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* Dans l'article "GRÈS, 1, subst. masc."
GRÈS 1, subst. masc.
A. − MINÉR. Roche sédimentaire d'origine détritique, formée de grains agglomérés par un ciment naturel siliceux, calcaire ou ferrugineux, donnant un ensemble à la dureté et à la cohésion variable, mais généralement assez dur et compact, utilisé notamment comme matériau de construction, de pavage, comme pierre à aiguiser. Grès rose, rouge, bigarré; grès stampien, dévonien; grès de Champagne, de Bavière, des Pyrénées, des Vosges; grès de taille; auge de grès, moellon, pavé, pierre de grès; grès d'aiguisage. Les grès sont des roches formées de grains de sable agrégés et fortement unis entre eux. On en fait des pierres de taille, des meules, des plaques minces pour filtrer les eaux (A. Pérès, Pierres et roches,1896, p. 17) :
1. Pour caractériser ces diverses roches, il s'ajoute à la variété de nature des grains ou fragments, comme dans les roches meubles, la nature du ciment et le degré de cohésion. Si bien qu'il existe par exemple, suivant la nature des constituants, des grès quartzeux, micacés (...), suivant la nature du ciment, des grès siliceux, calcaires, ferrugineux..., suivant leur degré de cohésion, des grès « tendres », (...) des grès « moyens », (...) des grès durs. P. Bellair, Ch. Pomerol, Élém. de géol., Paris, Armand Colin, 1965, p. 127.
Poudre, sable de grès, p. ell. grès. Grès réduit en poudre fine servant à poncer, polir, découper certains matériaux : pierre, verre, métal. Lecouvreur frotte au grès le zinc du comptoir, rince les verres, les essuie méticuleusement, les aligne sur les étagères (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 52).
B. − P. anal., POT. Grès ou grès cérame. Terre argileuse mêlée de silice dont on fait par façonnage et cuisson des poteries utilitaires ou décoratives très résistantes. Grès émaillé, flammé. La kaolinisation des granites riches en micas a donné les terres à grès (Larchevêque, Fabric. industr. porcel.,1898, p. 30).La pâte des grès (dits aussi « grès cérames ») est composée d'argile et de sable. Soumise à une forte cuisson (...), elle subit une vitrification qui, en la laissant opaque, lui donne une dureté et une sonorité remarquables (G. Fontaine, Céram. fr.,1965, p. 7).
Subst. + de grès, subst. + en grès, et p. ell. du subst.un/des grès. Objet façonné à partir de cette terre. Sur la tablette de la haute cheminée, l'aubergiste avait disposé un grand nombre de pots et de cruches en grès et faïence (G. Leroux, Myst. ch. jaune,1907, p. 48).Puis le soleil gagna la salle à manger; il effleura l'entrée de la cuisine; il y entra. Il se posa sur les géraniums dans leur pot de grès (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 123) :
2. Je ne suis rien, disait-il, qu'un peintre de pots, de soupières et d'assiettes, qu'on traite dédaigneusement de nature morte. Oh! que non, ce n'est pas de la nature morte, quand on vit, comme moi, au milieu des grès et de la faïence... Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 32.
C. − SÉRICICULTURE. ,,Couche gommeuse recouvrant les fils soyeux sécrétés par les chenilles`` (Séguy 1967). Soie complètement débarrassée de son grès (manchon entourant le fil de soie pure et qui est soluble dans de l'eau savonneuse bouillante) (J. Coulon, Technol. gén. modiste,1951, p. 38).
REM. 1. [Correspond à A supra] a)
Grésage, subst. masc.Action de polir à l'aide d'une meule ou de poudre de grès. On peut faire suivre le lavage sur les pierres dures par un grésage, ou frottage au sable (Arts et litt.,1935, p. 2006).
b)
Gréser, verbe trans.Polir à l'aide d'une meule ou de poudre de grès. (Dict. xixeet xxes.). Gréser des pavés, des carreaux moulés (Lar. 19e).
2.
Grès, ou grés, subst. masc.,homon., arg., vx. Cheval. M. Vidocq appelle un cheval grès, c'est encore un mot bohémien (Mérimée, Carmen,1847, p. 81).
Prononc. et Orth. : [gʀ ε]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1176-81 « bloc de pierre » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 837); b) ca 1223 « roche sédimentaire formée de nombreux petits éléments unis par un ciment naturel » (G. de Coinci, éd. V.F. Kœnig, II Mir. 24, 491, ici au fig.); 2. 1557 « terre glaise mêlée de sable fin dont on fait des poteries » (Doc. ap. L. Deschamps de Pas, Inventaire des ornements, reliquaires de l'église collégiale de Saint-Omer, 10). De l'a. b. frq. *greot « gravier, sable », cf. le m. néerl. griet « sable grossier, gravier », a. h. all. griez « sable ». Fréq. abs. littér. : 329. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 398, b) 1079; xxes. : a) 346, b) 272. Bbg. Quem. DDL t. 4. - Sain. Arg. 1972 [1907], p. 154, 157.