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GUET-APENS, subst. masc.
A. − Embûche préméditée consistant à guetter quelqu'un (en étant souvent à plusieurs) dans un endroit caché en vue de l'attaquer par surprise. Synon. embuscade.Tendre un guet-apens à qqn; tomber dans un guet-apens; être victime d'un guet-apens; échapper à un guet-apens. Les Robins croyaient au crime de deux ou trois mauvais drôles qui avaient attiré le Père dans un guet-apens pour voler des ornements d'or (Pourrat, Gaspard,1925, p. 48).Au nom de la cause, Netchaiev, qui n'a attenté à la vie d'aucun tyran, tue donc Ivanov dans un guet-apens (Camus, Homme rév.,1951, p. 204).
B. − Au fig. Machination perfide ourdie contre quelqu'un en vue de lui nuire ou de l'embarrasser. Synon. piège, traquenard :
Que le Dieu des Juifs et les Juifs se soient occupés vingt ans à me flatter, à m'aduler, qu'ils aient abusé de ma confiance pour me lancer dans ce guet-apens, non! Ma pensée ne peut accepter cette honte. Je suis perdue corps et biens dans une aventure aussi basse. Giraudoux, Judith,1931, II, 4, p. 152.
P. plaisant. Chose soigneusement préparée en cachette pour faire plaisir à quelqu'un. Synon. surprise.Nous sommes victimes d'un guet-apens, disait, en riant, MmeBavoil; c'est d'un véritable souper que notre amie nous menace (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 264).
Prononc. et Orth. : [gεtapɑ ̃]. On prononce de même le plur. guets-apens qu'on pourrait rendre invar. puisque les 2 élém. du mot ne sont plus ressentis comme distincts par l'usager (cf. Grev. 1964 § 293, 2o, rem. 4). On pourrait tout aussi bien proposer la soudure guetapens. Certains aut., tels Giono, n'écrivent pas l's, bien que l'usage gén. le maintienne le plus souvent (cf. Dupré 1972). On traite donc le mot de la même façon que arcs-en-ciel [aʀkɑ ̃sjεl], crocs-en-jambe [kʀ ɔkɑ ̃ ʒ ɑ ̃:b], orangs-outangs [ɔ ʀ ɑ ̃gutɑ ̃], porcs-épics [pɔ ʀkepik] (cf. Mart. Comment prononce 1913, pp. 378 et 379). Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1460-66 de guet apensé « avec préméditation » (M. d'Auvergne, Arrêts d'amour, éd. J. Rychner, 11, 68); b) 1546 de guet à pens « id. » (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, 44, 14); 1549 de guet appens « id. » (Est.); 2. 1508 guet à pens subst. masc. « tout dessein prémédité de nuire » (Coutumes d'Anjou, art. 39 ds Nouveau Coutumier Général, éd. C. A. Bourdot de Richebourg, t. 4, p. 533). Altération de la loc. d'agais apensés « avec préméditation » (1353, Roisin, Coutumes Lille, éd. Brun-Lavainne, 397), composée de aguet* (d'où, par aphérèse, guet*) et du part. passé de l'ancien verbe apenser « concevoir la pensée de, s'aviser de » (ca 1150, ds T.-L.), dér. de penser*, qui a succédé à l'a. fr. en aguet apensé « id. » (1283, Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, 327), antérieurement de agwait purpensé « id. » (ca 1150, Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, 2), composé de aguet* et du part. passé de l'ancien verbe porpenser « réfléchir, songer à » (ca 1050 ds Gdf.), dér. de penser*. Guet apensé a peut-être été altéré en guet-apens d'apr. apens « pensée, réflexion » (av. 1191, Gui de Cambrai, Vengement Alixandre, éd. B. Edwards, 1344) qui s'employait dans des loc. analogues telles que de fait et apens « avec intention » (1556, Le Blanc, trad. de Cardan ds Hug.), de fait apens « id. » (1605, Vauquelin de La Fresnaye, Art Poétique, ibid.). Fréq. abs. littér. : 207. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 154, b) 579; xxes. : a) 275, b) 272.