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GRINCHEUX, -EUSE, adj.
Fam. Qui est habituellement de mauvaise humeur, d'un abord désagréable et revêche. Synon. hargneux, maussade.Flaubert est si grincheux, si cassant, si irascible (...), à propos de tout et de rien, que je crains que mon pauvre ami ne soit atteint de l'irritabilité maladive des maladies nerveuses à leur germe (Goncourt, Journal,1872, p. 869).Après tout, il ne faut pas se fier à des airs comme celui de madame... j'en ai connu de plus sévères et de plus grincheuses, qui éloignaient toute idée de désir et d'amour, et qui étaient de fameuses gourgandines (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 28) :
L'historien n'est pas, il est de moins en moins ce juge d'instruction un peu grincheux dont certains manuels d'initiation, si l'on n'y prenait garde, imposeraient aisément la désobligeante image. Il n'est pas devenu, sans doute, crédule. M. Bloch, Apol. pour hist.,1944, p. 41.
Emploi subst. La radiodiffusion suisse donne, bien entendu, raison au grincheux, et déplace l'heure d'émission (Schaeffer, Rech. mus. concr.,1952, p. 112).
P. méton. [En parlant de l'attitude, du comportement d'une pers., d'un groupe de pers.] Une voix grincheuse. Une bourgeoisie grincheuse, qui ne lit rien, qui ne comprend rien, qui ne veut rien comprendre (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 765).Omer, un peu guindé, mine grincheuse, nez rouge, teint verdâtre − on le devinait plus qu'on ne le voyait − une grosse rosette à la hauteur du téton gauche (Romains, Copains,1913, p. 180).Il m'était impossible de m'associer à des critiques un peu grincheuses et qui montraient des auteurs insensibles au charme profond et à la forte leçon de ce que je continue à nommer un très beau livre (L. Febvre, Combats pour hist., Gaston Roupnel, 1947, p. 387).
Rare. [En parlant d'une chose] Qui grince. La voiture (...) démarra, poussée, de soubresaut en soubresaut, par le grincheux effort des pignons maltraités (H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 115).
REM. 1.
Grinchu, -ue, adj. et subst.,synon. vieilli de grincheux.a) Emploi adj. Elle écoute cela, consternée, avec l'air grinchu d'une personne blessée on ne sait où par notre littérature (Goncourt, Journal,1868, p. 443).Par le vasistas de son fiacre, un vieillard grinchu demanda la raison de l'arrêt (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 388).b) Emploi subst. J'aurais pu épouser une coquette qui m'eût trompé, une volage qui m'eût planté là, une bavarde qui m'eût rompu la tête (...), une grinchue comme ma belle-sœur (Gide, Caves,1914, p. 687).
2.
Grincheusement, adv.D'une manière grincheuse. Gabriel Randon va à la Revue blanche, où il est reçu assez grincheusement par La Jeunesse (Renard, Journal,1896, p. 335).
Prononc. et Orth. : [gʀ ε ̃ ʃø], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. [1844, Baudelaire ds Dauzat 1954]; 1. a) 1853 « d'humeur maussade et revêche » (Labiche Chasse corb., p. 361); b) 1872 caractère grincheux (Lar. 19e); 2. 1866 subst. (Delvau). Terme dial., v. grincher2; cf. aussi grinceur « qui grince des dents » dès 1611 (Cotgr.). Fréq. abs. littér. : 55.