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GROS3, adv.
A. − Dans de grandes dimensions. Des verres de lunettes qui permettent de voir gros (Lar. Lang. fr.).
Au fig. :
1. Il [Hugo] voit dans les canons des Invalides des canons énormes, béants; et ce sont de longs canons minces, presque des couleuvrines de loin, (...); il est vrai que je vois en petit, mais Hugo, lui, voit gros. Sainte-Beuve, Poisons,1869, p. 41.
Écrire gros. Écrire en formant des caractères hauts et larges. Il écrit le plus gros qu'il peut (Ac. 1878-1932).
Rem. On relève également écrire en gros : Florent, qui avait une belle main, préparait (...) des bandes de papier, sur lesquelles il écrivait, en gros et en demi-gros, des mots très longs (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 736).
B. − Fam. Beaucoup.
1. [En parlant d'une chose mesurable] Rapporter gros. Reste avec moi, lui dit Fouqué (...). Tu sais l'arithmétique mieux que moi, tu tiendras mes comptes. Je gagne gros dans mon commerce (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 73) :
2. Je n'ai quasiment plus de force... Et puis, la femme qu'est malade, qui ne quitte plus son lit... et qui coûte gros de médicaments!... On n'est guère heureux... Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 78.
Expr. [Pour souligner l'importance qu'on attache à qqc.] Je donnerais gros pour... Ah! je donnerais gros pour être votre frère ou votre oncle pendant cinq minutes (Augier, Post-scriptum,1869, VI, p. 135).
En partic. Jouer, parier, risquer gros. Engager de grosses sommes d'argent dans un jeu de hasard, un pari ou une affaire qui présente des risques. Si ses affaires tournaient mal pourtant! Un agent de change, qui donne de tels dividendes, joue et risque gros... (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 59).
Expr. fig., fam.
Il y a gros à parier que... Il y a de bonnes raisons de penser que... :
3. La voilà qui entre dans ses soixante-dix-sept ans. Eh bien, il y a gros à parier qu'elle n'aura plus le temps de les dépenser à la maison, les 10 000 francs! Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 864.
Risquer gros. S'exposer à de graves difficultés. Il risquait gros, car la vieille sorcière ne pouvait pas le souffrir et l'eût fait sortir avec des coups de balai bien plutôt qu'avec des compliments (Sand, Pte Fad.,1849, p. 244).
Loc. Gros comme. Une quantité égale à. Voici une confiture verte, singulièrement odorante (...). Prenez-en gros comme une noix, remplissez-en une petite cuiller, et vous possédez le bonheur (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 334).
Expr. fig., fam. [Pour souligner l'exagération, la démesure de qqc.] Cosette mentait. − En voilà une qui est grosse comme le poing et qui ment gros comme la maison, s'écria le marchand (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 463).Le marié était un beau gars, Jean Patu (...). C'était avant tout, un chasseur frénétique, qui (...) dépensait de l'argent gros comme lui pour ses chiens, ses gardes, ses furets et ses fusils (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Farce norm., 1882, p. 63).
En partic. [Pour souligner l'exagération, l'emphase d'un propos, d'une flatterie] Appeler qqn « Monsieur », gros comme le bras (/comme la cuisse). Cf. bras IA 1 anat. :
4. Au revoir, petite reine, à bientôt, au grenier de nos pauvres (...). Mettez votre robe à grande queue et vos souliers à talons! Je leur ai promis, gros comme le bras, une grande princesse, plus puissante que tous les puissants de la terre. Nerval, Corresp.,1830-55, p. 190.
2. Expr. fig. [En parlant d'une chose non mesurable]
En avoir gros sur le cœur, sur la patate (pop.). Avoir beaucoup de chagrin, de dépit, de rancune. Que Racine devait en avoir gros sur le cœur. Il lâche d'un coup tout le venin qu'il accumulait contre les dévots ennemis de son œuvre (Mauriac, Vie Racine,1928, p. 67).
En avoir gros sur la conscience. Avoir des fautes graves à se reprocher. La pauvre petite, la crapule, l'adorée, elle en avait gros sur la conscience! (Arnoux, Rêv. policier amat.,1945, p. 108).
C. − Loc. adv. En gros
1. Sans entrer dans le détail. C'est vrai en gros; voilà en gros comment les choses se sont passées. L'histoire de Moïse, telle qu'elle se trouve dans l'Exode (...), était en gros comme nous la lisons (Renan, Hist. peuple Isr., t. 3, 1891, p. 241).
2. Selon une évaluation approximative :
5. − Sonchelles cote aujourd'hui... Enfin tu as sûrement vu le cours d'ouverture... dit Noël. − Non, je n'ai pas vu, répondit Lulu. − Deux mille vingt-cinq, reprit Noël. Prenons deux mille pour simplifier. L'affaire vaut donc aujourd'hui en gros un milliard. Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 50.
Prononc. et Orth. V. gros1. Étymol. et Hist. A. Loc. adv. En gros. 1. 1remoitié xiiies. « en grande quantité » (Jean Bedel, Li sohaiz desvez, 27 ds Rec. de fabliaux, éd. Montaiglon et Raynaud, 5, 187); 2. xiiies. « sans entrer dans les détails » se dit d'une confession non détaillée (Sermons du xiiies., éd. Hauréau, Not. et Extr., XIII, 316 ds T.-L.). B. 1678-79 « beaucoup » gagner gros (La Fontaine, Fables, VII, 15, éd. H. Régnier, Œuvres, t. 2, p. 182). Emploi adv. de gros1* adjectif.
STAT. Gros1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 11 366. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 11 506, b) 19 290; xxes. : a) 21 090, b) 15 498.