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* Dans l'article "FRICASSER,, verbe trans."
FRICASSER, verbe trans.
A.−
1. CUIS. Faire cuire dans leur jus, à la poêle ou à la casserole, des aliments coupés en morceaux. Découpez deux poulets comme pour fricasser (Gdes heures cuis. fr., J. Gouffé, 1877, p. 185).En fricassant des cèpes à l'huile et de la bouillabaisse (A. Daudet, N. Roumestan,1881, p. 141).La vieille faisait fricasser un poulet pour le dîner dans sa large cheminée où pendait la crémaillère noire de fumée (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Miss Harriet, 1883, p. 864).
Emploi pronom. passif. La poêle où se fricassent les tanches (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 20).
Loc. verbales. Fricasser une omelette. La faire cuire. La femme casse les œufs, fricasse l'omelette (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 167).Fricass'-nous vite un' gross' omm'lette aux morelles (Martin du G., Gonfle,1928, III, 2, p. 1228).Fricasser chair et poisson (vx et fig.). Faire bonne chère. Il ribottait encore, fricassait chair et poisson en vrai enfant de débauche (Pourrat, Gaspard,1925, p. 216).
2. P. ext. Cuisiner avec soin. Synon. mitonner.Bon petit menu fricassé par Pélagie et Blanche (L. Daudet, Rech. beau,1932, p. 37).
B.− Au fig., vx
1. Emploi trans.
a) Mêler, confondre (avec quelqu'un, quelque chose). Une jeune personne en sait assez lorsqu'elle connaît les noms des grands hommes des anciens et des modernes, qu'elle ne fricasse pas Annibal avec César et qu'elle ne prend pas le Trasimène pour un général et Pharsale pour une dame romaine (Balzac, Corresp.,1819, p. 50).
b) Dépenser (de l'argent, des biens) sans discernement. Synon. dilapider, dissiper, gaspiller.Cet argent est fricassé, c'est autant de fricassé (Ac.1798-1932).Aller fricasser de l'argent dans la ville voisine (Stendhal, L. Leuwen,t. 1, 1835, p. 30).Votre mari, madame, a déjà fricassé les économies du vieux lieutenant général, il en a meublé la maison de sa cantatrice (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 19):
... quand il eut retourné ses poches et qu'il n'en tira que trente-deux francs cinquante, son fils s'emporta, le traita de filou, l'accusa d'avoir fricassé les cinq francs, à de la boisson et à des horreurs. Zola, Terre,1887, p. 314.
2. Emploi pronom. réciproque, fam. Se fricasser le museau. S'embrasser chaleureusement. Ils [Angélo et Guiseppe] se fricassèrent le museau comme de jeunes chiens (Giono, Hussard,1951, p. 203).
3. Emploi intrans., pop. Avoir des relations sexuelles. Tracasse et la Dollé couchaient ensemble et fricassaient comme des chats en chaleur (L. Daudet, Ariane,1936, p. 206).
Fricasser avec.Avoir des relations sexuelles avec. Synon. pop. fricoter.Celui qui fricassait avec votre légitime, autant dire sous vos yeux, et pendant plus de vingt années (Martin du G., Testam. P. Leleu,1920, p. 1148).
REM. 1.
Fricassé, ée, part. passé en emploi adj.Les combinaisons possibles de bœuf rôti, bouilli, fricassé (Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 91).
2.
Fricasseur, euse, subst.,rare. Personne qui prépare des fricassées. Les grandes maisons ont des cuisiniers, des cuisinières; les petits ménages ont besoin d'une Fricasseuse. Ne vous moquez pas de la Fricasseuse; elle attrape un plat comme le plus habile chef de cuisine (S. Mercier, Néol.,t. 1, 1801, p. 284).P. ext. Mauvais cuisinier. Synon. gâte-sauce (vx).Au fig. Personne qui gaspille ce qu'elle possède. Fricasseur d'héritages (Ac.1932).
Prononc. et Orth. : [fʀikase], (il) fricasse [fʀikas]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xves. « faire cuire en fricassée » (Ballade des Escoutans [attribuée à F. Villon], éd. P. L. Jacob, p. 256); cf. xves. (Valenc. ap. La Fons, Gloss. ms. ds Gdf. Compl.); 2. 1611 « gaspiller, dépenser à tort » (Cotgr.). Prob. composé de frire* (< lat. frīgĕre) et de casser* (Bl.-W.5), bien que cette hyp. se heurte, pour FEW t. 3, p. 796a à la terminaison de l'inf. palatalisée (Vosges : fricâssié) qui préfère voir dans cette terminaison *coactiare conforme au -š- des formes norm. et qui en est sémantiquement proche puisqu'incluant la notion d'« écraser et de rapetisser »; le verbe a ensuite été considéré comme formé du suff. -asser* et à partir de la racine fric- se serait formée une série de nouv. dér. : fricot*, fricoter*, fricadelle*, fricandeau*, etc. Fréq. abs. littér. : 27. Bbg. Lew. 1960, p. 140, 340, 358. − Nicholson (G.G.). Ét. étymol. R. Ling. rom. 1929, t. 5, pp. 41-50. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 396.