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FUSTIGER, verbe trans.
Qqn fustige qqn/qqc.
A.− Battre à coups de bâton (sens étymologique), de verges, de fouet. Abomination! des écoliers qui parlent de la sorte à un bourgeois! de mon temps on les eût fustigés avec un fagot dont on les eût brûlés ensuite (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 21).
Emploi abs. Il agitait autour des lits sa longue badine, il fustigeait par-ci, par là, mais jamais très fort (Céline, Mort à crédit,1936, p. 276).
Emploi pronom. réfl. C'est le vendredi que vous vous fustigez, en récitant le Miserere, avec la discipline? (Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 220):
Je priais, je méditais, j'essayais de rendre sensible à mon cœur la présence divine. Vers douze ans, j'inventai des mortifications : enfermée dans les cabinets − mon seul refuge − je me frottais au sang avec une pierre ponce, je me fustigeais avec la chaînette d'or que je portais à mon cou. Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 135.
B.− Au fig. [Le compl. désigne une pers., une manière d'être ou de faire, un affect] Attaquer, combattre, critiquer violemment. Ce qu'il y a de malheureux pour les gens de lettres médiocres qu'il [le Masque de fer, journal littéraire et satirique] fustige, c'est que souvent il met beaucoup d'esprit et de finesse dans ses critiques (Stendhal, Corresp.,t. 2, 1800-42, p. 413).Je m'imaginais avec quelle amertume triomphante je fustigerais toutes mes passions, je me dominerais, j'étoufferais tous mes cris (Rivière,Corresp. [avec Alain-Fournier],1909,p. 103)Nous aurions de concert, allégrement fustigé les travers de nos semblables et les mœurs du temps (Martin du G., Souv. autobiogr.,1955, p. lxxi).
Emploi pronom. réfl. [Avec l'idée de stimuler] Il eut des crises de remords, se fustigea d'insultes, se méprisa (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 472).Ça me remontait pas l'enthousiasme (...) j'avais beau me fustiger, m'efforcer dans l'idéal à coup de suprêmes énergies, j'arrivais pas au sublime (Céline, Mort à crédit,1936, p. 355).
Rem. La docum. atteste de rares emplois de la constr. qqc. fustige qqn au sens de « cingler ». Il s'élança dans le fourré. Les feuilles gelées craquaient sous ses semelles, les pointes hargneuses des branches lui fustigeaient les joues (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1368).
REM.
Fustigeant, ante, part. prés. en emploi adj.Qui fustige. Le vent les emporta. Mille ailettes fustigeantes luttèrent contre leur visage, leur firent un masque frémissant (Montherl., Songe,1922, p. 28).
Prononc. et Orth. : [fystize], (il) fustige [fysti:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xves. (G. de la Buigne, Deduis, éd. A. Blomqvist, 1235, var. des mss J et T). Empr. au b. lat. fustigare « fustiger ». Fréq. abs. littér. : 54.