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GRIMOIRE, subst. masc.
A. − Livre de magie, de sorcellerie. Les religieux de son couvent, ayant trouvé dans sa cellule des livres grecs qu'ils ne pouvaient lire, s'imaginèrent que c'étaient des grimoires, et dénoncèrent comme sorcier leur frère trop savant (A. France, Île ping.,1908, p. 172).Quand on évoque le diable selon le grimoire, on a bien peur (Alain, Propos,1932, p. 1105) :
1. Dans quelques grimoires médiévaux, on trouve ainsi la conjuration capable de faire apparaître un démon « barbu », qui préside aux transmutations métalliques. D'autres grimoires invoquent une tradition magique arabe selon laquelle la transmutation des métaux était rendue possible par l'intervention d'une (...) plante merveilleuse qui passait pour pousser sur le mont Liban. Caron, Hutin, Alchimistes,1959, p. 43.
Expr. fig. vieillie. Savoir, entendre le grimoire. Être habile dans ce que l'on entreprend. (Ds Ac. 1835, 1878).
B. − P. ext.
1. Littér. Ensemble de signes à déchiffrer. Ces vérités écrites à l'aide de figures dont j'essayais de chercher le sens dans ma tête où, clochers, herbes folles, elles composaient un grimoire compliqué et fleuri, leur premier caractère était que je n'étais pas libre de les choisir (Proust, Temps retr.,1922, p. 879).Il regardait le sol encombré de broussailles, il déchiffrait sur le terrain, en hâte, un grimoire chargé de sens. Des passées zigzaguaient, capricieuses (Genevoix, Raboliot,1925, p. 99).
2. Dépréc. Ouvrage ou texte obscur, compliqué ou indéchiffrable. Un grimoire illisible. Il fallait les yeux d'un amant pour déchiffrer ce petit grimoire et comprendre ces élans d'un sentiment passionné qui ne pouvait trouver de forme pour s'exprimer (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 439).Le jeune homme étudiait le grec, le latin, le grimoire de jurisprudence par obéissance (Lamart., Cours litt.,1859, p. 241) :
2. Auguste s'occupa du parcours des tramways, acheta, dans un bureau d'omnibus, un indicateur; mais ce grimoire, avec ses accolades de grosses lettres et ses rangées de points ne leur apprit rien. Ils se tuèrent les yeux là-dessus, ne purent démêler l'écheveau des jonctions et des correspondances. Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 243.
Prononc. et Orth. : [gʀimwa:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 gramaire « livre de magie » (Troie, 6268 ds T.-L.) : xives. [date du ms.] grymoire (Le roi d'Angleterre et le jongleur d'Ely ds A. de Montaiglon et G. Raynaud, Fabliaux, II, 242); 2. av. 1475 « chose indéchiffrable, embrouillée » (G. Chastellain, D. de Bourg., III, 177 ds Gdf. Compl.). Altération de grammaire* (vraisemblablement sous l'inf. de mots de la famille de grimace*), qui au Moy. Âge désignait spéc. la grammaire en latin, inintelligible pour le commun des mortels. Fréq. abs. littér. : 106. Bbg. Reid (T. B.). Grammar, grimoire... In : [Mél. Richtie]. Cambridge, 1949, pp. 181-188. - Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 332. - Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 230.