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FROISSEMENT, subst. masc.
Action de froisser; son résultat. Un léger, un petit froissement.
A.− Dans le domaine concr.
1. [Correspond à froisser A 1; en parlant d'une partie du corps]
a) Vieilli. Action de froisser, de meurtrir par choc ou par pression. L'attouchement d'un œil, le froissement d'un muscle du bras ne produisirent aucun réflexe (Léautaud, In memor.,1905, p. 212).
b) P. méton. Meurtrissure, contusion due à un choc ou provoquée par une trop forte pression. Elle [la contusion] se traduit par un froissement et une déchirure de ces tissus avec épanchement de sang (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 29):
1. − Il paraît que sans cesse on se trompe, qu'il y a des éclats dont on ne sait même pas qu'on les a reçus, d'autres qu'on a pris pour une simple contusion. Il serait bien possible qu'un violent froissement de nerf donnât la même sensation que donnerait un corps logé dans un muscle... Montherl., Songe,1922, p. 119.
2. [En parlant d'une chose]
a) [Correspond à froisser A 2 b; avec l'idée d'une déformation] Action de former des plis (sur une surface plane). Sur l'immense élargissement de la nappe d'eau, pas une ride, pas même un froissement léger qui puisse en tenir un peu la surface (Gide, Voy. Congo,1927, p. 700).
P. méton. Bruit qui accompagne le froissement (de quelque chose). Entendre un froissement. Nul bruit, si ce n'est le froissement de feuillets de vélin sous les doigts du docteur Huylten (Bertrand, Gaspard,1841, p. 79).C'était une immense pièce (...) que les fenêtres ouvertes sur trois côtés emplissaient tout entière du léger froissement d'eau de la lagune (Gracq, Syrtes,1951, p. 107):
2. Il [un torrent] fait tant de bruit que j'ai cru d'abord ne pouvoir jamais m'accommoder de cette grande rumeur qui me réveillait à l'aube et où je pensais entendre des cris, mais je m'habitue au perpétuel froissement de ces eaux vertes à broderies blanches. Green, Journal,1948, p. 184.
En partic. [En parlant d'un tissu, d'un habit] Froissement d'étoffe, de robe. Elle se leva dans un froissement de dentelles (Péladan, Vice supr.,1884, p. 284).Parfois, je percevais un mouvement, un froissement de jupe (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 117).
b) [Correspond à froisser A 2 c] Léger frottement; bruit qui en résulte. Froissement de branches. Pour tout bruit on entendoit le froissement de la proue sur les flots (Chateaubr., Génie,t. 1, 1803, p. 213).On entendait le froissement de leurs chapelets (Flaub., Bouvard,t. 2, 1880, p. 120).C'était le froissement des feuilles d'un tilleul contre la maison (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 64).
B.− Au fig.
1. Légère mésentente due à un affrontement de caractères, à une divergence d'intérêts, à une opposition de sensibilités différentes. Froissement d'amour-propre. Synon. friction.C'était le premier froissement entre lui et ses enfants, qu'il cachait, et dont l'amertume venait de lui échapper (Zola, Terre,1887, p. 138).J'ai du reste toute confiance en vous pour éviter tout froissement et faire rendre à chacun le maximum (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 32).
2. P. ext. Ce qui blesse (quelqu'un) dans sa sensibilité, dans sa susceptibilité. Synon. vexation.Mon orgueil sans cesse s'irrite de mille infimes froissements (Gide, Journal,1890, p. 15).Le curé cause trop contre les gens. Il y a trop de froissements dans ce qu'il dit (Renard, Journal,1903, p. 848).Je vous accorde que nous avons manqué de confiance envers elle, Alain et moi, que nous l'avons froissée... mais on ne se tue pas pour un froissement (Mauriac, Mal Aimés,1945, II, 6, p. 200).
Prononc. et Orth. : [fʀwɑsmɑ ̃]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. Ca 1275 « action de mettre en morceaux, de faire voler en éclats » (Adenet Le Roi, Enfances Ogier, éd. A. Henry, 810); fin xive-début xves. « fatigue, peine » (Eustache Deschamps, éd. de Queux de St Hilaire, II, 15, 11); av. 1590 « action de léser, de meurtrir, de chiffonner » (Paré, XI, 1 ds Littré); 1829 fig. (Boiste). Dér. du rad. de froisser*; suff. -(e)ment2*. Fréq. abs. littér. : 303. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 249, b) 460; xxes. : a) 614, b) 459.