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FUNÈBRE, adj.
A.− Qui a rapport à la mort, aux funérailles. L'oraison funèbre de Bertrand Duguesclin, que devait prononcer l'évêque d'Auxerre (Jouy, Hermite,t. 4, 1813, p. 68).Il se tenait au fond de son palais, farouche, silencieux, regardant le corps de son fils étendu sur le lit funèbre à pieds de chacal (Gautier, Rom. momie,1858, p. 335).On la vit à la messe funèbre, passer une nuit en deuil, en pleurs et en gémissements que l'on respecta (Vigny, Mém. inéd.,1863, p. 172):
1. Les rites funèbres cachent la mort, en même temps que la mort, sous les tentures d'une esthétique et d'une action... Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 432.
SYNT. Caveau, cérémonie, chambre, chant, char, cloche, cortège, fourgon, inscription, monument, office, pompe, procession, service, toilette funèbre; discours, éloge funèbre; litanies, prières, rites funèbres; rendre les devoirs, les honneurs funèbres à qqn.
En partic.
Marche funèbre. Marche que l'on joue aux obsèques. La marche funèbre du « Crépuscule des dieux »; la Marche funèbre de Chopin. Beethoven compose une grandiose marche funèbre à la mémoire de son héros (Prod'homme, Symph. Beethoven,1921, p. 97).
Nuit funèbre. Nuit qui suit la mort de quelqu'un ou qui précède ses funérailles. On l'enterra, mais toute la nuit funèbre, aux vitrines éclairées, ses livres, disposés trois par trois, veillaient comme des anges aux ailes éployées (Proust, Prisonn.,1922, p. 188).
Pas funèbre. Manière lente et solennelle de marcher adoptée par un corps militaire au cours des funérailles. La musique militaire marchant au pas funèbre avec un lent dandinement (Montherl., Bestiaires,1926, p. 475).
Repas funèbre. Repas qui suit les funérailles. Nous n'avions pas donné de grand repas funèbre (Proust, Swann,1913, p. 154).
Danses, jeux funèbres. Danses, jeux qui avaient lieu pendant les funérailles. Elle parla des jeux funèbres du roi d'Eubée, où Hésiode osa disputer à Homère le prix de la poésie (Chateaubr., Martyrs,t. 1, 1810, p. 172).Alors, c'étaient les lamentations, des danses funèbres pendant la nuit, et des larmes (Michelet, Hist. romaine,t. 1, 1831, p. 180).
Expr., fam. Avoir une tête de pompe funèbre. Avoir l'air sombre, sinistre. À l'autre bout de la table, Popelain a sa tête de pompe funèbre et ne desserre pas les dents (Goncourt, Journal,1892, p. 230).Synon. faire une tête d'enterrement.
Au plur. Les pompes funèbres. Administration communale qui se charge de l'organisation des enterrements. Entrepreneur de pompes funèbres. C'était un monsieur vêtu de noir. J'ai su depuis que c'était un employé aux pompes funèbres (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 76).
P. métaph. M. de Blacas avec sa longue figure immobile et décolorée, est l'entrepreneur des pompes funèbres de la monarchie (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 246).
B.− Au fig. Sombre, lugubre, qui inspire de la tristesse. Printemps funèbre. La pluie, jour et nuit, la pluie jusqu'au cœur (Duhamel, Journal Salav.,1927, p. 76).Un chant étrange s'éleva, doux et funèbre à la fois (Duhamel, Malfaiteur,1955, p. 66):
2. Prague est funèbre, en dépit du whist; c'est une prison glacée pour une jeune femme de vingt-neuf ans. Morand, Pt théâtre,Mouchard mouché, 1942, 5, p. 196.
SYNT. Journée, lieu, ville funèbre; adieu, départ funèbre; avoir une mine funèbre; prendre un air funèbre; annoncer qqc. sur un ton funèbre; idées funèbres; être en proie à de funèbres pensées.
Spéc. Oiseaux funèbres. Oiseaux nocturnes dont le cri a quelque chose de sinistre. Le hibou, le chat-huant, l'orfraie sont des oiseaux funèbres (Ac.).
Prononc. et Orth. : [fynεbʀ ̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [xives. (Raoul de Presles, Cité de Dieu, VIII, chap. 26, édit. 1531 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 712 : les jeux des corps qui s'appellent funebres a funere)]; ca 1514 oraison funebre (J. Lemaire de Belges, Traité des pompes funebres ds Œuvres, éd. J. Stecker, t. 4, p. 280); 1562 « qui fait penser à la mort; triste, lugubre » en partic. oiseaux funèbres (M. Sceve, Microc., III, p. 68 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. class. funĕbris « id. » (< funus, -eris « funérailles; mort violente »). Fréq. abs. littér. : 2 051. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 313. b) 4 374; xxes. : a) 2 806, b) 1 863.
DÉR.
Funèbrement, adv.D'une manière funèbre. Dire qqc. funèbrement à qqn. Une lune, à son dernier quartier, pendait funèbrement sur de plats paysages (Bloy, Désesp.,1886, p. 155). [fynεbʀ əmɑ ̃]. 1reattest. av. 1611 (Bertaut, Larmes pour le trespas de Madame ds Hug.); de funèbre, suff. -ment2*.