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GARRIGUE, subst. fém.
A. − BIOGÉOGR. Association buissonnante discontinue des plateaux calcaires méditerranéens résultant d'une régression de la forêt sous l'influence du feu ou du pâturage intensif (d'apr. George 1970; Agric. 1977). Ces formations buissonneuses (lentisques, myrtes, etc.) qui couvrent les versants et les plateaux secs du monde méditerranéen et qui constituent les maquis (Corse), les garrigues (Languedoc) (Brunhes, Géogr. hum.,1942, p. 164).
B. − P. méton. Les plateaux couverts de cette végétation. L'armoire à glace, fortement parfumée des herbes recueillies sur la garrigue (Barrès, Jard. Bérén.,1891, p. 42).Entre les panaches des pins maritimes, la villa toute raide et archaïque regarde la garrigue tachetée de touffes de buis et de romarin (Larbaud, Amants,1923, p. 119).
Prononc. : [gaʀig]. Ds Ac. dep. 1835. Garigue (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. de Fr., 1908, p. 281; Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 259). Guarrigue (Giono, Colline, 1929, p. 48, 158). Étymol. et Hist. 1544 garrigues « landes » (Amadis, V, 37 ds Hug.). Empr. au prov.garriga « garrigue » (ca 1120, Quercy ds Brunel, no23, 2; cf. lat. médiév. garrica, garriga dep. 817 [Couserans] et jusqu'au mil. du xiies. dans tout le domaine d'oc, nierm., v. aussi Bambeck Boden, § 2; cf. le masc. correspondant : a. prov. garric « chêne kermès » 1177, Rouergue ds Brunel, no160, 4), auquel correspond ds le domaine d'oil, jarrie (1150-80 fr.-prov. « chêne kermès », G. de Roussillon, éd. W. M. Hackett, 8492; a.fr. « terre inculte » ca 1315 typonyme La Jarrie, Arch. du Loiret ds Gdf., cf. aussi les toponymes cités par Longnon, § 33, notamment en Charente-Mar., Loire-Atlantique et Touraine); cf. l'a. fr. jarris (-icius v. -is) ca 1170 « bâton taillé ds un chêne kermès » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 1260 : jarri). Ces mots se rattachent à un vaste ensemble lexicologique désignant des plantes épineuses, des terres incultes, dont on relève les représentants de la Péninsule Ibérique jusqu'à l'Italie du sud. Cet ensemble serait dér. d'un type préroman *carra- pour l'identification duquel les avis divergent : pour FEW t. 2, p. 411, Bl.-W.5, Dauzat Topon., éd. 1971, p. 85, ce type serait à identifier avec la base préromane *carra- « pierre » (d'où le dér. gasc. carroc, garroc « rocher », Palay, Lespy-Raym.), les sols pierreux donnant naissance à une végétation rabougrie et épineuse; J. Hubschmid, Sardische Studien, 1953, p. 97 préfère, notamment pour des raisons phon., séparer la base préromane, *karr- « chêne » (d'où les dénominations de plantes épineuses, de landes v. Id., op. cit., pp. 93-96 et Hubschmid fasc. 2, p. 95), de la base préromane *karri- « pierre » (J. Hubschmid, op. cit., pp. 108-112). Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. Carnoy (A.). Probl. ling. Orbis. 1956, t. 5, p. 113 - Pauli 1921, pp. 8-9.