 1886, p. 1077).Je n'ai jamais trouvé la princesse si débineuse des gens avec lesquels elle vit tous les jours, n'attendant même plus guère maintenant qu'ils aient passé la porte pour les éreinter (Goncourt, Journal,1893, p. 454) :
9. Maman ne sortait plus guère, elle recevait peu, elle s'occupait énormément de ma sœur et de moi... Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 33.
Rem. Dans A et B supra, guère a le même effet argumentatif que beaucoup, très, employés dans le champ de la négation ne... pas ou ne... plus. Selon le cont., l'énoncé contenant guère peut être interprété comme une litote.
C. − Ne ... guère que
1. [L'élém. focalisé est quantifié] Synon. ne... pas plus que, à peine.Nous n'étions guère qu'aux deux tiers de la montagne (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 225).De Ver à Dammartin, il n'y a guère qu'une heure et demie de marche (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p. 584).Elle [la clarté du ciel] tombait chichement du haut d'une lucarne étroite, et comme nous étions en hiver, je n'en jouissais guère que sept heures sur vingt-quatre (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 350) :
10. En joignant ses propres rentes aux leurs, elle ne disposait guère que de quatre cents francs, et la maison était lourde, il lui fallait faire des miracles d'économie, pour sauver l'argent de ses aumônes. Zola, Joie de vivre,1884, p. 1017.
2. Synon. seulement.De toutes les violences exercées à la fin du règne de Louis XIV, on ne se souvient guère que des dragonnades, (...) des lettres de cachets (...). C'est bien assez : mais on oublie l'inquisition secrète, et quelquefois déclarée, que la bigoterie de Louis XIV exerça contre ceux qui faisaient gras les jours maigres (Chamfort, Caract. et anecd.,1794, p. 133).J'avais eu soin d'acheter une dizaine de pains; car le pain ne se trouve guère que dans les villes (About, Grèce,1854, p. 22).Grange interrogeait Anne-Marie. Au vrai, elle n'avait guère qu'entrevu ce bourgeois (Pourrat, Gaspard,1922, p. 44) :
11. Le suicide n'apparaît guère qu'avec la civilisation. Du moins, le seul qu'on observe dans les sociétés inférieures à l'état chronique présente des caractères très particuliers qui en font un type spécial dont la valeur symptomatique n'est pas la même. C'est un acte non de désespoir, mais d'abnégation. Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 226.
Rem. L'emploi de guère renforce le mouvement argumentatif impliqué par la restriction ne... que. Dans le cas (1) supra, il a pour effet de doubler le jugement de petite quantité posé par la restriction, par une appréciation (gén. dépréciative) se référant à une quantité idéale ou espérée. Dans le cas (2) supra, il implique une restriction moins forte que ne... que employé seul : il permet au locuteur de prendre en compte d'autres cas que celui auquel il se limite dans l'énoncé de la prop. contenant ne... que (ce qui permet, gén., de dire ou de laisser entendre que ces autres cas sont ou seront négligés dans la suite du discours).
D. − Sans guère.Synon. sans beaucoup.Resté seul à la maison. J'ai promené, lu, écrit sans avoir guère de distraction du dehors (Maine de Biran, Journal,1816, p. 210).Nous mangeons comme autant de petits loups, sans guère parler (Colette, Cl. école,1900, p. 213).
E. − Rare. Ne ... ni guère.Je ne passe ni un seul jour ni guère une heure dans la même journée sans souffrir (Maine de Biran, Journal,1816, p. 108).
Rem. La langue parlée tend à supprimer ne dans l'expr. de la négation : guère est, alors, synon. de peu (de), pas beaucoup. C'était plus une vie ce que vous faisiez là-bas à Aubignane. C'était plus guère tenable. On n'était plus que cinq (Giono, Regain, 1930, p. 15). Y a guère plus lamentable que la Garenne-Rancy, trouvais-je, quand on n'a pas de clients (Céline, Voyage, 1932, p. 300).
II. − [Dans un cont. ell.; sans élém. de polarité négative]
A. − [Dans une réponse avec ell. du syntagme verbal] − Monsieur le Comte, je ne reçois pas (...) − Du moins aurai-je l'honneur, Madame, de vous rencontrer cet hiver dans le monde? − Guère plus, Monsieur, je ne sors pas, je vis à l'écart (Champfl., Bourgeois Molinch.,1855, p. 36).Tu connais l'opium? −Guère. − Alors, je peux mal t'expliquer (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 289).
B. − [Dans la seconde de deux phrases coordonnées ou juxtaposées, avec ell. de constituants identiques]
1. [La 1reprop. est négative] L'acceptation du silence (pas même la conscience de cette acceptation). On ne peut la demander au littérateur. Et guère au philosophe (Benda, Fr. byz.,1945, p. 87).Comme il n'y a pas de laine, pas de coton et guère de cuir, beaucoup s'habillent de vêtements élimés et vont sur des semelles de bois (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 91).
2. [La 1reprop. est positive; la seconde est comprise comme négative] Elles sont plus agréables à voir mais guère plus faciles à comprendre, du moins pour moi, que les nôtres (Tocqueville, Corresp. [avec Reeve], 1852, p. 138).Étrange de penser que c'est précisément à ce livre que Conrad dut son premier vrai succès. Guère à la louange du public! (Gide, Journal,1943, p. 216).
C. − [Précédant un adj., p. ell. d'un pron. relatif et du verbe être à la forme négative] Un homme louche... Un notaire guères catholique, que ce M. Rodeau (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 68).Un craquement partit de la base, guère plus fort que le pétillement dans le feu d'un bois sec (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 16).
D. − [Dans un syntagme prép. introd. par avec] Synon. avec peu de.C'est juste à ce moment-là qu'il arrive à Aubignane, avec guère de sous et une femme qui allait faire le petit (Giono, Regain,1930, p. 18).
Prononc. et Orth. : [gε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. guerre. La graph. guères est vieillie (supra II C Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 68) et réservée à la poésie. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 ne... guaires (+ adv.) « pas très » (Roland, éd. J. Bédier, 1897); ca 1100 ne... gueres (+ adj.). « id. » (ibid., 3822); b) 1165-70 ne... guere (+ verbe) « pas beaucoup » (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 825); ca 1170 ne... guaires de (+ subst.) « id. » (M. de France, Lais, éd. J. Rychner, Prologue, 31); 2. ca 1100 ne... guares (+ verbe) « pas longtemps » (Roland, éd. J. Bédier, 2108); 3. ca 1500 ne... guères que « à peine que » (P. de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, t. 3, p. 189); 4. 1667 ne... guère plus (Racine, Andromaque, I, 4). De l'a. b. frq. *waigaro « beaucoup »; cf. a. h. all. (ne)... uueigiro « pas très, peu, pas du tout »; m. h. all. unweiger « pas très ». L'a. fr. connaît encore un gaire « beaucoup » (1188 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. : 9 194. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 10 300, b) 12 352; xxes. : a) 14 793, b) 14 796. Bbg. Bastin (J.). Glanures gramm. Namur, 1893, pp. 140-145. - Gaatone (D.). Ét. descriptive du syst. de la négation en fr. contemp. Genève, 1971. - Vikner (C.). Les Auxil. négatifs. R. rom. 1978, t. 13, pp. 88-109.