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GRIMACIER, -IÈRE, adj.
A. − [Qualifiant un subst. désignant une pers. ou p. anal. un animal] Qui fait des grimaces :
Dommage, pensait-il quelquefois en regardant le beau visage glabre du professeur de droit commercial, malheureusement tourmenté de tics épouvantables, dommage qu'il soit si grimacier, (...) quel Don Juan il aurait pu faire! Tharaud, Bien-aimées,1932, p. 67.
Emploi subst. apposé. [Le singe] se mit à faire une (...) épouvantable grimace (...) il résolut d'acheter à tout prix ce maître grimacier (Maupass., Dr H. Gloss,1893, p. 124).
P. ext., rare. Synon. de grimaçant.Il me regarde avec un certain rire grimacier qui m'aurait montré toutes ses dents, s'il en avait eu (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 628).
B. − Au fig., dépréc.
1. [Qualifiant un subst. désignant un comportement ou une attitude] Affecté et/ou hypocrite. Synon. grimaçant.Birotteau se sentit atteint aussi avant dans le cœur par cette froide et grimacière obligeance que par la dureté de Keller et par la raillerie allemande de Nucingen (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 319).À toutes les minauderies et aux scrupules grimaciers d'une comtesse très-équivoque, M. Bredouille réplique par la grande raison de tous les poètes heureux (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 6, 1851-62, p. 18).
Emploi subst. masc. ou fém. Personne affectée ou hypocrite. Il ne manquerait plus que cela, qu'elle ne vînt pas. Moi qui vais tous les mercredis m'ennuyer chez elle avec un tas de poseuses, de grimacières (A. Daudet, Fromont jeune,1874, p. 88).J'étais un polichinelle, un pasquin, un grimacier, elle m'ordonnait de cesser mes « simagrées » (Sartre, Mots,1964, p. 24).
2. En partic., B.-A. [Qualifiant un subst. désignant une représentation artistique] Outré. La couleur est fausse, le dessin lâche et l'expression grimacière (Delécluze, Journal,1825, p. 133).
Emploi subst. masc., vieilli. Artiste comique. Joignez à ces baladins l'orgue de Barbarie qui joue la romance du Jardinier fleuriste (...), le grimacier qui chante la Bourbonnaise (Jouy, Hermite, t. 1, 1811, p. 284).M. Leclerc, grimacier-physionomane, a longtemps amusé un public aussi choisi, par le comique de ses caricatures (Obs. modes,juin 1822, p. 252).
Prononc. et Orth. : [gʀimasje], fém. [-jε:ʀ]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1580 subst. « sculpteur de grotesques » (L. Trippault, Celthellenisme ds Littré); 2. 1660 adj. « qui a l'habitude de faire des grimaces » (Oudin Fr.-Esp.); 3. 1665 subst. « hypocrite » (Molière, Dom Juan, V, 2); 1690 adj. (Fur.); 4. av. 1701 grimacière « minaudière » (Abbé de Bellegarde ds Fur.). Dér. de grimace*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 30.