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GROS2, subst. masc.
A. − [En parlant d'une chose]
1. [De son volume] La partie la plus grosse. Le gros de l'arbre (le tronc) (Ac. 1798-1932).
Expr. fig., vx. S'attacher, se tenir au gros de l'arbre. ,,Demeurer attaché à ce qui est le plus ancien, ou le plus généralement établi`` (Ac. 1835, 1878) :
1. On est forcé, quand on cite du saint François de Sales, de retrancher bien des nuances et des finesses qui sont le plut délicat de la pensée (...). Il suffit ici que nous nous attachions au gros de l'arbre et à la principale branche. Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 8, 1851-62, p. 279.
2. [De son importance ou de sa difficulté] La partie essentielle. Le gros du travail; le gros de l'affaire, de l'histoire. Faites seulement le plus gros, je me charge du reste (Ac. 1835-1932). Autrefois les habitants de Cologne ne travaillaient pour ainsi dire pas. Le gros de leur besogne était fait par les lutins (Barrès, Génie Rhin,1921, p. 46) :
2. Quand je vous verrai, je vous raconterai bien en détail ces jours de profondes misères, ces luttes dont vous ne connaissez que le gros, car je ne vous ai fait que des bulletins. Balzac, Lettres Étr., t. 1, 1850, p. 369.
3. [De sa valeur en argent] Il est entendu que le propriétaire du bâtiment, je parle de notre maison, va recevoir le plus gros de l'indemnité (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 157).
4. [De son intensité] Le moment le plus fort. Le gros de l'été, de la pluie, de la tempête. Dans cette cave, au gros de l'hiver, en plein courant d'air, je suais (Sartre, Mur,1939, p. 18).Pendant la nuit il tomba une ou deux petites averses; mais le gros de l'orage éclata plus haut, dans les combes solitaires de la montagne (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 176).
Au gros de, loc. adv., vieillie. Au milieu de, au cœur de. Synon. au fort de.,,Au gros de l'hiver, de la tempête..., « à son moment le plus intense » `` (Rey-Chantr. Expr.1979).
En partic. Le gros de l'eau. ,,La pleine mer au temps des fortes marées`` (DG).
B. − [En parlant d'un ensemble d'êtres animés] Le plus grand nombre. Le gros de l'armée, de l'assemblée, de la nation; le gros des moutons; le gros du monde (vx). Aussitôt les derniers élèves sortis, les deux portes s'étaient refermées. Le gros des marmots enfin se dispersa (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Coup d'état, 1882, p. 181).Concentrer le gros de nos forces dans la partie nord du théâtre des opérations (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 190).
Absol., vx. Un gros de. Un assez grand nombre de. Un gros de fantassins (Ac. 1835-1932). Une belle nuit de mai, le duc de Lorraine se mit en campagne avec un gros de cavaliers (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 262) :
3. À Paris et dans les provinces on a arrêté un très petit nombre de tapageurs qui avaient sous leurs ordres ou sous leur influence un gros d'imbéciles. Mérimée, Lettres à E. Ellice,1858ds R. Universelle, t. 38, 1929, p. 318.
C. − Spécialement
1. Revenu fixe d'une cure ou revenu principal d'un chanoine. Le casuel de cette cure est plus considérable que le gros (Ac. 1798-1932). Le gros de ce canonicat était considérable (Ac. 1835-1932).
2. Étoffe de soie, plus forte que le taffetas ordinaire. Marie Cressé portait des cotillons en gros de Naples, en ratine de Florence ou en moire (A. France, Génie lat.,1909, p. 98).L'hiver, les vents coulis étaient arrêtés par les doubles portières en gros de Tours de la Bibliothèque (Morand, P. de Saligny,1947, p. 134).
3. COMM. Le commerce de gros et, p. ell., le gros. L'achat et la vente de marchandises par quantités importantes. Marchand en gros, marchand en demi-gros; prix de gros; maison de gros; acheter en gros, vendre en gros. À gauche, la cabane d'Aristée, surmontée de cette enseigne : « Aristée, fabricant de miel, gros et détail, dépôt au mont Hymette. » (Crémieux, Orphée,1858, I, 1ertabl., p. 3).
4. HISTOIRE
a) Droit dû aux fermiers des aides pour chaque muid de vin que l'on vendait en gros. Prendre tant pour le gros (Ac. 1798-1932).
b) Ancienne mesure de poids, égale à la huitième partie de l'once. Deux gros d'arsenic (Gozlan, Notaire,1836, p. 205).Je ne fus pas plutôt seul que je cherchai dans le dictionnaire ce que c'était qu'un décagramme : dix grammes, ou deux gros, quarante-quatre grains (Malot, R. Kalbris,1869, p. 65).
c) Ancienne monnaie, de valeur variable. Gros d'Angleterre :
4. ... Jacques d'Arc signa, comme doyen (...), l'acte par lequel le damoiseau extorquait à ces pauvres gens le paiement annuel de deux gros par feu entier et d'un gros par feu de veuve (...) deux cent vingt écus d'or... A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 29.
Prononc. et Orth. V. gros1. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 el gros « dans la partie la plus grosse, la plus épaisse » (Roland, éd. J. Bédier, 2295); 2. ca 1265 « l'ensemble, le tout » (Ph. de Novare, Quatre Ages, 231 ds T.-L.); 1549 « la partie la plus importante » le plus gros est faict (Est.). B. 1. Ca 1340 désignant une monnaie, v. groschen étymol., cf. aussi fin xiiies. adj. qualifiant une monnaie gros tournois (Adam de La Halle , éd. De Coussemaker, Motets, p. 245); 2. 1606 désignant un poids correspondant à celui de la pièce de monnaie (Nicot). C. 1379 « revenu d'une redevance » (Lit. remiss. ann. 1379 ex Reg. 115 Chartoph. Reg., ch. 321 ds Du Cange, s.v. grossum1). D. 1391 « tissu à gros grain » (Archives du Nord, B 11498, fol. 10 ds IGLF : 1 demy de blanc drap de vilain gros); 1586 gros de Naples « étoffe de soie plus forte que le taffetas » (Rec. Documents, éd. E. Drot ds Höfler 1967, p. 107). E. 1704 « commerce en gros » (Trév.). Substantivation de gros1*. B serait une appellation due à l'épaisseur caractéristique de la pièce de monnaie, v. groschen étymol. C est empr. au lat. médiév. grossum, neutre subst. de grossus désignant le revenu annuel d'un bénéfice (cf. Du Cange, s.v.). E se rattache à la loc. en gros « en grande quantité » (gros3* étymol. 1). Bbg. Quem. DDL t. 9 (s.v. gros d'Angleterre).